Chapitre 23

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Les premiers rayons du soleil apparurent tout juste quand j'ouvris un œil pour la première fois. Il ne devait même pas être tout à fait six heures encore et tout le monde devait certainement dormir.

« - Lève-toi feignéasse ! »

Je sens un coup de pied sur mes fesses et un grognement m'échappe. D'où il se permet de me frapper celui-là .

« - Laisse-moi dormir...Encore...Juste 5 minutes...
- D'accord. Je pars sans toi.
- J'ARRIVE ! »

Phrase magique. « Je pars sans toi ». Je devine qu'il avait alors prévu depuis le départ de faire un bout de chemin avec moi et quelque part, ça me toucha d'une manière bien plus profonde que ce que je n'aurais imaginé. Quand je me redresse, jetant lamentablement la couette sur mes genoux, je remarque que Kyle est déjà tout habillé, sac sur le dos, lunettes de soleil sur la tête.


« - Ça fait longtemps que t'es debout ? demandais-je en baillant
- Assez pour t'entendre ronfler en beuglant que tu voulais dormir encore.
- Ah... Tu'as mal dormi ?
- Je n'irais pas jusqu'à dire ça mais c'est vrai que la nuit fut courte. Bon aller magnes-toi qu'on y aille. »


Je saute du lit, lui passe devant et descend les escaliers presque en petites foulées ce qui ne m'était encore jamais arrivé. La dernière fois que j'ai été si pressée et heureuse de prendre mon petit déj'...ça devait être pour la rentrée des classes en CM1... Et encore, je crois que maman était plus heureuse que moi.

De toute façon, la rentrée scolaire, c'est sûr, les parents sont forcément heureux. Les enfants à l'école sont souvent synonymes de joie immense et de grande liberté pour eux...jusqu'à 16h30.

« - Oh... Le petit déj est déjà tout prêt ! remarquais-je en m'installant à table
- C'est parce que t'es trop lente le matin, j'ai pris de l'avance sur toi, souffla Kyle en descendant à son tour.
- Ouais c'est ça... Dis donc, tu deviendrais presque charmant.
- Presque ? Qu'est-ce qui me fait défaut cette fois ?
- On ne réveille pas les gens en leur mettant un coup de pied au derrière !
- Les gens, non, ça ne se fait pas. Mais toi, c'est une autre histoire. Puis tes fesses sont tellement grosses, t'as dû rien ressentir.
- Connard...
- Aller va manger dépêches-toi.
- Arrête de me presser ! T'es pire que Mima quand on part camper... Cool Raoul ! » Et puis si t'es si pressé que ça, toi, t'as qu'à prendre les devants ! Voilà ! Rien ne t'oblige à m'attendre non plus. Puis ça me stress les gens qui me regarde manger comme si c'était la première chose de toute leur vie qu'ils voyaient.


« - Franchement Amélia, il arrive un âge où l'on sait manger correctement ! T'as du chocolat de partout !
- Mais arrête de me regarder aussi ! Tu me stress là ! Regarde ailleurs ! Tiens, regarde ce beau et magnifique portrait de Mima.
- Ouais, je préfère regarder Helena plutôt que toi qui mange comme un cochon. Ça me coupera moins l'appétit. »


Là encore, personne ne t'as dit de me regarder spécialement. Surtout si c'est pour me comparer à un cochon. Qui aime être comparé à ces petites choses roses et poilues ?


Finalement, je réussis à finir mon petit-dej presque haut la main, sans compter la moustache de cacao que je me suis faite en gobant le bol d'une seule traite.
Ensuite, je monte me préparer, ramassant mon sac à dos au passage et rejoignis Kyle, faisant les cent pas dans le salon.


« - Ah bah enfin ! Qu'est-ce qui t'as pris autant de temps ? On ne part pas pour « Miss Irita » non plus.
- Toi peut-être pas mais une femme doit être prête en toutes circonstances mon cher. En attendant, tu râles, tu râles mais je suis déjà partie moi ! »

Hunters - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant