Chapitre 18(Partie .)(Yo Wattpad ça te dirait de poster mon chapitre en entier?)

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Pdv Camila

J'avançais dans les rues d'une marche véloce, me faufilant sommairement entre les autres piétons que je remarquais à peine, trop accaparée par mon téléphone que je n'arrivais pas à éteindre. J'attendais une réponse qui n'arrivera jamais semblerait-il mais, bien que plus d'une dizaine de minutes espaçait désormais mon dernier SMS à l'heure actuelle, je m'entêtais dans l'espoir d'avoir de sa part un signe de vie, un message qui permettrait de faire renaître entre nous deux une conversation. Mais, comme je l'avais précédemment fait remarquer, mon interlocutrice était très peu motivée pour. Me résignant finalement à ranger mon cellulaire dans la poche de ma veste, j'haussai la cadence, consciente que l'intervalle de temps qu'il nous restera pour atteindre le lycée à l'heure sera restreinte si je demeurais obnubilée par mon écran. Moi qui avait pris l'habitude de me tourner les pouces jusqu'à la sonnerie, habitant dans l'établissement et pouvant en un claquement de doigt me retrouver devant ma salle de cours, je voyais mes habitudes bouleversées aujourd'hui. Je m'étais levée bien plus tôt que d'ordinaire, à tel point que ma mère pensait que j'étais tombée du lit lorsqu'elle m'avait vu débouler dans la cuisine encore grandement sommeillante, je m'étais douchée et habillée en vitesse, si bien que l'accord entre mes vêtements était discutable, et j'étais partie de la maison en oubliant la moitié de mes cours que je devrais venir rechercher durant les quelques minutes de pause que j'aurais à la récréation. Mon organisation laissait à désirer et était critiquable mais au moins, je faisais ça pour une bonne cause, une qui me tenait à coeur et dessinait sur mes lèvres un sourire plein d'une tendresse qui tombait presque dans la niaiserie tant elle était démesurée. En effet, la raison de toute cette précipitation était ma petite amie puisque j'avais pris la décision d'accompagner Lauren durant son trajet pour rejoindre notre établissement et cela, chaque jour de la semaine. La belle brune aux yeux tombeurs était sortie hier soir de l'hôpital, encore légèrement fatiguée physiquement par ses traitements et largement éprouvée mentalement par cette histoire de grossesse tuée dans l'oeuf, mais totalement apte à reprendre indépendamment sa vie quotidienne sans qu'aucun contrecoup ne soit à redouter. Son père ne s'étant pas déplacé pour la réceptionner à sa sortie et la ramener chez elle, je l'avais fait avec plaisir, constatant ainsi anxieusement la faiblesse psychologique conséquente de la plus vieille découlant du florilège de complications et d'obstacles qu'elle avait tant bien que mal dû franchir dernièrement. Le discours des plus sombres qu'elle m'avait débitée la veille avait alimenté l'angoisse, loin d'être tarie, qu'elle réitere sa tentative de suicide et, afin de prévenir toute plongée dans la dépression et de m'assurer qu'elle ne fasse pas de conneries en allant en cours, je lui avais proposer d'emprunter avec elle son itinéraire, ce qu'elle avait accepté avec une certaine retenue. Certes, mon initiative n'était pas extraordinaire et ne la dissuadera malheureusement pas de passer à l'acte si elle le désire, elle ne l'empêchera pas de s'entailler les veines durant l'intimité ou je ne sais quelles autres horreurs qui lui voleront possiblement de précieuses et magnifiques années sur Terre, mais elle revêtait une importance capitale pour moi. À travers de petites attentions comme celle-ci qui, isolées, avaient des répercussions tellement négligeables qu'on pourrait les qualifier d'inexistantes mais qui, une fois cumulées, gagnaient énormément en importance, je lui précisais et lui promettais d'être constamment présente pour elle, autant que me le permettront mon emploi du temps ainsi que mon paternel au moins.

Je foulais désormais la chaussée de son quartier, n'étant plus qu'à une poignée de mètres de sa maison, lorsque mon portable vibra frénétiquement et silencieusement dans ma poche. Pressentant peut-être un peu trop précipitamment qui pouvait être à l'origine du message et précocement emballée à l'idée de simplement pouvoir converser avec cette personne, je pris vivement mon cellulaire avec déjà une esquisse de sourire sur mon visage. Mais une fois l'appareil allumé, je ne pus que constater que je m'étais méprise sur l'identité de celle me faisant parvenir le message et bien que l'amie me saluant m'était chère et irremplaçable, je ne parvins à réprimer un petit soupir de déception. Malgré ma sérieuse déconvenue, je ne m'abaissai pas à snober mon interlocutrice et ouvris le message, prête à répondre.

Between heaven and hellOù les histoires vivent. Découvrez maintenant