c.24: Préparatifs de bienvenue

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Selon vous, combien y a-t-il de chapitres?

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- Haha! Si tu veux.

Mes yeux s'écarquillent presque autant que ceux de Lou, sur cette réponse, si peu approuvée par des parents normaux, habituellement. Je ne la battrais jamais sur le fait, parce que les yeux de Lou sont très grands, c'est d'ailleurs ce qui fait tout son charme!

-Et... Boy t'a demandé pour avoir un chien?

Après tout: c'est surtout le rêve de Boy.

- Oui, vous pouvez avoir ce dont vous avez envie, à condition de s'en occuper, ce n'est sûrement pas moi qui ira ramasser les crottes dans la maison par exemple!

Ça, c'était typiquement le genre de chose que j'attendais de sa part. On peut, mais seulement si on s'en occupe. Je m'occupe déjà d'une soixantaine de chevaux, je peux bien m'occuper d'un chien! Non?

- Lou! On va en animalerie cette après-midi acheter tout ce qu'il faut!

Anne s'éclipse, sous prétexte qu'elle a du boulot, je ne sais pas vraiment quel type de travail ont Olivier et Anne, mais ça leur rapporte beaucoup! Je frétille sur place, le sourire aux lèvres.

- Balade ce matin du coup? Je grimace, voyant les dix box qu'il me reste à  faire, j'aurai peut-être le temps, seulement si je suis aidée!

- Adrien n'a pas dormi de la nuit, je lui ai promis de faire les box à sa place, et il m'en reste une dizaine...

Elle prend un air bien décidé et m'annonce à ma plus grande joie:

- Parfait! Je vais t'aider! Tiens, passe-moi la fourche derrière, on se dépêche!

Sa réaction me fait sourire, elle est toujours positive, celle-là! Après plus d'une heure à retourner les box de la dernière écurie, mon bras se pose sur ma hanche, un sourire en coin, satisfaite du boulot. Je regarde Lou, elle pose le balai contre un mur et annonce:

- Bon, maintenant, à cheval!

Cette perspective me réjouissait assez pour donner encore la force de bouger, et elle était loin d'avoir oublié pourquoi et uniquement pourquoi elle m'avait aidée. Nous rangeons le matériel avant d'aller s'occuper de nos bêtes.


       Je jette un coup d'œil à ma montre, regardant devant moi l'élégante vitrine de la plus grande animalerie de la ville. Il est 13:47, nous avons mis presque trois quarts d'heure pour arriver, foutus bouchons! Au moins dans les quartiers pauvres de Fontaube, personne ne venait beaucoup, ce qui y laissait un vide souvent plus grand que l'univers. On entendait limite quelqu'un marcher quatre étages plus bas! Boy s'extasiait à mes côtés, devant cette gigantesque vitrine animalière. Adrien, lui, essayait tant bien que mal de le contenir, soupirant d'exaspération. Quand la grande porte s'ouvrit à nous, on eu l'impression d'être entrés dans le réel palace du chien et du chat. Tout était d'une propreté à en éblouir certains. Aussitôt, une vendeuse nous intercepte, demandant ce que nous cherchions, si nous avions besoin de renseignements. Lou me tirait le bras en me suppliant d'aller voir les tous petits chatons qu'elle venait d'apercevoir. D'accord, j'admets qu'elle n'est pas si adorable que ça, quand elle s'y met. Après une courte phrase, la femme nous demande de la suivre à travers les longues allées de marchandises à toutous. Elle nous abandonne finalement devant le rayon des niches. Ce n'est pas qu'elles ne sont pas sublimes ni bien faites, mais le luxe d'un chien n'est pas de dormir dans une niche, je ne vois aucunement l'utilité de cet abris. Un gros panier serait plus que carrément mieux pour lui.

- Oh! Adrien regarde! Regarde bon sang! Elle est trop belle, elle!

Adrien regarde finalement donc cette fameuse niche, sous les yeux brillants de Boy. Il le saoule tellement, le scénario est hilarant.

- T'en penses quoi, Iris?

Boy me regarde, avec des étoiles dans les yeux, on aurait dit qu'il découvrait le paradis. Pfff...

- Mouais, elle est pas mal, mais moi je n'en prendrai pas. Je prendrai un gros panier ultra confortable!

Son expression de gamin extasié change pour l'incompréhension.

- Comme tu voudras, déclara-t-il, mais moi je prends celle-ci!

Lou rigole, voyant la tronche que tire Adrien. S'il arrive à tenir sa patience avec Boy dans l'heure qui suit, c'est bien parce qu'il en a une de dingue, parce que moi, je n'aurai jamais supporter un tel comportement à sa place. J'aurai fini par lui crier dessus. Tiens, quand on parle de la situation, Lou me tire à l'instant le bras pour aller voir les chatons. Si nous n'allons pas les voir, elle va me faire une crise au milieu de tout le monde. Je me laisse traîner par son enthousiasme et la suit. Elle les prend dans ses bras en leur murmurant de doux mots sous les regards surveillés des vendeurs.

- Tu ne veux même pas en prendre un?

Je décontracte mes muscles, cédant à leur bouille, même un gros costaud serait attendri par ces mignonnes petites bêtes. Ils nous rendent esclaves. Je me souviens qu'un jour à l'orphelinat, mes copines et moi avions récupéré un chaton tout maigre et mal en point, on l'avait caché dans la chambre de Philippine pendant deux grosses semaines, il avait grossi et on s'en occupait comme si c'était le roi, je dois dire que notre vie ne tournait qu'autour de lui. On allait chercher de la nourriture en cachette et on lui ramenait, je me souviens du bain qu'on lui avait fait prendre. Il était tellement petit qu'il tenait dans l'évier. C'est à ce moment là que Madame Russel, avait découvert notre mystérieux secret. Elle nous avait ordonné de le relâcher, sinon elle l'abattait, on en avait toutes le cœur fendu, tu parles! Du haut de nos sept petites années, c'était bien la seule chose de notre pauvre vie qui nous faisait sourire.

J'en soulève doucement un de sa grande cage et le cale dans mes bras avec attention. Ses beaux yeux bleus me font craquer. Ses petits poils tachetés alternant le noir et le blanc sont si doux... C'est un spectacle auquel je ne résiste pas. Lou me regarde avec un regard insistant, je sais exactement lire ce que cela me dit.

- Même pas en rêve ma petite, on est venues pour un chiot, pas un chaton!

Son regard s'intensifie alors, mais ce n'est pas pour autant que je vais céder à ses grands yeux de biche.

- Non! J'ai dis non!

- Pfff, t'es nulle.

Elle soupire en faisant la moue, bien-sûr que ce n'était pas à elle que reviendrait ensuite la tâche de s'en occuper! Elle aurait beau me supplier, rien n'y ferait, et puis têtue comme je suis, ce n'est pas aussi facile me faire céder quand mon corps résonne entièrement le contraire, je ne suis pas le genre de fille qui a ses opinions parce que sa copine a les même.

Après dix minutes vers les chats, je la convaincs enfin, de retourner dans les rayons des chiens.

- On prend cette gamelle?  Et celle là qui va avec, pour l'eau!

Depuis que nous avons quitté les chats, Lou n'a pas cessé de faire la gueule, et ce comportement commence à me taper sur le système, clairement. Elle hoche la tête, approuvant ma supposition de gamelle.

- Bon, t'es chiante là! Tu m'énerve avec ton chat! Je t'ai dis non! Arrête de faire la gueule pour ça!

Je fini par m'énerver, cela fait quinze minutes que nous sommes dans le magasin, et la seule chose qui se trouve dans mon caddie est le gros panier que je souhaitait depuis le départ, bien rembourré, rayé noir et blanc, comme les zèbres, et pour finir, infiniment confortable. Étonnant mais vrai, le vendeur me l'avait fait essayer.

Je prends les deux gamelles que je trouve les plus belles en regardant la tête que fait Lou.

- Ok, lâcha-t-elle, j'arrête de faire la tête si tu me promets qu'on va avoir un chat!

C'est une blague?!

AzzaroOù les histoires vivent. Découvrez maintenant