Chapitre 7 (partie 2)

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Pdv Lauren

-...Que je t'apprécie beaucoup même ... finis-je en baissant les yeux et en jouant avec les manches de mon pull, mal à l'aise de mon propre aveu.

Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas accordé ma confiance à quelqu'un et que je n'avais pas pris la peine de passer du bon temps avec une amie. Parce que c'était pratiquement ainsi que je voyais Camila, la seule personne que j'avais réussi à considérer comme mon amie depuis belle lurette. Alors demander la possibilité de sortir avec elle le temps d'un après-midi, c'était presque une sorte d'épreuve malaisée pour moi. C'était une véritable source de crainte et de gêne pour moi étant donné que je l'imaginais déjà me rire au nez, une réponse négative étant tout ce que je pourrais obtenir de sa part. Qui plus est, je n'avais pas l'habitude de me rapprocher à ce point de quelqu'un et c'était un étonnement personnel que je réussisse à faire tomber mes barrières car c'était un phénomène rarissime, même avec les gens remplis de bienveillance et de bonté. Pourtant, avec la jeune femme, c'était ce qui était en train de se produire. Plus les jours avançaient et plus je m'exposais moi-même, que ce soit ma personnalité, mes sentiments, mes faiblesses et mes forces. Elle ne s'en rendait probablement pas compte mais ce qu'elle avait déjà accompli avec moi était miraculeux. Sa compagnie m'était devenue plus qu'appréciable, nos conversations m'intéressaient réellement et j'attendais quotidiennement qu'elle vienne faire le premier pas pour qu'on puisse passer plus de temps ensemble. Je me sentais toujours incroyablement bien à ses côtés, elle me mettait facilement à l'aise, j'avais l'impression qu'elle me comprenait et elle ne tenait pas rigueur de mes fautes passées ainsi que du fait que je préfèrais garder sous silence certaines informations me concernant. Elle m'acceptait comme j'étais, ce qui devait être un gros effort à faire vu mon comportement et mes attitudes aléatoires et pas toujours corrects, et elle prenait la peine de gratter le vernis pour me connaître réellement, chose que peu de personnes ne font. On ne se connaissait pas depuis longtemps mais une complicité se bâtissait entre nous. Ce n'était encore qu'un début mais pour une fois, j'y croyais pleinement et je voulais que ça marche. Donc un rejet de sa part serait comme une balle tirée en plein coeur, un refus même poli refermerait à coup sûr toutes les portes qu'elle avait réussi à ouvrir et le chemin qu'elle avait tracé jusqu'à mon coeur et mon âme serait définitivement condamné. Je ne savais pas si je devais m'en réjouir, m'en inquiéter ou en avoir peur mais elle était devenue importante pour moi, c'était une fille ayant une place à part entière dans ma vie et l'influence qu'elle avait sur moi était désormais monstrueusement élevée. Elle savait me faire sourire des choses les plus simple de la vie, avait réussi à réanimer mes rires avec ses blagues nazes, réveillait parfois une pointe de jalousie au plus profond de mon estomac en adressant la parole à de nombreux jeunes hommes, m'éblouissait de par sa gaieté constante et contagieuse ... Elle avait de l'emprise sur moi, énormément, beaucoup trop. Elle me rendait sensible, expressive et sentimentale également, plus que je ne l'avais été, et c'était un changement radical et effrayant pour moi. Mais je m'en foutais, je voulais qu'elle dise oui, je voulais représenter quelque chose à ses yeux, je voulais être plus qu'un passe-temps, je voulais être ce qu'elle était pour moi, je voulais me frayer dans son coeur et ne plus jamais le quitter. Mais plus que tout, je souhaitais qu'elle m'aime, moi, Lauren Morgado ...

En déposant sur elle des yeux timides, je compris immédiatement qu'elle avait été prise de cours par ma demande. Sa bouche avant ouverte se refermait sans hâte, elle ne faisait plus le moindre geste et ses beaux yeux chocolats traduisait à merveille sa surprise. Mais dans ces derniers scintillait une forme d'espoir et de joie je dirais. Cependant, malgré cela, sa réponse tardait à venir, comme si l'hésitation avait pris le dessus sur son excitation et son impatience. Les secondes se transformaient en minutes et le silence paisible mais tellement glacial qui s'installait me rendait folle. Il était tellement présent que je jurerais pouvoir entendre par dessus les battements desordonnés de mon coeur l'aiguille de ma montre se déplacant lentement, m'écartelant un peu plus à chaque fois que ce bruit sec et bref paraissait parvenir à mes oreilles. Je vis ma camarade baisser les yeux jusqu'à ses chaussures et caresser son menton grâce à sa main droite. Elle était clairement dans un état de réflexions avancé et bien que le temps qu'elle mettait pour se décider me vexait et me blessait dans mon égo, qu'elle considère sérieusement ma demande me rendait heureuse et faisait comme valser mon coeur de joie. Lorsqu'elle remonta sa tête après avoir longuement débattu mentalement, je pus y apercevoir un rayonnant sourire qu'elle cherchait à moitié à cacher, le tout accompagné de très légères rougeurs atténuées sur ses joues. Ses grands yeux lui donnait cet air d'enfant qui avait d'étranges effets sur moi et, gestes absolument incontrôlables, ma main plongea dans mes cheveux pour les remettre en place alors que son sourire et ses rougeurs se reflètaient sur moi et que je détournais la tête pour les cacher, un peu honteuse d'être si facilement atteignable et attendrissable en compagnie de Camila. Elle m'attrapa la main et un courant électrique fit bouillonner mon sang et me fit frémir à l'instant où sa douceur enveloppa ma rugeur tandis qu'un geste d'éloignement vite avorté s'opèra suite à l'étonnement qui me frappa de plein fouet. Son pouce glissa sur ma peau, s'accrochant de temps sur celle-ci puisque, comme je l'avais dit précédemment, ma main étaient rugueuse et peu agréable au toucher. Malgré que ses caresses me plaisaient, je pris l'initiative de me dégager de sa prise, peu fière de mes mains abîmés dont je ne prenais pas soin, il fallait l'avouer. Cependant, elle ne me laissa pas faire et ressera vivement sa main sur la mienne, m'empêchant de partir et ne prêtant pas tant d'importance à la dureté de ma peau. En me fixant droit dans les yeux, ce que je trouvais un peu déboussolant, elle finit par me questionner avec un contentement palpable au son de sa voix :

Between heaven and hellOù les histoires vivent. Découvrez maintenant