LIBÈRE MOI

Chapitre 17

Pdv d'Alexïe

Cela fait un mois, que nous sommes ici, un mois qu'elle ne parle plus, un mois que je suis seul, un mois qu'il me manque quelque chose, un mois que son père est parti, un mois que je survis.

Je ne supporte plus de la voir dans cet état. Son sourire et son rire me manque, sa voix me manque. Je donnerai tout pour l'entendre me parler, même mal, mais juste qu'elle me parle.

Je sais qu'elle pense que je l'ai manipulée, mais c'est faux !

Adam est un de mes hommes depuis trois ans, je lui ai fait confiance pour assurer la sécurité de Charly. Je ne pensais pas qu'il se passerait quelque chose entre eux, si j'avais su !

Lorsqu'elle m'a giflé dans l'avion, j'ai vu dans ses yeux toutes mes convictions s'effondrer, je l'avais perdue, j'avais perdu son sourire, j'avais perdu son rire.

Je passais mes journées à travailler pour m'occuper, à surveiller la propriété, que personne ne puisse l'atteindre. Lorsque je lui avais parlé de Sasha et du mur que j'avais rencontré pour protéger ma sœur, elle m'avait dit qu'on ne pouvait pas protéger les gens contre leur volonté. Et bien moi je pensais le contraire, je voulais la protéger même au prix de ma vie et même contre sa volonté.

Charly m'a montré que je pouvais à nouveau tenir quelqu'un dans mes bras et que je pouvais ressentir des émotions. Lorsqu'elle était près de moi, je me sentais revivre, le souvenir de Sasha ne m'enfermait plus dans une bulle de culpabilité et je pensais reprendre ma vie là où elle s'était brisée cinq ans plus tôt.

Je fais surveiller Charly tout les jours, pour être sure qu'elle mange et qu'elle dorme, qu'elle ne se m'êtes pas en danger. Mais je suis impuissant face à son mutisme.

La nuit je reste souvent assis devant sa porte, je sais qu'elle pleure, mais lorsque je veux entrer, sa porte est fermée à clés. Je reste donc parterre à l'écouter déverser son chagrin au même rythme que mes propres pleurs.

Lorsque l'on grandit, on apprend les émotions, la peur, la colère, l'amour, mais on ne m'a pas préparé à ce que je peux ressentir pour Charly. Je ne me rendais pas compte avant que j'étais vide, je savais que j'étais triste et en colère après la mort de Sasha. Mais je ne pensais pas être vide, être incomplet. Lorsque Charly est entrée dans ma vie, j'ai découvert qu'une seule personne pouvait m'aider à être moi, à être vivant, à être plein.

Cette gamine de dix sept ans a fait voler en éclat mes convictions en moins d'une heure.

Qui suis-je pour espérer un jour la tenir à nouveau dans mes bras ? Les larmes qui coulent chaque soir sur ses joues me rappellent que je n'ai pas réussi à la garder, que j'ai échoué dans ma mission.

Sasha pourquoi me l'as-tu envoyé ? Pourquoi la mettre sur ma route si c'était pour que je la brise en mille morceaux.