Really Bad Joke. [BXB, Terminé]

chapitre 14.

Ça fait une semaine que je me suis installé dans mon studio, et je me sens bien depuis. J'ai l'impression d'avoir évolué depuis le temps que je vivais dans la rue. Je ne me demande plus si je dois fouiller dans les poubelles pour manger, ou pire encore, si je dois coucher avec quelqu'un pour de l'argent. Je ne me pose plus ces questions, mais je suis toujours hanté par certains actes que j'ai commis pour survivre. Les mains de ces hommes sur mon corps, les pleurs des autres itinérants et leurs cris quand ils se faisaient battre me reviennent souvent en tête. J'ai toujours été impuissant face à ces abominables crimes, mais je n'agissais pas de peur de me faire tuer par les gangs, car c'est souvent eux qui commettait ces crimes.

Parfois j'ai du mal à croire que le hasard m'a amené jusqu'ici, ça me parait impossible. Comment serait ma vie si je n'avais pas rencontré Anna ? comment ce serais si je n'avais pas eu l'idée de lui voler ? D'ailleurs, je ne comprends pas comment elle a fait pour me pardonner aussi vite. C'est étonnant.

Je fini mon déjeuner, puis je mets mon bol dans l'évier avant de quitter mon chez moi. Comme tous les matins, j'espère arriver à temps pour prendre l'autobus et heureusement, c'est le cas.

Le trajet est ennuyeux, alors je prends mon téléphone pour faire un appel. Je vais sûrement le regretter, mais j'ai tellement envie d'entendre sa voix. Ça fait un an maintenant et il est temps. J'angoisse, mais je compose quand même le numéro. C'est étonnant, mais j'ai quand même retenu le numéro pendant un an. Je n'ai jamais osé appeler, mais dernièrement, surtout avec ma situation stable, j'ai envie de la contacter, après tout, c'est ma mère. Une première, une deuxième, puis plusieurs autres sonneries retenties, mais personne ne répond. Je m'attendais à entendre une voix douce à l'autre bout du fil, mais ce n'est pas le cas et ça m'inquiète. Je ne voudrais pas qu'il lui arrive quelque chose. Elle est trop importante pour moi.

Je descends l'autobus, et parcours les quinze minutes qui me sépare de la maison de Jake. J'ai les pensées brouillées à cause de lui, et surtout à cause de cet appel. Ça fait une semaine que je n'ai pas vu Jake. Il est parti à Los Angeles pour des interviews et un casting, depuis, il me manque énormément. À chaque fois que je me rends au travail, je m'attends à le voir débarquer dans sa tenue habituelle du matin. C'est-à-dire, torse nu, jogging et cheveux.

Je sais qu'il va revenir aujourd'hui, et je ne sais pas comment je vais réagir avec lui. La dernière fois que je l'ai vu, je quittais sa maison et il avait l'air triste et déçu, alors je crains notre retrouvaille. Je me rends compte que j'arrive à la maison de Jake quand je vois la grande barrière blanche qui mène le long de l'allée. Je procède aux mêmes manèges pour qu'on m'ouvre la porte, et quand c'est fait, je rentre sans oublier de saluer le gardien.

L'allé de la maison est toujours aussi beau. Les arbres, fruitier ou non, et les nombreuses plantes qui encadre l'allée sont magnifique. La maison est gigantesque. C'est tape à l'œil et dès qu'on la voit, on sait que son propriétaire est riche. J'aimerais bien savoir si ça représente vraiment Jake. La maison est toujours grouillée d'employés, et il y a plein de garde qui la surveille. Parfois, je me demande si Jake fait partie de la mafia pour avoir autant de garde armé chez lui. Je pense que c'est le cas à cause d'une tentative de meurtre qui était survenue chez lui. Je n'en suis pas certains, mais cette nouvelle avait fait le tour des réseaux sociaux.

Comme d'habitude, c'est Martha qui m'ouvre avec son éternelle sourire. Elle s'entendrait bien avec ma mère.

-Bonjour Martha !

-Bonjour Kyle, comme tu sais, Jake va venir aujourd'hui, alors on a beaucoup de travail.

-D'accord, je fais quoi ?

-Tu nettoie sa chambre, répond-elle avec un clin d'œil.

Je suis perplexe, mais je ne rechigne pas. J'enfile mon uniforme de travail avant de prendre le nécessaire pour nettoyer la chambre du patron. Je m'y rends à reculons, mais je n'ai pas le choix. Pas si je veux garder mon travail en tout cas.