Chapitre 24

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PDV Nathaniel

J'avais mal dormi, me réveillant à plusieurs reprises, persuadé d'entendre mon nom hurlé dans la nuit. Ce matin, de mauvaise humeur comme je ne l'avais jamais été, j'empêchais mon père de lever la main sur moi d'un regard. Je me rendais au lycée perturbé, d'une part par cette réaction qui ne me ressemblait pas, qui ne me ressemblait plus devrais-je dire. D'autre part par cette sensation qui ne me quittait pas que quelque chose n'allait pas. Que quelqu'un quelque part m'appelait, avait besoin de moi. Dans la salle des délégués, penchés sur une liasse de papiers à trier, je n'arrivais à rien, incapable de me concentrer.

-Nathaniel ? Tu veux bien m'aider s'il te plait? Je n'arrive pas à rentrer cette fiche dans l'ordinateur...

Je tournais vers Melody un regard qui était tout sauf amical. D'ordinaire, elle me gonflait, mais il fallait bien que je la supporte puisqu'on travaille ensemble, mais là, c'en est trop, je lui ai montré au moins quinze fois comment faire. Elle me prend pour un idiot ou quoi ? Je le vois bien son petit manège absurde. Elle croit qu'en me forçant à me pencher sur son épaule je finirais par tomber dans son décolleté. Mais quelle gourde !

-Je suis occupé, ça se voit bien non ?! En plus je t'ai déjà expliqué comment faire. Débrouille-toi ou vas chercher la fiche qui t'explique la manip à effectuer !

Je retournais à mes papiers, priant pour que sonne le début des cours qui me débarrasseraient momentanément d'elle et de ses attentions dégoulinantes...

Assis à ma place près de l'entrée, j'attendais l'arrivée d'Abigaël, persuadé qu'elle seule arriverait à me débarrasser de cette sensation de lourdeur. Je n'arrivais plus à me passer d'elle. Elle devenait au fil du temps plus précieuse à mes yeux que tout ce que j'ai jamais pu posséder, tout ce que je n'aurais jamais pu rêver. La voir me donnait le sourire, sentir sa peau sous ma main me faisait frissonner et ses baisers avaient un parfum d'histoires merveilleuses et de rêves insensés. Près d'elle je me sentais différent. Plus complet que jamais.

Son cousin Tobias et Iris venaient de franchir la porte, main dans la main. Je me redressais sur mon siège. S'il est là, ça veut dire que le reste de la famille ne va pas tarder. Emilie et Lysandre, Ambre, Li, Charlotte.... Le professeur vient d'arriver. Gabriella entre en tirant un Castiel goguenard par le bras. Au moins, depuis que cette fille est là, je n'ai plus à me soucier des retards de l'autre idiot... 

Mais qu'est-ce qu'elle fiche bon sang ?

Le professeur commence l'appel, les noms défiles, je me manifeste au mien. Arrive celui d'Abi.

-Elle est absente Monsieur, elle ne viendra pas aujourd'hui, elle ne se sent pas bien.

Je tourne la tête vers Tobias qui vient de parler. Il affiche son éternel sourire amical, mais celui-ci ne se propage pas jusqu'à son regard. Iris baisse la tête à côté de lui. Je me tourne un peu plus, observe Émilie qui n'a pas l'air aussi à l'aise que d'habitude. Je me tourne enfin vers Gabriella, ignorant le regard mauvais de Castiel, et articule silencieusement :

-Qu'est-ce qu'elle a ?

Gabriella secoue la tête d'un signe de négation, puis la baisse pour laisser ses cheveux masquer son visage. J'ai néanmoins le temps de voir une larme couler sur son visage. Je n'aime pas ça... La sensation bizarre s'accentue, se faisant plus oppressante alors que s'égrène les minutes, interminables.

La cloche sonne enfin la fin de cette première heure de cours. Je range mes affaires dans mon sac, balance celui-ci sur mon épaule et me dirige vers la prochaine salle de cours. Quelqu'un m'agrippe par le bras, je le retourne et tombe face à Iris.

LouveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant