Really Bad Joke. [BXB, Terminé]

Chapitre 15.

Je n'arrive pas à croire que je me tiens devant la petite maison au façade beige qui m'as vu naître et grandir. J'ai l'impression de faire un grand pas en arrière quand je regarde la maison qui a été témoin de mon enfance chaotique, et de mon adolescence misérable. D'ailleurs, ça fait une dizaine de minutes que je suis devant la petite clôture en bois, avec les bras ballant et l'angoisse qui me tiraille. Je ne sais pas si c'est une bonne idée d'aller cogner à cette porte. J'ai peur de faire face à mon père, à ce monstre m'as maltraité, et qui m'as jeté à la rue sans une once de regret.

Je regarde autour de moi pour voir si quelqu'un m'observe, et heureusement, ce n'est pas le cas. Je suppose que les gens du quartier sont au travail ou à l'école. Je regarde la maison de Jonathan qui est juste en face de la maison de mes parents, et rien n'as changer. La façade blanche, la petite clôture en bois rouge, et le pommier qui nous accueillait quand on était gamin est toujours là. J'aimais cet époque-là. L'époque où j'allais cogner chez Jonathan pour me réfugier, et qu'on allait s'asseoir sur le pommier pour discuter.

Ma maison non plus n'as pas changer. C'est bizarre de dire ma maison, alors que je ne m'y suis jamais senti à ma place. Mais je me revois gamin, assis tard la nuit sur la fenêtre de ma chambre, avec mon livre d'Harry Potter, et ma lampe torche. J'aimais les moments où je ne pensais pas à mon père, et aux coups que ma mère recevait pour me protéger. Les murs de la maison ont toujours la couleur beige que ma mère avait acheté. Moi, mon père et ma mère avions peinturer la maison, et c'était une des rares fois que ma famille était heureuse. Ce jour-là, mon père jouait avec moi et il embrassait ma mère, mais cette joie n'a pas duré puisque le lendemain, il avait giflé ma mère devant moi.

Cette image me donne la force de quitter le trottoir pour pousser la petite barrière en bois. Je monte les trois marches d'escalier qui me mène à la porte, puis je prends une grande inspiration avant de cogner. Les battements de mon cœur s'accélèrent alors que je reste aux aguets pour entendre le moindre bruit. Finalement, j'entends des pas lourds qui se rapproche lentement, et à chaque pas, j'ai l'impression que mon cœur va céder. J'ai tellement peur de ce qui va se passer que j'ai l'impression que je pourrais m'uriner dessus à tout moment. J'ai l'impression de redevenir le petit garçon effrayé qui se cachait sous le lit avec un oreiller sur la tête, en espérant disparaître pour atterrir dans un monde sans violence. Ou encore l'adolescent effrayé, couché près d'une station de métro, le corps tremblant et les larmes aux yeux.

Les bruits de pas s'arrête devant la porte, et ma respiration se coupe automatiquement. Finalement, la poignée s'abaisse, puis la porte s'ouvre sur la personne que je redoute le plus. Mon père. Je ne le regarde pas dans les yeux, mais je vois qu'il porte une chemise bleue et un jean noir. Je suis surpris de le voir aussi propre, lui qui d'habitude pue l'alcool et porte des vêtements sales.

-Kyle !

Il a prononcé mon nom d'une voix à peine audible. Je relève la tête pour le garder, et la stupéfaction que je lis sur son visage m'étonne. Je m'attendais à ce qu'il me cri dessus, et me frappe.

-Que fait tu ici ?

-Je viens voir ma mère, répondis-je d'une voix glaciale.

J'ai peur, mais la colère que je ressens est plus grande que mon angoisse. Quand je regarde cet homme à qui je ressemble comme deux gouttes d'eau, j'espère de tout cœur ne pas devenir comme lui. C'est de lui que je tiens mes cheveux bruns, mes yeux noisette, et mon teint extrêmement pâle. On m'a d'ailleurs souvent appelé zombie à cause de ça.

-Ta mère ne vit plus ici ?

-Tu lui as fait quoi ? Dis-je en lui agrippant le collet.

Je ne sais pas d'où me vient cette audace, mais je suis trop fâché pour penser à autre chose que l'envie de le frapper.