Azzaro

c.49: Sacrée histoire

Je descends et le regarde dans les yeux, j'espère qu'il est sûr de ce que je vais faire, parce que je ne suis pas sûre de faire quelconque effet sur les deux garçons.

" Je repars, mon foin m'attend, à demain ma princesse. "

" A demain, mon cheval. "

Il fait demi tour et j'avance de mon côté, pour passer le portail de la propriété. Je l'escalade, il est bien-sûr électrique et j'aurais beau sonner, à cette heure, le service d'ouverture ne répondrait sûrement pas. Je rentre dans la maison, rien n'a changé, la même foule, les mêmes cris.

- Quelqu'un peut me dire ce qu'il se passe?

Oups? J'ai plus crié cette phrase autoritairement que ce que je ne comptais faire. Tout s'arrête, les gens me dévisagent, et je rougis. Les gens s'écartent gentiment quand quelques uns comprennent qui je suis, c'est drôle, mais à la fois tragique, je préférerais en rire, et honnêtement, je me retiens de toutes mes forces pour ne pas le faire! Un petit passage se créé, les personnes se bousculent, s'écrasent, mais personne n'ose cracher un mot, tout est comme suspendu. Tout ce cinéma de foule me laisse avancer et je découvre avec horreur la scène à laquelle je m'attendais. A gauche, Adrien est à quatre pattes, le visage suspendu face au sol, haletant comme si il venait de se faire tirer une balle. A droite, Smile, tout contraire à son prénom. Il est debout, et son visage, figé sur le mien se soulève et se rabaisse en même temps que sa poitrine.

- Mon Dieu...

Je porte mes mains à ma bouche, constatant qu'à ma gauche, du sang coule du visage d'Adrien. Il en est de même pour le visage de Smile, mais lui, il l'a mérité. Sous son regard noir, je m'avance et force Adrien à me regarder, accroupie contre lui.

- Hey... Montre moi ton visage s'il te plaît.

Il ne fait rien, comme s'il ne m'avait pas entendue. Autant vous dire directement que je n'y suis pas repris à deux fois de la même manière:

- ADRIEN BORDEL!!!

Cette fois, je vois un frisson le traverser et enfin, il tourne son visage vers moi. Je ne décrirais pas quelle horreur je vois, car c'est fulgurant, terrifiant et... honteux. Rageusement, je lève mon visage vers celui de Smile.

Un sourire tout contraire d'un bienveillant s'illumine sur mon visage. J'entends les frustrations des personnes derrière, et je lis l'incompréhension sur son visage. Il doit bien se demander comment se fait-il que je lui rigole au nez, avant que je ne lui balance un poing qui l'assois au sol.

- A bientôt en concours, Smile.

Je lui souffle cette phrase juste pour lui, pour ce bel enfoiré qu'il est, puis je m'écriS:

- Aller Smile, garde le smile!

Les gens rigolent de plus belle et la musique et les lumières redémarrent. Moi? j'accours sur Adrien.

- Tu tiens le coup?

- Haha, oui.

Ses grands bras s'ouvrent et je me jette dedans, son parfum m'envahit.