Erreur ? ✓

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La semaine commença doucement. C'était difficile de travailler sans avoir de nouvelles d'Eliza. Mercedes était de plus en plus attentionnée avec moi, mais ce n'était pas elle dont j'avais envie.

Jeudi Eliza m'envoya un SMS pour me dire que nous ne pourrions pas nous voir le week-end. Ce fut tout ce qu'elle m'envoya de toute la semaine. J'en pleurai tellement le soir que ma tête du lendemain matin laissa tout le monde interrogatif. Je prétextai un mal de tête épouvantable et une nuit affreuse. Il n'y eut que Mercedes qui, pour une fois, ne sembla pas dupe. Le soir elle voulut m'approcher pour me parler mais je l'évitai et fonçai dans ma chambre. Je ne voulais parler à personne. J'étais juste énervée. J'avais déjà prévu ce que nous aurions pu faire ce week-end...

Je me mis en pyjama et me fourrai sous les draps avec mon portable. N'ayant pas grand-chose à faire je traînais sur Instagram. Je dus fouiller trop loin et je ne compris pas moi-même comment je tombai sur cette photo qui me détruisit. On y voyait quatre jeunes filles, visiblement dans un bar, toutes avaient un verre à la main. Elles semblaient s'amuser terriblement. Une des quatre filles était Eliza. Je la reconnus tout de suite évidemment, malgré la sale qualité de la photo. Je ne sus pas si c'était la photo en elle-même qui m'énervait ou les hashtags « fun » « party » « margarita », et le pire « boy taking picture ». Je ne comprenais pas. Une chose était sûre, ces trois filles n'étaient pas de la famille d'Eliza, et sûrement encore moins le fameux garçon qui avait pris la photo. J'avais envie de tout détruire. Elle m'avait fait croire qu'elle avait un problème familial... Non, pire, elle m'avait dit qu'elle ne pouvait pas me rejoindre ce week-end, et en attendant, qu'est-ce qu'elle faisait ? Elle s'amusait et se bourrait la gueule avec des potes ! Des larmes de rage vinrent à mes yeux. Je me levai d'un bon, me rhabillai et allai dans la salle de bain. Je me maquillais de la plus belle des façons possibles et retournai vers le lit. J'allai prendre mon téléphone quand je décidai de le laisser dans la chambre. Personne n'allait me contacter, et si Eliza essayait, tant pis pour elle.

Je me calmai un peu et sortis en trombe. Je me dirigeai dans le bar de l'hôtel et cherchai du regard. Elle était là. Mercedes sirotait un verre, seule au comptoir. Je m'approchai doucement.

— Hey ! Je pensais que t'étais allée te coucher tôt, dit-elle en me voyant arriver.

— Finalement j'avais envie de sortir ce soir. Tu te joins à moi ?

Elle but d'une traite son verre et le reposa.

— Avec plaisir !

Elle se leva et nous nous rendîmes, en taxi, dans un bar avec une assez bonne ambiance dans lequel nous étions déjà allées. Nous nous installâmes au fond, un peu en retrait, mais toujours à côté de l'ambiance. Mercedes alla commander au bar et revint avec les boissons.

— Tu vas bien ? dit-elle un peu fort pour couvrir la musique.

— Bah oui pourquoi ?

— T'avais pas l'air bien ce matin, et me dis pas que tu avais mal à la tête je te croirais pas. Et ce soir tu as l'air préoccupé.

— C'est juste que... j'ai quelques problèmes avec quelqu'un dont je suis proche en ce moment, et ça me met dans des états pas possible...

— Je comprends... Si tu veux m'en parler j'suis là !

— Nah, je préfère m'amuser et penser à rien ce soir !

Je levai mon verre pour trinquer avec elle et lui souris. Elle me sourit également et nous bûmes une grande gorgée. L'alcool me réchauffa et me redonna du courage.

Après notre troisième verre je me levai pour en commander un autre. Elle attrapa ma main pour me stopper. Sa peau douce et chaude m'électrifia.

— T'es sûre que tu veux encore boire Alycia ?

— Mais ouais ! C'est vendredi on peut se le permettre ! Je t'invite ! Tu veux quoi ?

Elle sourit désespérée et me passa commande.

Je revins avec quatre verres et me rassis, très proche d'elle. Nos cuisses se touchaient. Je commençais réellement à être pompette. J'avais chaud mais j'étais bien. Depuis le début de la soirée Mercedes était des plus gentilles et des plus attirantes. Elle me racontait quelques anecdotes de sa vie, et j'enchaînais sur le mienne. Elle semblait beaucoup s'intéresser à moi et avait beaucoup de choses à dire sur des sujets intéressants que nous partagions. Je lui racontais aussi quelques expériences amoureuses, et elle avait toujours les bons mots pour me rassurer. Je ne lui dis pas que j'étais en couple. Je ne voulais pas qu'elle le sache. Par contre, au moment où je mentionnai que j'avais peut-être un penchant pour les femmes, tout changea. Elle parut de plus en plus intéressée et un sourire se grava sur son visage pour toute la soirée. Au bout de quelques instants sa main vint se poser sur ma cuisse. Je ne réagis pas. Elle était gentille, elle prenait soin de moi, elle était là, elle était sexy, tout ce qu'Eliza ne me donnait pas pour le moment. J'étais énervée contre Eliza, j'étais maintenant saoule, je n'avais aucune raison de repousser Mercedes. Une partie de moi savait que je faisais une erreur, l'autre s'en foutait royalement. Nous rigolions, nous parlions fort sans se soucier des autres autour, j'oubliais tous mes problèmes. Sa main sur ma cuisse devenait insistante et me procurait une certaine sensation de plaisir.

A un moment je pris sa main pour la retirer de ma cuisse. Je sentis de la détresse dans ses yeux. Je ris et tirai sur sa main pour la lever.

— J'ai très envie de danser ! dis-je.

Je l'entraînai vers le petit groupe de danseurs qui s'était formé. Nous nous déhanchâmes, face à face, nos visages très près l'un de l'autre. Elle bougeait d'une façon outrageusement sexy et j'essayai de suivre son rythme. Au bout d'un temps je sentis que plus personne ne dansait autour de nous. Tout le monde nous regardait. J'étais totalement saoule, je n'en avais rien à faire. Quelques hommes commencèrent à nous siffler et à nous encourager. Bientôt des femmes s'y mirent aussi. Nous entrâmes dans leur jeu en souriant de plus belle. Nous essayions de faire grandir leurs encouragements. Mercedes s'approcha encore plus de moi, je passai mes bras autour de son cou. Nos nez s'effleuraient. Les cris et les sifflements devinrent de plus en plus bruyant. Nous savions ce qu'ils voulaient. Mercedes posa ses mains sur mes hanches. Je réduisis encore la distance entre nous.

Je posai fougueusement ma bouche contre la sienne. Elle fut un peu surprise mais accepta le baiser avec envie et passion. Toute l'assemblée applaudit. Nos langues se rencontrèrent et valsèrent maladroitement ensemble. Elle se détacha subitement de moi et agrippa ma main pour m'entraîner dehors. Notre petit comité de fans d'un soir sembla déçu mais nous encouragea.

Je dansai sur le trottoir pendant qu'elle appelait un taxi. Elle me poussa dedans et indiqua l'adresse au chauffeur. Heureusement qu'une vitre teintée nous séparait de lui. Mercedes m'embrassait si fougueusement que ça aurait été indécent que quiconque assiste à cela. Une de ses mains caressait ma cuisse, l'autre passait sous mon t-shirt pour caresser mon ventre. J'avais envie d'elle. Je l'embrassai du mieux que je pouvais et caressai sa poitrine à travers son t-shirt.

Le taxi arriva, elle le paya en vitesse et m'entraîna dans l'hôtel. Nous courûmes comme des enfants jusque dans l'ascenseur pour ne pas le rater. Des gens présents soufflèrent, énervés, nous faisant rire. Nous descendîmes à notre étage et elle me guida vers la porte de sa chambre. Impatiente je la plaquai contre et l'embrassai avec envie. Je la mangeais littéralement.

Until Our Final Journey To The GroundOù les histoires vivent. Découvrez maintenant