Chapitre 24

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-Tu veux me parler de quoi ? Dis-je anxieuse.

- J'ai lu ton journal. Pourquoi tu n'as pas parlé de ce que tu endurais au lycée dit-il avec le regard rempli de compassion.

-....

- S'il te plaît répond-moi. Parle-moi, ne t' enfonce pas dans ce silence qui ne te conduira nulle part. Tu peux tout me dire tu sais avant, on se disait tout....

Je le coupe

- Tu l'as dit ça c'était avant et beaucoup de choses ont changé depuis ton départ ou plutôt depuis que TU m'as abandonné dis-je sur le point de craquer.

- J'ai mes...

- T'as tes raisons, oui je connais la chanson. De 1,je ne t'ai pas donné l'autorisation de lire mon journal mais tu l'as fait quand même et de 2 garde ta compassion car je n'en veux pas dis-je les yeux fermés pour ne pas craquer devant lui.

- Tu as toujours eu ce problème de communication. Tu préfères te taire que de parler mais avec moi ça ne marchera pas car tu connais mon pouvoir d'insistance dit-il déterminé.

- Et toi alors hein, comment veux tu que je te fasse confiance si tu ne m'en fait pas ?Dis-je en effaçant rageusement mes larmes. Je veux rentrer s'il te plaît.

- Très bien comme tu veux mais sache que je ne lâcherais pas l'affaire. Je sais aussi ce que tu penses de moi, c'est vraiment ce que tu ressens ?

- S'il te plaît Mansour allons-y, j'ai vraiment pas envie que tu me parles de ça. TU PEUX COMPRENDRE ÇA AU MOINS ! Hurlais-je en me levant subitement.

Je sors rapidement du resto et erre dans les rues comme une sans abri. Comment il a osé remuer le couteau de ma souffrance dans la plaie de mon coeur?

Je marchais mes talons en main quand une voiture freina brusquement devant moi. Dans le noir, j'arrivais pas à voir le conducteur. Il sortit de la voiture et je tombe nez à nez sur...

Oh non pas lui...

PVD DE SEYNABOU:
Ma prière du soir finie, je joins mes mains au ciel implorant la miséricorde et le pardon du Tout Puissant. Quand j'y repense, je me demande comment j'ai pu pousser le bouchon trop loin.

Vendredi 13 janvier 198...

Aujourd'hui encore j'avais essuyé une énième dispute avec ma co-epouse Dieynaba. Figurez-vous que je l'ai surpris dans ma chambre entrain d'y mettre un gris-gris en forme de corne de bélier avec des aiguilles transpercées dessus.

Je lui ai évidemment demandée ce qu'elle faisait ici, elle s'est vite énervée et m'a traité de tous les noms. Je me suis défendue évidemment et on en est même venu à la main.

Comme d'habitude mon pauvre mari et ma belle-mère sont intervenus pour faire office d'arbitre. C'était comme cela tous les jours. Il ne passait pas une journée sans qu'on ne se dispute.

J'étais devenue transparente dans cette maison depuis l'arrivée de Dieynaba. Je n'avais droit à aucun signe d'affection de sa part. Je n'étais que bonne à remplir mon rôle de femme au foyer mais sauf à avoir l'affection de mon mari.

Quand c'était mon tour, il me sortait l'excuse bidon du tu comprends que je dois avoir un enfant. Il m'insultait dans ma chair et dans mon coeur me rappelant ainsi ma stérilité.

Et c'est comme ça que mon mari ne me touchait plus. Dieynaba elle, aidée par ma belle-mère se donnaient à coeur joie de me faire le '' garouwalé''. Je supportais tout cela en silence et le divorce était pas un mot qui existait dans le vocabulaire de ma famille.

La vie suivait son cours ou dirais-je plutôt l'enfer se poursuivait jusqu'au jour où Dieynaba annonça à toute la famille qu'elle était enceinte. Je vous avoue que cette nouvelle a créé en moi une grande tristesse et surtout une grande jalousie.

Je suis mariée avec mon mari depuis 25 ans et Dieynaba en moins d'un an de mariage arrive à tomber enceinte. Sa grossesse la rendue encore plus insupportable. Je n'y connaissais rien en grossesse, elle en profitait pour se plaindre et demander n'importe quoi. Devinez qui était au service de Madame parce que son mari le lui avait gentillement demandé eh bien c'était moi.

Ma belle mère elle, était toujours là pour y ajouter une couche surtout quand je mettais du temps à obéir à Madame la mère de son petit-fils.

J'étais à son service et veillais toujours à son confort. Je peux vous dire que c'était pas une mission facile, elle en rajoutait toujours avec ses caprices.

Plus sa grossesse avançait et plus ma jalousie devenait maladive et l'idée de tuer son enfant me traversait toujours l'esprit même si je m'efforçais de la chasser.

''Si vous savez jusqu'où peut aller une femme jalouse. ''

Un jour, j'ai provoqué une dispute et cela en ait suivi une bagarre où je l'ai donné un coup de ventre exprès. Elle s'est recroquevillée sur elle-même et à serrer fort son ventre. Je l'ai regardé agoniser sous mes yeux et le pire était que j'y trouvais un plaisir suave.

Ce jour-là, si ma belle mère n'était pas venu en vitesse, je crois qu'elle aurait perdu le bébé car il a été sauvé de justesse. Mon mari informé de l'affaire a voulu me répudier mais après maintes supplications et rabaissements, il a pris pitié et m'a gardé. Ce jour-là j'avais perdu toute ma dignité de femme.

Les jours suivants étaient les pires car ils faisaient comme si je ne fais pas partie de la maison à part être leur bonne à tout faire. Depuis l'incident, Dieynaba avait exigé que je ne la touche plus et je la comprenais.

Elle était désormais la princesse à son mari, celle qu'on chouchoutait dorlotait et à qui on massait les pieds. Aux yeux de mon mari, je n'étais qu'un déchet à voir les regards de dégoût qu'il me lançait. Je n'y discernais dans son regard aucune affection ni aucun amour. Il était un inconnu pour moi.

Les jours qui suivent, je voyais ma belle mère s'occuper des caprices de la princesse jusqu'à lui masser les pieds et j'avoue que cette scène était la seule qui égayait ma journée. Elle aussi aura goûté à l'humeur de Dieynaba.

Les mois passaient et le ventre de Dieynaba s'arrondissait faisant naître toute ma haine et ma jalousie. Je devais porter ce bébé mais je ne suis qu'une coquille vide.

Neuf mois plu tard naissait le petit Mansour même si ça me faisait mal de l'avouer, il était très mignon. Le petit grandissait et je n'avais aucun droit de l'approcher ni de près ni de loin. Au lieu d'être émue en voyant Mansour jouer avec son père, j'y ressentais que de la haine. À l'idée de me dire que j'aurais pu porter cet enfant.

Plus il grandissait, plus je le haïssais de jour en jour. Le pire était qu'il m'aimait beaucoup et cherchait à m'approcher alors que je ne faisais que le repousser et il partait pleurer chez sa mère.

Vu qu'il aimait m'approcher, j'en profitais pour le frapper pour qu'il me laisse tranquille. Il allait se plaindre à sa mère et évidemment cela finissait en une grosse dispute.

Un jour, suite à une terrible dispute, je l'ai mordu et elle m'a traité de''deum''(mangeur de chair) et de sorcière qui voulait marabouter son fils.

Ce jour-là, cela  était la goutte d'eau de trop qui a fait déborder le vase........

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À votre avis qui va sortir de la voiture ?

Qu'à fait Seynabou ?

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La Vie D'une Reine De BeautéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant