Chapitre 28

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Hailey : Elle veut que je la démonte cette connasse ?
Ivy : Honnêtement je crois qu'elle est juste jalouse.
Hailey : De quoi même ?
Ivy : Tu nous a vu ou pas ? On est des bombes.

Elle me regarde en levant un sourcil comme pour me dire "Ça va les chevilles ?". Mais elle ne dit rien et rigole juste.

Ivy : Bon viens te mettre à côté de moi j'ai un truc à te montrer.

Elle court presque pour venir se coller à moi et lire le message que ma copine m'a envoyé.

Hailey : Ah ouais je comprends pourquoi tu avais cette tête quand on est rentrés tous les 4
Ivy : Arrête de toujours essayer de lire en moi c'est agaçant.
Hailey : Ouais s'tu veux bref. J'vais la monter en l'air celle là aussi.
Ivy : Franchement ça me perd toute cette histoire, je sais pas quoi lui répondre.
Hailey : (En la regardant dans les yeux) Au fond de toi tu veux quoi en vrai ? Réfléchis pas, juste dis moi.
Ivy : Je veux la voir genre elle me manque vraiment énormément. Mais en même temps, je sens que tout est différent maintenant et que peu à peu je la perds et je sens que ça sera bizarre quand je vais la voir.
Hailey : Tu sais quoi, dis lui ok pour la dernière semaine de Novembre. Comme ça si c'est un flop ce rendez-vous ... et bien Décembre sera un renouveau pour toi. Tu crois pas ?

Je la regarde avec admiration, comme si tout d'un coup, elle avait pris en maturité et que pour une fois elle me disait un truc vraiment sensé.

Hailey : Quoi ?
Ivy : Rien ... je vais lui envoyer ça.

Je rédige alors mon message :
"Salut ma chérie,
Honnêtement je ne comprends pas pourquoi tu repousses le moment où tu devras venir me voir mais bon, on va dire que tu es occupée.
Je voudrais qu'on se voit au plus vite donc le dernier week-end de Novembre ça ira pour moi.
Merci de ne pas mettre 3 semaines pour me donner ta réponse il faut que je pose mon week-end assez à l'avance.
Je t'aime aussi bonne soirée."

Hailey me regarde envoyer ce message puis me raconte l'histoire pour laquelle elle était venue dans ma chambre à la base.

Hailey : Alors hum ... tu sais, l'autre jour on a parlé de ma vie quand j'étais ado et hum, depuis j'ai plus ou moins fait qu'y penser et je me disais que fallait que je te raconte la suite.
Ivy : Tu sais, tu n'es pas obligée. Mais si tu en ressens le besoin je t'écoute.

Elle prend ma main dans la sienne et la serre fort comme pour se donner de la force pour finir sa déchirante histoire.

Hailey : Alors hum ... où recommencer ?
Oui, la fameuse copine toxique de mon frère l'a finalement laissé comme une grosse merde. Et à ce moment là, tout a été de pire en pire. Il a commencé à me dire que j'étais une bonne à rien, une ratée. À vraiment me rabaisser comme pour me faire payer cette rupture.
Ivy : Mais quel gros connard putain.
Hailey : Donc je me renfermais de plus en plus sur moi même. Et en parallèle, je subissais des viols très réguliers de la part de cet homme tu te souviens ?

Je hoche la tête.

Hailey : Je pouvais rien dire à personne j'y arrivais pas.
Et avec tout ce que je gardais en moi, j'ai commencé un processus d'auto destruction. Je suis tombée dans l'anorexie en un rien de temps.
Et le seul bon côté de cette foutue maladie de merde, c'est que ça a enfin dégoûté le mec qui abusait de moi et que enfin une mauvaise chose a pu prendre fin.
Ivy : Putain je suis tellement désolée.

Les larmes coulent sur ses joues et je ne peux m'empêcher de pleurer avec elle. Son histoire est bien plus complexe et douloureuse que je ne pouvais l'imaginer.

Hailey : Enfin bref ... à mes 16 ans après m'être battue comme une folle contre la maladie, je l'ai vaincue.
Ivy : Je suis très fière de toi, t'es une vraie battante.
Hailey : Merci beaucoup tu sais pas à quel point ça me touche.

Un silence réconfortant s'installe avant qu'elle ne continue son récit.

Hailey : Tout ce temps, mes parents me cachaient et avaient de plus en plus honte de moi. Un jour j'ai enfin trouvé le courage de tout raconter à ma mère. Sur mes viols, la copine de mon frère et son comportement à lui. Mais, elle a dit que je mentais ...
Ivy : C'est une putain de blague là.
Hailey : J'aurais bien aimé. Enfin, pour me changer les idées, depuis que j'étais revenue dans un lycée normal et que je n'avais plus l'air malade, j'attirais les regards des garçons. Dont un en particulier.
Ivy : Waiiit pause là. Un garçon ? Toi ? La plus grande gouine de la Terre ?
Hailey : Surprise. Rome ne s'est pas faite en un jour baby.

Je suis obligée de rire face à sa répartie même dans un moment pareil à me raconter des horreurs.

Hailey : Revenons à nos moutons. Puisque je repoussais mon homosexualité, je me suis dit pourquoi ne pas essayer avec un mec. Après tout, ils étaient tous à mes pieds tu vois. Et puis il y avait ce mec que toutes les meufs voulaient mais genre au fond de moi je crois que l'avoir ça voulait dire que j'étais vraiment hétéro comme les autres et que tout allait bien et comme ça je donnais pas raison à mon connard de reuf.
Ivy : C'est très très con de raisonner comme ça.
Hailey : Chut pas de commentaire.
Avec ce mec on a commencé à passer beaucoup de temps ensemble mais, j'ai jamais eu de sentiments tu vois, jamais de contact physique entre nous non plus. Et un jour, parce qu'il a bien vu que je voulais pas plus avec lui et sûrement pour essayer de me rendre jalouse, il s'est mis avec une meuf. Une de mes meilleures potes à l'époque.
Ivy : Mais quel culot.
Hailey : Le truc c'est qu'elle se sentait fraiche de malade à sortir avec le beau gosse du lycée mais en cachette, lui pensait qu'à moi et ne parlait pratiquement qu'à moi. Donc comment te dire que plus gênant tu meurs.

IVYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant