c.38: "petit", le séjour?

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- Je... Je t'aime.

-Moi aussi, Iris Joy, je t'aime.

Il me redonne toujours un peu de courage lorsqu'il prononce mon nom. J'en suis heureuse, lui, il n'a pas oublié qui j'étais, et qui je serais toujours.

- Adrien, tu n'a pas l'air de comprendre.

Je vois ses sourcils se froncer son regard s'interroger, mais je continue:

- C'est depuis le début, je n'arrivais pas à me le dire, c'était bien plus facile de le cacher en te détestant. Mais je n'ai jamais pu te détester, parce que je t'aime, je suis folle de toi. Je ne sais même pas si un jour une fille a été autant raide dingue de toi que moi. T'es l'homme parfait, je ne te mérite pas, tu sais. J'ai tout fais à l'envers, tout de travers, et avec tout le monde. C'est malheureux, mais il faut que je me retrouve là pour enfin avoir mes idées en face de moi et savoir ce que je veux! J'en ai marre de me cacher derrière cette banale Iris que je joue chaque jour devant tout le monde. Tu es le seul qui m'a remarquée, moi, la vraie moi, depuis le début. C'est pour tout ça, je t'aime.

Pendant mon récit, j'avais maladroitement glissé ma main dans sa chevelure si douce. L'autre n'avait pas lâché le bout de ses doigts crades, mais ça n'avait pas d'importance, puisque les miens étaient dans le même état.

- C'est moi Iris, qui ne te mérite pas. Je ne t'ai jamais mérité, j'ai tout fais pour t'éloigner de moi, mais de toute évidence, moi aussi, je t'aime. Pas qu'un peu. J'étais mort de trouille quand j'ai appris que c'était toi qui était à l'intérieur de l'ambulance, j'ai tout laissé en plan. En vain, après des heures d'attente toute la journée, tu ne t'es pas réveillée. Cela faisait deux heures que Lou et moi étions assis devant ta chambre silencieusement, quand on a vu la lumière verte s'allumer. Iris, je serais resté là à t'attendre des années s'il l'aurait fallu.

Je secouais la tête doucement, négativement. Je venais d'accumuler deux grosses sensations: celle de cent trente kilos qui s'envolent de mes épaules, et celle de la déclaration d'Adrien au dessus de mes yeux, avec dedans peut-être une mini étincelle de vie encore brillante. Il était beau. Ses lignes et ses traits parfaits, mais comment aurais-je vécu sans lui? Je ne sais pas, mais je m'en fiche, je l'aime, et c'est tout ce que je sais.

- Non, peut importe ce qu'il m'arrive, je voudrais que tu soies capable de refaire ta vie, que je ne te manque pas. Et puis comme ça, on pourra dire qu'on sera un couple qui ne se mérite pas.

Je l'affirmais avec le sourire. C'est alors que le même naissais sur son beau visage.

- Ah parce que d'après toi nous sommes un couple?

Il me défiait du regard. Oui, il avait posé cette question gentiment, dans le but que je réponde oui, peut-être que j'aurais encore l'occasion de me refuser, mais non, aujourd'hui je change, et pour de bon.

- Oui, pas toi?

- Euh, je ne sais pas, fais voir comment tu fais?

Je plisse les yeux et attire sa tête contre la mienne, nos lèvres se touchent, nos langues bataillent chaleureusement, c'est agréable. Je n'ai pas oublié combien cet homme embrasse bien. Tout est si beau, quand il est là. Je lui fais enfin confiance, j'ai confiance.

- Excusez-moi, mais mademoiselle Franks doit passer un examen.

Nos corps se séparent je regarde l'infirmière, elle nous avait dérangé. Je me fou de ce putain d'examen, je veux m'en aller. Adrien la fixait lui aussi.

- Non, on dit mademoiselle Joy.

Il est mignon. Il a toujours insisté là dessus, et j'ai l'impression que c'est bel et bien le seul à connaître la valeur que cela porte dans mon cœur. Je vois que l'infirmière baisse les yeux pour vérifier avec la pointe de son crayon une écriture imprimée sur son papier.

AzzaroOù les histoires vivent. Découvrez maintenant