Fixer les choses...

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Dimanche, huit heures.

J'ai prétexté une migraine pour ne pas me rendre à l'église ce matin. Je n'avais nullement envie d'entendre des témoignages et des cris de joie. Me levant paresseusement de mon lit, je me rends à la cuisine pour boire mon chocolat. Ensuite, je pars allumer la télé et je me laisse tomber sous un siège.

Althéa n'a répondu à aucun de mes messages. Je ne comprends toujours pas pourquoi elle agit aussi étrangement avec moi. Après tout, ce n'était qu'un baiser...

Florentine me snobe elle aussi, elle évite de répondre à mes messages. Apparemment, elle n'a pas aimé le fait que j'aie couru après Althéa après que cette dernière nous ait vus nous embrasser. C'est fou comme j'ai l'intime conviction d'être l'adolescent le plus malchanceux de la planète.

En parlant de baiser, je n'arrête pas d'y penser à chaque fois que je ferme les yeux. C'était doux, c'était sensuel, j'ai ressenti pour la première fois d'étranges sentiments. Cependant, j'ai la certitude que ce que j'ai fait est mal, très mal.

Il ne s'agissait pas d'Althéa en fait...

Je n'aime pas Florentine. C'est vrai que cette dernière m'invite à découvrir certaines choses que jusqu'ici j'ignorais, mais je ne l'aime pas, je ne suis même pas sûr que j'ai de l'estime pour elle. Je n'ai toujours aimé qu'une seule fille, Althéa.

Et, depuis vendredi dernier je me torture l'esprit. On ne force pas nos sentiments. Je dois à tout prix tirer toute cette histoire au clair. C'est important pour moi.

***

Dimanche, Quinze heures et neuf minutes

Mon frère et sa famille sont passés nous voir aujourd'hui. Je suis assez heureux de voir ma petite nièce, Laura. Elle n'arrête pas de grimper sur le dos de mon père. Ce dernier aime ça, il est heureux.

Mon frère est ensuite venu dans ma chambre, celle qu'il occupait dans le temps. Il a fait quelques remarques sur les changements que j'ai apportés dans la pièce. Mon frère me dit au bout d'un instant passé à discuter de banalités :

« Alors, pourquoi fais-tu cette tête, Sanon ? »

Je souris sans le vouloir, je me suis fait prendre. Mon frère poursuit :

« Au fait, tu as toujours cette même expression du visage. Je parierais que tu portes tout le poids de ce monde sous ton dos. »

Je ris. Je m'avance un peu plus de lui, dans l'idée de réduire la distance entre nous et m'assurer que les autres n'entendront pas ce que j'ai à lui dire :

« Un fille m'a embrassé ce vendredi... Au fait, nous nous sommes embrassés. »

Le visage de mon frère s'illumine en un instant. Il me tape sous l'épaule gauche et exclame :

« Mais c'est très bien, mon vieux ! Tu fais des prouesses hein ! »

Je l'ordonne de baisser la voix. Il rit puis me dit qu'il est désolé. Il continue :

« Une fille t'a embrassé, et tu es autant abattu ? »

Je secoue la tête doucement, puis je lui dis :

« Je ne l'aime pas. La fille que j'aime nous a vu et depuis ne me parle plus. »

« Et sinon, la fille que tu aimes, elle est ta copine ? »

Je secoue négativement la tête. Il prend un air de coquin, puis dit :

« La fille que tu aimes t'aimes aussi Sanon ! »

Sanon IIIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant