Chapitre 74

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Hailey me regarde comme si elle avait été prise en train de faire une grosse bêtise, c'est presque le cas. Elle se lève rapidement et commence à chercher tous les vêtements qui nous manquent, éparpillés partout sur le sol de ma chambre. Et quant à moi, je la regarde avec amusement en me levant pour aller fermer la porte à clé pour ne surtout pas être surprises à moitié nues. 

Victoria : Ivy ? Vous êtes où ma puce ? 

Ivy : On arrive maman.

Ma copine me fait les gros yeux et me balance une boule de mes vêtements en plein visage alors que je ne peux m'empêcher de rire en la voyant aussi stressée. Nous nous rhabillons en vitesse en essayant de ne pas trop tarder pour que personne ne comprenne ce que nous étions en train de faire. J'ouvre la porte en ajustant le col de la chemise de ma belle, mon regard remonte vers celui de la jolie fille devant moi. Elle ne dit pas un mot, ses yeux s'en chargent pour elle. Je me tourne et tombe nez à nez avec ma mère qui plisse les yeux en nous regardant. 

Ivy : Bonjour maman, je te présente Hailey, ma petite amie.

Hailey lui tend sa main la plus tatouée pour que ma mère la lui serre. Cette dernière regarde avec intrigue les tatouages de la main de ma copine, me lance un regard qui veut tout dire. Je sais qu'elle n'aime pas les tattoos, malheureusement pour elle, j'aime ça. Elle se rend compte que sa réaction fait un peu peur à Hailey, elle lui offre un grand sourire avant de prendre ma petite amie dans ses bras pour une énorme étreinte. 

Victoria : Ça me fait tellement plaisir de te rencontrer, j'ai beaucoup entendu parler de toi.

Une fois leur petit câlin terminé, ma mère met une main sur sa bouche comme si elle venait de dire une grosse connerie, elle me regarde, je regarde Hailey sans comprendre.

Victoria : (En anglais) J'avais oublié que tu ne parlais pas français, excuse-moi. 

Hailey : Si, pardon j'aurai dû le dire plus tôt mais je le comprends très bien.

Victoria : Ça pour une surprise ... on peut quand même parler en anglais, je préfère que tu sois à l'aise comme chez toi ici. 

Je roule des yeux, elle veut probablement que ma copine se sente ici comme chez elle je suis d'accord. Mais si elle veut qu'elles parlent la langue de Shakespeare c'est aussi et surtout parce que ma mère n'a jamais aimé parler français. Elle nous a toujours parlé un maximum dans sa langue natale et bien qu'elle maitrise les deux langues à la perfection, elle a toujours cherché à pouvoir parler anglais avec toutes les personnes qui le pouvaient. Ma relation est pour elle une aubaine. 

Ivy : Peu importe maman. Bref, je vais lui présenter le reste de la famille. 

Je prends la main de ma belle et m'apprête à la tirer dans toute la maison trop excitée que tout le monde la connaisse enfin mais ma mère m'interpelle. 

Victoria : Chérie, ton t-shirt est à l'envers. 

C'est à mon tour de regarder ma copine en faisant les gros yeux et au sien de tenter de cacher son amusement face à ma détresse. Je me tourne vers ma mère pour la remercier de m'avoir prévenue et je la vois me regarder en plissant les yeux à nouveau. Oui, elle a compris, pas de doute. Je repars rapidement dans ma chambre, me rhabille correctement et rejoins rapidement ma belle Hailey pour enfin faire les présentations avec le reste de la famille. 

Je retrouve mon père dans la cuisine en train de commencer à préparer le dîner. Ses yeux pétillent lorsque j'entre dans son champ de vision et je ne peux me retenir de lui sauter dans les bras. Il m'a tellement manqué que je me retiens très fort de pleurer sur son beau tablier de cuisine. Il prend mon visage dans ses grandes mains et m'embrasse le nez comme il le faisait quand j'étais petite. 

Henry : Tu m'as manquée ma princesse. 

J'enfouis ma tête dans son épaule et marmonne un "tu m'as encore plus manqué" en essayant de cacher mes yeux qui ont laissé échapper quelques larmes. Puis, péniblement je me sépare des bras de mon père en me rappelant que ma copine est là et que je dois lui présenter le seul et unique homme de ma vie. 

Henry : Hailey je présume ? 

Cette dernière hoche timidement la tête. La voir aussi mal à l'aise me fait bizarre, elle qui a toujours une assurance folle en temps normal. Son corps se raidit totalement quand mon père la prend dans ses bras, elle me regarde effrayée, je lui souris tendrement comme pour l'accompagner dans cette épreuve. Elle n'est pas habituée aux contacts physiques de base mais encore moins avec des hommes. Sachant ce qu'elle a vécu par le passé, je sais qu'être seule avec des hommes la terrifie. Chez nous, elle faisait tout pour ne jamais rester seule très longtemps avec les garçons et je ne peux qu'imaginer la panique dans son esprit quand mon père l'a enlacée de nulle part. 

Henry : J'adore ton style, je suis un peu jaloux de ne pas avoir pu me faire autant de tatouages étant plus jeune.

Victoria : N'y penses même pas chéri. 

Henry : Même pas si je me tatoue ton visage sur le bras ?

Victoria : Encore moins. 

Mon père se met à rire comme un gamin de ses bêtises et j'entends ma mère s'agacer dans la pièce d'à côté que mon père pense encore à se faire tatouer. Il en a seulement deux, mon prénom et celui de ma sœur sur le bras, ils sont très petits et facilement dissimulables, c'était la règle pour que ma mère autorise une telle chose. 

Ivy : Bon, on va te laisser cuisiner papa, je dois encore lui présenter la reine de la maison.

Henry : Elle attendait ton retour avec impatience, ça fait un mois qu'elle ne parle que de ça tous les jours. Ne lui dis pas que je te l'ai dit. 

Je lui fais signe que je ferme ma bouche avec une fermeture imaginaire et tire à nouveau ma bien aimée dans toute la maison en quête de ma mini moi. Et la trouve allongée sur le canapé à regarder la télé les yeux à moitié fermés. Je lui saute dessus, l'écrasant de tout mon poids sans aucune pitié. Elle prend une seconde pour comprendre ce qui lui arrive puis elle serre ses bras autour de mon corps et ferme les yeux pour apprécier notre contact. 

Ce câlin dure jusqu'à ce que ma sœur ne puisse presque plus respirer à cause de mon corps avachi sur le sien. Dès que ce moment est arrivé, elle m'a jeté au sol, a pris une grande inspiration et s'est planté devant Hailey en la défiant du regard comme ma mère l'a fait plus tôt. Puis sans prévenir, Cloé prend ma copine dans ses bras, ce qui rend cette dernière bien heureuse que cette première fois se passe bien entre elles. Je la connais, je sais qu'elle était bien plus stressée de rencontrer ma sœur que mes parents. 

Il faut peut-être que j'apprenne à ma famille ce qu'est le consentement pour qu'ils évitent de prendre tout le monde dans leurs bras comme s'ils allaient les étouffer d'amour. Toujours au sol, j'attends que quelqu'un m'aide à me relever. Mais au lieu de ça, les deux nouvelles meilleures amies me regardent en rigolant. Ma sœur se tourne à nouveau vers Hailey.

Cloé : Ivy avait raison, tu sens vraiment super bon. 

Hailey me regarde en rougissant. Touchée par le compliment, je crois qu'elle va mourir ici si ma famille ne cesse de lui faire des éloges. 

IVYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant