Chapitre 4

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La dénommée Peggy s'approcha de moi, micro en main.

-Epoustouflant, une nouvelle championne est née à Sweet Amoris, tu faisais partie d'un club de sport avant ton inscription ici ou tu es inscrite dans un club en dehors du lycée.

-Ni l'un ni l'autre.

-A-tu l'intention de t'inscrire dans le club de notre lycée ?

-Non.

-Pourquoi ?

-Aucun intérêt.

-Pourtant, avec quelqu'un comme toi dans le club, on est sures de remporter les compétitions inter-lycée.

-J'ai dit que ça n m'intéresse pas.

-Alors pourquoi avoir acceptée le défi de Kim ?

-Elle avait remis en cause mes capacités. Je devais lui prouver qu'elle avait tort. Point à la ligne.

-Mais tu pourrais être sélectionnée pour des compétitions avec ton niveau.

-J'ai dit point à la ligne.

Je venais de finir de m'habiller. J'attrapais mon cartable et quittais le lycée en courant, après tout, les cours étaient finis.

Pas très loin du lycée se trouvait une vaste et ancienne forêt de conifères, je m'assure toujours qu'il y ai une forêt près de la où je m'installe lorsque je suis contrainte au déménagement.

Je m'y rendais d'une foulée rapide et régulière, entrait à l'intérieur du sous bois. Je me posais à quatre pates près d'un arbre centenaire et laissais les esprits des bois emplir mon être, caresser la bête pour la calmer.

Après demain, ce serait la pleine lune. Je ne devais plus chercher querelle jusque là. De toute façon, mes dernières démonstrations de forces devraient suffire à éloigner les importuns.

J'avais raison, le lendemain, peu de personnes exceptée Iris voulurent me parler, on me dévisageait, murmurait dans mon dos, mais on ne m'abordait pas. C'était une bonne chose, même si je savais que bientôt, ils chercheraient à m'approcher, à être à mes côtés...

Je décidais de sécher les deux jours suivant, après ce qui s'était passé, j'avais besoin de calme et de repos pour la maitriser les nuits de pleine lune.

Je courrais, soulevant à mon passage des mottes de terres brunes et odorantes. L'humus embaumait l'air, la flore humide de rosée ployait à mon passage laissant une trainée humide sur ma peau nue. La faune fuyait à mon approche, la peur était presque palpable... Douce excitation que la chasse.

Un craquement me fit tourner brusquement la tête, quelqu'un ici ignorait que la chasse avait commencé, quelqu'un ici mourrait ce soir.

Je levais les yeux vers les frondaisons, le vent faisait danser les arbres et chanter les feuilles, tout est si beau. Là-haut, dans le ciel, les nuages laissent la place à l'astre lunaire, ma douce amie.... Ma seule amie....

J'hurlais mon amour pour elle alors qu'ondulait sous ma peau cet autre moi.

Oui, ce soir tu mangeras....

Mon corps se reconfigurait, mes cheveux devenaient fourrure, mes os se dessoudaient et se tordaient prenant une autre configuration.

Quand j'ouvrais mes yeux d'or, la vraie forêt se révéla à moi, scintillante, magique.

Le craquement se fit de nouveau entendre, je tournais la tête, un chemin blanc me montrait la voie à suivre pour l'atteindre, lui, l'homme assez fou pour s'aventurer ici en pleine nuit.

Je m'élançais portée par la forêt, guidée par elle.

Les esprits aiguisaient ma soif de sang, cette nuit était leur nuit, la nuit de la vengeance.

-Il n'a pas à être ici... Destructeur... Destructeur... Il n'a pas à être ici Gueule-de-nuit... Les siens nous tuent... Ils brulent, coupent et tranchent !.... Gueule-de-nuit....Tue à ton tour... Oui Gueule-de-nuit ! Il est à toi... Ta proie... Ta proie ! Par ici Gueule-de-nuit ! Il est là ! TUE !

L'homme était là, debout, il scrutait les étoiles cherchant probablement à s'orienter dans le cœur de la forêt.

Le poil hérissé, les crocs à découvert, j'avançais en grondant.

-Oh ! Qu'est-ce que.... Gentil le chien... Gentil... dit-il en reculant doucement et en abaissant les mains comme si ça avait un sens...

Idiot !

Je me réveillais au son d'un bruit insolite.

Quelqu'un frappe à ma porte. Je me lève furtive, personne ne frappe chez moi d'ordinaire. Je me glisse jusqu'à l'œil de bœuf. Un jeune homme, dont l'aspect m'est familier mais que je n'arrive pas à identifier se tient sur le pas de ma porte.

J'ouvre, sur mes gardes...

-Bonjour...

-Bonjour Abigaël. Je suis Nathaniel...Ton délégué de classe, précise-t-il quand il se rend compte que je ne le remets pas du tout.

-Oh... Qu'est-ce que tu fais ici ?

Je jette un coup d'œil rapide dans le couloir pour voir s'il est seul.

-Est-ce que je peux entrer ?

Il a l'air perturbé par mon attitude.

-Non. Qu'est-ce que tu me veux.

-Je... Désolée de te déranger... On m'a demandé de t'amener tes devoirs puisque tu es absente.

J'attrapais le dossier qu'il me tendait.

-C'est fait. Autre chose ?

Il avait une odeur délicieuse de sous bois. La bête s'éveillait à ce parfum, titillée. Je ne devais surtout pas le regarder en face, il verrait alors que la couleur de mes yeux avait changée...

-Non, je...

Je lui claquais la porte au nez.

LouveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant