Chapitre 17: Abigaël et les esprits-animaux

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Je courrais les poumons douloureux, les membres en feu et les larmes aux yeux. J'allais mourir... S'il m'attrape, c'est fichue, je dois atteindre la rivière c'est ma seule chance !

J'entends le bruit assourdissant de la cascade, une patte griffue me frappe dans le dos, précipitant ma chute. Je vais m'écraser en bas sur les rochers...

J'ouvre péniblement les yeux et pousse un cri effrayé, un jeune garçon à la couleur bizarre me regarde avec intérêt. Ce doit être les peaux rouges dont parle père ! On dit que se sont des bêtes sauvages et qu'ils mangent les petites filles.

Je me mets à pleurer, paniquée, j'aurais préférée affronter le lynx finalement. J'essaye de me relever pour m'enfuir mais mon bras me fait mal. Je le regarde, il est entouré de plantes bizarres, cette fois c'est sure ! Ils me préparent pour me balancer dans une grosse marmite ! Je hurle.

-PAAAAPPPAAAAAA !!!!

Je sais que c'est idiot, il n'est pas là, mais je ne peux pas m'en empêcher.

Un homme apparait soudain à côté de moi, la peau blanche, juste bronzé. Je me précipite dans ces bras en pleurant.

Je l'entends prononcer des sons bizarres où je reconnais le nom de mon père. J'éloigne un instant mon visage de son torse pour regarder autour de moi, mes mains agrippant fermement sa veste. Nous sommes dans une sorte de tente pointue. Je lève les yeux et reconnais un ami de mon père. Soulagée, je me calme immédiatement et continue mon exploration visuelle.

Le petit garçon de tout à l'heure a à peu près mon âge, ses yeux noirs brillent d'un éclat malicieux et il me fait un sourire. Je ne vais peut-être pas être mangée finalement. L'homme parle avec un autre homme, un peau-rouge avec plein de plumes sur la tête.

Je finis par tourner la tête dans une autre direction, j'avais la sensation d'être observée. Mes yeux plongèrent dans ceux d'une jeune femme magnifique aux yeux verts comme la prairie de printemps. Assise, parfaitement immobile dans l'ombre au plus près de la paroi de peau tendue, elle semblait attendre quelque chose de moi.

J'allais me détacher de l'homme pour la rejoindre quand celui-ci se releva et me prit par la main pour m'emmener avec lui, les discutions étaient terminées.

Je suivais l'homme qui m'entrainait hors de la tente pointue, tournais une dernière fois la tête et vis dans les ténèbres briller deux yeux de chien.

Bizarre, je ne me rappelle pas avoir vue de chien dans la tente...

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Je cours pieds nus à travers la prairie ma chemise de nuit se gorge de rosée mais ce n'est pas grave, je n'aurais qu'à la laisser sécher au pied du lit en rentrant. Sparky, mon chien aboie en me tournant autour. Je cours plus vite, il ne faudrait pas qu'il réveille les parents !

Essoufflée, je m'arrête enfin aux côté d'Aigle-Rapide.

-Désolée ! Mes parents se sont couchés tard, je ne voulais pas les réveiller sinon ça aurait mal tourné. Père ne t'aime pas beaucoup.

Il me fit son plus beau sourire en me tendant la main.

-Les hommes blancs n'aiment pas beaucoup mon peuple en général...

Je prenais sa main et le laissais m'entrainer à travers la plaine jusqu'à son cheval.

-Vient Abi, Tala nous attends.

Je sautais vigoureusement sur le puissant animal, m'agrippant à sa crinière d'une main puis laissais mon ami monter derrière moi. Il nous mena jusqu'au camp, Sparky suivant nos traces. Arrivée sur place, je sautais agilement du cheval puis me précipitait vers le tipi de Tala, la femme médecine aux histoires merveilleuses.

LouveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant