Chapitre 32

128 10 0
                                    

10 ans plus tard

Assise au bureau de la maison, je finissais de régler certains détails de transferts de comptes sur le Pc. Un couple d'immortel peut passer inaperçu. Plusieurs, ça devenait compliqué, même si les hommes ne prenaient plus vraiment garde à ce qu'il se passait chez leurs voisins.

Ma spécialité avait toujours été la comptabilité. Dans la meute, je gérais les comptes, faisait fructifier l'argent, utilisait des comptes fictif et blanchissais l'argent en faisait des transferts dans différents pays. On ne peut pas faire croire à un banquier qu'une même personne possède le même compte des siècles durant.

La meute s'agrandissait, certains de ses membres souhaitaient prendre leur envol, devenir à leur tour alpha de leur propre meute.

Beaucoup avaient poursuivis leurs études dans les facs voisines, révélant l'existence de nouveaux hôtes potentiels... Dans la tanière sous l'arbre, des louveteaux apparaissaient entre les racines à nues.

Dans la forêt, l'arbre de vie avait poussé, prenant une dimension gigantesque qui aurait occulté le soleil lui-même sans sa nature magique. Sous son influence, la forêt s'était développée avec une vitesse qui surprenait les habitants alentours. Certains animaux devenaient plus majestueux, plus imposants. On pouvait presque lire dans leurs regards une forme d'intelligence primitive comme s'ils avaient en eux l'essence des Dieux disparus.

Des scientifiques commençaient à venir dans le coin pour tenter d'expliquer le phénomène ce qui nous avait poussés à prendre cette décision, nous séparer des membres les plus anciens de la meute pour qu'à leur tour ils puissent propager au loin la magie des Dieux-loups.

Une main se posait sur mon épaule. Je levais les yeux pour croiser le regard d'or de Nathaniel.

-Je viens de finir avec Louis, les papiers seront prêts d'ici un mois. Il nous les amènera lui-même. Il a envie de te voir.

Je posais ma propre main sur la sienne.

-Merci mon amour.

Louis avait toujours été un peu filou. Les faux-papiers, c'est un jeu d'enfant pour lui.

-Il faut qu'on fasse de ce coin une réserve naturelle, c'est notre seule chance d'avoir un peu la paix pour les chasses. Sinon, on finira tôt ou tard par découvrir le poteau rose.

Je levais un regard surpris vers Nathaniel.

-Oui, ça serait une bonne idée... Comment ça t'es venu à l'idée ?

-En étudiant les lois... Tu sais, c'est un peu le sujet de mes études.

Je lui souriais, je savais qu'il continuait à étudier les lois en dilettante, il s'était pris d'une vrai passion pour celles-ci. Il avait encore un peu de mal à se faire à l'idée qu'il ne pourrait jamais être avocat. Les gens ne prendraient pas au sérieux un jeune homme au visage juvénile, aussi brillant soit-il.

-Ils vont me manquer tu sais.

-Oui, à moi aussi. Mais Tob et Iris restent avec nous.

-Heureusement. Sans eux, la maison m'aurait parue bien vide.

-Je sais. Il faudrait acheter tout ou parti de la forêt, ça nous faciliterais la procédure, sinon ça nous prendra une quinzaine d'année.

-ça devrait pouvoir être faisable en fractionnant le territoire. La forêt est trop étendue pour être la propriété d'une seule personne.

-C'est vrai. Abigaël ?

-Oui ?

-Je sais que ça ne représente peut-être pas grand-chose pour toi, mais avant que les autres partent, et pendant qu'on peut encore passer pour de jeunes personnes bien conservées, j'aimerais qu'on officialise notre relation.

Je me retournais sur ma chaise pour lui faire face.

-Qu'est-ce que tu veux dire ?

-J'aimerais que tu deviennes ma femme. Je veux me marier avec toi tant que ma mère est encore en vie. Et je voudrais qu'Ambre soit présente. Elle reste ma petite sœur, même si je suis certain qu'elle t'en veut à mort d'être encore si belle alors que ses premières rides apparaissent.

Il me souriait tout en sachant que je ne pouvais rien lui refuser. Mais le mariage avait toujours été synonyme de malheur pour moi, ma première demande s'étant soldé par un massacre, la deuxième par des années de torture. J'étais heureuse maintenant, avait-il vraiment besoin d'un bout de papier alors que lui-même savait que de toute façon, nous resterions toujours unis ? Après tout, puisque ce n'est qu'un bout de papier...

-D'accord.

Il me fit me lever de ma chaise pour me serrer dans ses bras. Je lui rendais son étreinte.

-Je t'aime Abi.

-Je t'aime aussi Nath.

LouveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant