Noah était rentrée chez elle très tard ce soir là, elle avait fait la fermeture de la bibliothèque et avait prit un snack en chemin. Mais elle n'avait pas oublié Sherlock, il avait occupé toutes ses pensées, bien qu'elle avait essayé de se divertir. Alors qu'elle passait devant la porte du second étage, un bruit, comme un fracas, retentit dans l'appartement. Elle descendit les deux marches qu'elle avait gravi avant de pousser doucement la porte. Elle n'eut le temps de faire qu'un seul pas dans l'entrée avant qu'un grand bouclé la fasse pivoter sur elle même d'un demi tour et l'embrasse passionnément. La rouquine, d'abord surprise, se laissa emporter dans ce baiser remplit d'envie et de plein d'autres choses, ses mains cherchèrent les cheveux bruns, elle fut soulevée de terre avec une délicatesse et une sauvagerie qu'elle n'aurait pas pu expliquer. Personne ne l'avait jamais embrassé aussi passionnément, avec autant d'envie, autant de besoin d'elle. Elle se retrouva collée au mur à sa droite, les lèvres toujours unies à celle de son professeur. A bout de souffle, il rompit ce contact charnel. Mais elle n'eut pas le temps d'ouvrir les yeux que la porte claqua, des bruits de pas suivirent ainsi qu'une course dans les escaliers. Elle se rua à son tour dans les parties communes de l'immeuble, dévalant les marches quatre à quatre. Mais elle n'arriva pas à temps dehors, il s'était déjà éclipsé dans la nuit.
Madame Hudson, ayant très certainement entendu ce vacarme, se retrouva elle aussi sur le trottoir de la rue Baker Street en peignoir et chaussons.
"Il a ses raisons, vous savez, il a toujours ses raisons." fit-elle à l'intention de sa jeune locataire. "Il reviendra, je n'en doute pas, il revient toujours, il a trop besoin d'un cadre rassurant, d'un personne qui le soutienne.
-Et cette personne, c'est vous..." souffla Noah.
La vieille dame hocha la tête avant de penser tout haut:
"Plus pour longtemps..."
Mais l'étudiante n'avait pas la force de lui demander plus d'explications, d'éclaircir ce qu'elle avait dit. "Plus pour longtemps" cela signifiait qu'elle allait bientôt partir? Ou que quelqu'un allait la remplacer? Ou les deux... Elle eut un frisson à cette pensée, elle appréciait énormément sa logeuse, qui avait presque un lien maternel avec Noah, bien qu'elles ne se voyaient que peu. C'est éreintée qu'elle franchit enfin la porte de son propre appartement, avant d'abandonner ses chaussures devant la porte. Sur le chemin qui menait à sa chambre, elle posa son sac, puis retira sa robe, et enfin ses collants. N'ayant pas la foi de se changer, elle se glissa en sous-vêtements sous sa couette, avant de trouver un sommeil plus fatiguant qu'elle ne l'aurait aimé.
Elle était assise sur un canapé en velour gris, dans une grande pièce lumineuse, entourée de jouets, et autres babioles d'enfants. Elle regardait fièrement son petit bout, cette petite tête brune de huit mois, assis bien droit sur un tapis d'éveil coloré. Il était captivé par un petit chien violet qui parlait, et s'amusait à reproduire les sons qu'il entendait, essayait différentes intonations, poussait des "Ba", des "Aah" et des "Maaa" plus qu'adorables. Puis, comme pris par une soudaine peur, ses petits yeux verts cherchèrent sa mère, qu'il trouva à l'endroit où il l'avait laissée quelques minutes plus tôt. Il bailla bruyamment, se frotta les yeux et retourna à ses sons en "a".
Elle se leva alors et le prit dans ses bras puis lui offrit un baiser sur le front. Il gigotait dans tous les sens, jouait avec de jolies mèches rousses, regardait partout. Puis il posa sa tête contre le buste de la jeune femme, bailla longuement et porta son pouce à sa bouche. Alors elle se dirigea vers une autre pièce de la petite maison. Elle poussa doucement la porte avec son pied.
Les murs étaient recouverts de papier peint gris pâle et bleu pétrole, des touches de rouge et de jaune trônaient ça et là dans une boîte, sur une chaise, un oreiller. Elle n'avait pas voulu que la chambre de son petit rayon de soleil fasse chambre de bébé. Ils avaient acheté la maison quelques mois plus tôt et elle n'avait aucune envie de devoir refaire toute la décoration lorsque sa petite crevette grandirait. Elle avait passé tellement de temps à rechercher chaque détail de cette pièce qui grandirait avec son fils.
Il fermait faiblement les yeux et elle le déposa délicatement dans son petit lit à barreaux. Elle resta un moment avec lui, la main sur le petit ventre qui se gonflait et se dégonflait au rythme de sa respiration. Puis, sans bruits, elle sortit de la pièce et se rassit à la place qu'elle occupait un peu plus tôt, allumant le babyphone à côté d'elle dans le même mouvement. Et elle s'assoupit à son tour, ne se réveilla que quelques heures plus tard. Il n'avait pas pleuré, il dormait toujours. Elle entreprit de ranger les quelques jouets qui s'étalaient dans le salon quand elle fut prise d'un doute. Elle se dirigea vers la petite chambre du fond. Elle se baissa sur son lit.
Et sa vie s'arrêta à cet instant. Elle s'écroula sur le sol, le visage entre les mains, elle était tétanisée.
Dieu était miséricordieux. Dieu guérissait. C'était ce que signifiait son prénom. Ses prénoms. Mais cette fois-ci, Dieu n'avait fait ni l'un, ni l'autre. Il n'avait pas accordé sa miséricorde, il n'avait pas guéri. Il avait prit, sans rien donner en retour.
Elle avait passé les six heures suivantes dans une ambulance, puis dans un des couloirs de l'hôpital. Elle était en colère, triste, blessée. Elle avait pleuré toutes les larmes de son corps jusqu'à l'épuisement. Elle s'était fait traiter de tous les noms par celui qu'elle croyait aimer. Elle était au plus bas, dans un trou bien plus profond que celui qu'elle avait creusé quelques mois plus tôt. Elle s'en voulait tellement, elle n'avait pas été à la hauteur d'être mère, elle n'avait pas veillé sur son enfant. Les hommes en blouse blanches lui avaient expliqué maintes et maintes fois que ce n'était pas de sa faute, elle s'en voulait quand même. Elle aurait dû faire attention, ne pas s'endormir, écouter les inspirations et expirations de son enfant. Elle aurait dû être attentive, être une bonne mère, se rendre compte de quelque chose, mais elle était si fatiguée, épuisée.
Elle était à présent chez elle, amorphe, assise dans la chambre grise et bleue, collée à un mur, une peluche vert pomme dans les mains, serrée contre son coeur. Ses yeux étaient emplis de douleur, de tristesse, de colère, de honte, mais aussi de larmes et d'amour pour son petit ange. Une silhouette masculine se plaça devant elle. Une main s'abattit sur sa joue.
Noah se réveilla en sursaut, en pleurs et se retrouva seule dans sa chambre qui lui parut bien vaste d'un coup.
"Mon ange" murmura-t-elle.
Son corps se retrouva secoué de sanglots, elle se recroquevilla sur elle même, dans son grand lit vide.
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Ahem. Coucouuuuu ça fsait longtemps dis donc xD
Plus sérieusement, voilà un chapitre qui me tiens à coeur pour beaucoup de choses, mais que j'ai du mal à rendre "réel" dans la partir rêve. Alors suggestions, conseils, tout ce que vous voulez, je prends tout!Comme d'hab dites moi ce que vous en pensez, et surtout, comment vous pensez que ça va évoluer. Pasque oui, bon quand même hein, il s'est barré. Mais pourquoi? Ahah! Vos idées m'intéressent aussi :)
Bref, bisous baveux de la fille qui n'a pas fini de se prendre pour la direction ;p
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Les Voisins D'en Dessous
FanfictionJe sentis une main secouer légèrement mon épaule, une voix masculine m'appelant plusieurs fois "Miss... Miss?" Sortant de ma torpeur avec difficulté, je m'assis, en me frottant les yeux, sur ce qui me servait de lit. Je regardais l'homme en face de...