Chapitre 18

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Attention, tout le monde à son poste, Du Con est de retour ! J'entends déjà vos cris de joie par millions ! Personnellement ma réaction lorsqu'il a fait irruption dans ma chambre ce matin à été plutôt de lui faire un doigt et de m'enfermer dans la salle de bain !

Ca fait donc maintenant vingt minutes que je suis assise sur le carrelage froid en m'appuyant sur la baignoire. Si au moins j'avais eu l'idée de prendre mon livre sur ma table de chevet, je ne serai pas là à compter les carreaux de faïence !

Si ça vous intéresse sur le mur à ma droite, y en a trois cent six ! Allez je commence à compter ceux de gauche !

Et Du Con tambourine toujours à la porte, vous croyez qu'il va se fatiguer à un moment ?

Ma réponse arrive avec la porte qui explose ! Si si je vous jure la porte de ma salle de bain vient de voler en éclats ! Pour laisser entrer Du Con fou de rage et Alexïe inquiet.Ils me regardent tous les deux avec de grand yeux comme si ils étaient surpris de me trouver là. Bah en même temps, ils croyaient que j'allais fuir par le siphon de la baignoire ?

- Charly ! Pourquoi tu t'es enfermée et pourquoi tu ne répondais pas ? Me demande mon père.

Euh peut être pour avoir de l'intimité et puis surtout pour pas voir ta gueule en fait ! Plutôt que répondre je lâche un gros soupir, je me lève et je sors de la salle de bain. J'attrape un sweat en passant dans ma chambre et je vais tranquillement vers la bibliothèque en laissant les deux couillons derrière moi.

A peine je suis entrée dans la bibliothèque que Dimitri entre à son tour.

- Mademoiselle, votre père vous fait demander dans votre chambre.

Et il pouvait pas venir me voir tout seul comme un grand ? Je regarde Dimitri blasée et fait demi tour, avant que Du Con ne lance le FBI à mes trousses.Lorsque j'arrive dans ma chambre, mon père est accompagné d'un autre homme, la cinquantaine, les cheveux grisonnants. Ce dernier examine attentivement les vestiges de ma porte de salle de bain.

- Ah Charly ! Je te présente le Docteur Fritz, il est là pour t'examiner, je vais vous laisser, je repasserai plus tard.

Et mon géniteur quitte la pièce en me laissant seul avec mon nouveau meilleur ami, le Docteur bidule !

- Bonjour Charly, comment te sens tu ?

Et moi je te demande pourquoi tu as la même couleur que Casimir ? Faudrait peut-être arrêter les UV papy ! Il me fait un sourire de constipé, il ne sait pas quoi faire face à mon silence.

- Humm, tu dors bien ?

Non je m'envoies en l'air toutes les nuits ! Il déglutit et fixe son attention sur ma porte de salle de bain, enfin ce qu'il en reste ?

- C'est toi qui a cassé cette porte ?

Hey Casimir, tu m'as pris pour King Kong ou quoi ? Où est ce que j'aurais trouvé la force de faire un tel carnage ? Il se rapproche de moi et je recule instinctivement, je ne souhaite pas qu'il m'approche.

- Charly je vais simplement te faire un contrôle de routine et après je partirais, veux-tu bien t'asseoir sur le lit.

Je soupire et je me dirige vers mon lit. Il prend le temps de bien m'ausculter, examens de routine quoi, la vue, les oreilles, le souffle. Quand il a fini, il me sourit et j'ai l'impression de me retrouver devant « Casimir psychopathe ».

- Très bien Charly. Je vais aller retrouver ton père, est-ce que tu peux venir avec moi ?

De toutes façons, si c'est pas maintenant, ce sera plus tard alors autant en finir rapidement que je retourne m'enfermer à la bibliothèque. Je me lève donc pour lui montrer que je le suis.Lorsque nous sortons, je remarque Alexïe dans le couloir, il nous invite à le suivre jusqu'au bureau de mon père. Lorsque nous arrivons, celui-ci est en pleine discussion avec Dimitri sur la sécurité au repas de bienfaisance de demain.

- Ah enfin Monsieur Fritz, tout s'est bien passé ?

- Euh oui, votre fille va très bien Monsieur Aberline, vous n'avez aucune inquiétude à avoir. Elle ne montre aucun signe d'anémie ou d'autre chose d'ailleurs. Elle semble reposée et bien. Je ne comprends pas ma venue ici.

- Vous trouvez normal que ma fille de dix sept ans, qui n'a pas sa langue dans sa poche, ne parle plus depuis un mois ?

- Monsieur Aberline, vous devez comprendre que le mutisme de votre fille est un choix volontaire de sa part. Aucun traitement ne peux la forcer à parler si elle ne le souhaite pas.

Je regarde la scène comme simple spectatrice et je rigole beaucoup ! Alors comme ça j'aurai selon mon géniteur une mystérieuse maladie qui m'empêche de parler. Il est con ou il le fait exprès ?

Mon père remercie le médecin qui s'en va et se tourne vers moi. Je choisis cet instant pour partir à mon tour sous les regards de Dimitri et Alexïe.

- Non Charly attends ! Me dit mon père.

Je me retourne et le regarde bien en face, il peut m'obliger à être ici mais pas à parler.

- Je souhaite comprendre ce qui se passe, qu'est-ce que je peux faire pour que tu parles ?

C'est un piège, il sait ce que je veux, ma liberté ! Il veut simplement que je le lui dise pour pouvoir gagner du terrain sur mes choix. Je fais donc exprès de ne rien dire, peut-être qu'il me laissera partir.

- Tu refuses toujours de parler. Très bien, ce soir tu mangeras avec moi dans la salle à manger, et je voulais te prévenir que la bibliothèque est en train d'être fermée. Elle a besoin de rénovation depuis un moment, j'en profite donc. Cela ne te dérange pas j'espère ?

Ne lui répond pas ! Ne le laisse pas gagner ! Je ne dis rien et je baisse les yeux, il ne me laissera décidément jamais, sauf quand je serai morte ! Peut être que moi aussi je peux rompre mes promesses après tout.

- C'est bon, tu peux disposer ! Je t'attends à 19h00 pour le repas.

Je lui tourne le dos et je quitte la pièce, je veux mettre le maximum de distance entre moi et lui.

J'entre dans ma chambre et je vais pour fermer la porte, mais Alexïe s'engouffre dans la pièce avant que je ne puisse le repousser. Je lève les yeux vers lui, il me fixe de ses beaux yeux bleus.

- Printsessa parle moi je t'en supplie.

Je continue à le fixer sans rien dire puis je m'écarte pour me diriger vers la fenêtre mais deux grands bras se resserrent sur ma taille. Je me retrouve collée contre le torse de pierre d'Alexïe. Je tente de m'éloigner et de me débattre mais c'est peine perdue, son étreinte se ressert sur moi. Et je m'autorise à craquer, je crie, je pleure, je hurle contre lui en abattant mollement mes points sur son torse. Il m'a trahie, il m'a laissée dans les bras d'Adam, il m'a menti !

Puis mes jambes cèdent, il m'accompagne dans ma chute, et je me roule en boule dans ses bras. Je suis chez moi.

Je pleures encore et encore jusqu'à m'endormir dans ses bras, mais avant de sombrer dans le sommeil, je l'entends murmurer contre mon oreille.

- YA lyublyu tebya printsessu.

LIBÈRE MOIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant