Chapitre 4 - L'attente

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La fatigue accumulée au cours de ces derniers jours et de la soirée me permet de trouver rapidement le sommeil. Bien évidemment, je m'endors en repensant aux dernières heures que je viens de vivre sur les bords du Léman. Nicolas a quelque chose qui m'attire indéniablement, pourtant une petite voix dans ma tête me cris de rester prudente avec ce garçon... Je l'écouterais plus tard, pour le moment je savoure cette rencontre.


Le réveil fut compliqué, et le reste de la journée également. Je me porte volontaire pour m'occuper de la préparation des petits marrons. Il s'agit de petites coques en chocolat noir, garni d'une ganache à la crème de marrons que l'on façonne dans deux cercles de pâte d'amande verte et blanche afin de leur donner la forme du fruit. Petite gourmandise très prisée en ce milieu d'automne, mais également très longue à préparer. Mon esprit étant fatigué et complètement obnubilé par Nicolas, une tâche répétitive et ne demandant pas beaucoup de concentration est parfaite.


Je n'ai pas eu de ces nouvelles pendant deux longs et interminable jour.


« L'attente rend les choses plus belle ». Celui qui a écrit ça ne devait pas avoir toute sa tête ce jour-là. Parce que moi son message, je l'attends avec impatience, et je ne trouve pas cela bien beau... ni agréable d'ailleurs. Par contre, ce qui sera beau, ce sera le sourire sur mes lèvres quand je le recevrai enfin !


L'attente a pour habitude de donner de l'importance aux choses qui ne devrait pas en avoir. Elle les rend presque gênantes. Un simple message qui n'arrive pas en devient obsédant.


Il t'a dit trois jours alors calmes-toi ma cocotte !


Et puis après une interminable attente, le message que je n'attendais plus arriva enfin :


Nicolas – le 27.11.2015 – 10h30

Au diable la règle des 3 jours, je meurs d'envie de te revoir.

Accepterais-tu de passer la soirée en ma compagnie ?


Mais bien sur que j'accepte ! J'en suis ravi même ! Je jubile de plaisir ! (oh le beau pléonasme !^^)


Je suis ravie de son invitation et même si je décide d'attendre la fin de mon service pour lui répondre – chacun son tour de patienter – je trépigne d'impatience. Telle une petite fille à qui ont à promis une sucette si elle se tiens correctement, je n'arrive pas à enlever ce sourire collé sur mes lèvres. Sourire qui ne passe pas inaperçu auprès de mes collègues présents.


On dit, ou plutôt les spécialistes disent, que la durée d'attente raisonnable avant d'envoyer une réponse à un homme est d'une heure. Moins de cela et ces messieurs pensent que l'on attend sur eux accrochée à notre téléphone, ce qui leur donne l'impression d'être acquis. Plus d'une heure au contraire et les pauvres se sentent abandonnés. Ils penseraient même que l'on en a rien à faire d'eux. Et bien écoutons les spécialistes de l'amour, et voyons si ça fonctionne.


L'ambiance est survoltée aujourd'hui. Nous sommes habituellement trois personnes à nous relayer au laboratoire de chocolaterie tout au long de la journée. Mais lors des « évènements annuels », comme les fêtes de fin d'année, l'effectif est renforcé afin de pouvoir assurer les extras en plus de la production journalière. Les clients n'imaginent pas une seule seconde tout le travail qui est nécessaire à la fabrication de leur chocolat de Noël.

La vengeance d'AliceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant