A-C-Y-Z 303 ~ La Sixième Extinction

Chapitre 4 ~ A 303

Elle déposa son portable sur la table de chevet et se laissa tomber sur son lit à baldaquin. Elle n'en pouvait plus. La journée l'avait lessivée. Et le pire, c'est que ce n'était pas fini.

Bientôt sa nourrice allait venir la chercher. Comme touts les soirs, elle l'amènerait voir ses "Professeurs Particuliers". Comme touts les soirs elle passerait des tests. Une multitude de tests. Jusqu'à ce qu'elle feigne de tomber de fatigue ; ou jusqu'à ce qu'elle s'écroule réellement.

Elle se passa les mains sur les yeux. Elle n'avait rien demandé, elle. C'était juste les délires incompréhensibles de son père. Elle était une fille indéniablement surdouée, certes, mais ce n'était pas une raison pour lui infliger une telle torture!

-Mademoiselle...?

Elle reconnue la voix hautement flûtée de Daphné, la gouvernante. L'adolescente ne se sentait pas de répondre, elle n'avait pas le coeur à cela, elle fit donc mine de ne pas avoir entendue.

-Mademoiselle? Votre père serait déçu de votre comportement. Un de vos professeur vous attend! Et son programme est chargé, qui plus est, vous allez vous amuser!

"Oui oui, s'amuser c'est ça. Exactement le mot que j'aurais choisis."

Elle laissa échapper un gémissement, sorte de semblant de réponse. Cela suffit apparemment à Daphné, qui ouvrit la porte. La jeune fille se redressa et chassa en vitesse les larmes de fatigue qui menaçaient de couler.

La nourrice entra, s'approcha du lit immense, avant de se figer lorsque son regard se posa sur elle. La gouvernante la détailla en plissant les paupières. Elle joignit soudainement les mains, souriante comme à son premier jour, et s'exclama.

-Vos yeux rayonnent aujourd'hui! Je les ai rarement vue d'une teinte aussi pure!

Affirmant ses paroles par un acte, elle tira son petit miroir de poche et le lui présenta.

Pour la centième fois, elle regard son reflet.

Pour la centième fois elle se demanda ce qui clochait chez elle.

Il fallait le dire, elle n'était personne. Enfin si, elle était un monstre. Un vrai monstre. Elle n'avait rien de naturel. Rien de normal.

Entre sa chevelure torsadée mi longue, flamboyante d'un roux flamme et ses yeux couleur or, brillants et scintillants, elle passait difficilement inaperçue.

Et même si cela ne semblait pas avoir de rapport direct, elle se doutait que les tests - bien qu'ils soient presque exclusivement intellectuels - étaient intimement liés à ses problèmes physiques.

Le sourire de Daphné s'élargit encore un peu plus - d'une façon fort dérangeante il fallait l'avouer - lorsqu'elle attrapa la fille par la main et l'entraina dans les longs couloirs du palace familial.

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-BON. Reprenons si, Mademoiselle, accepte de se concentrer DEUX secondes.

Quelques électrodes plaçaient sur la nuque et le front, les mains empêtrées dans un amas de fils électriques ; l'adolescente se sentait défaillir. Des gouttes de sueur perlaient sur son front. Elle tremblait.

-Je... Je ne me sent pas bien. J'ai besoin de repos.

Elle releva le regard et croisa celui de sa Professeur Particulière, Madame Fadvert. La femme remit une de ses mèches blondes en place, arqua un sourcil et émit un petit rire.

-Ce n'est pas ainsi que vous progresserait.

"C'est faux!"
Se retint elle de répliquer à l'adulte.
"Tout ce que vous cherchez ce sont des résultats! Des réponses à vos questions! Vous n'en avez rien à faire de moi!"