Frères [Terminée]

4

(Jaejin)

Paniqués, nous nous ruons sur lui et je tremble, ne sachant que faire.

"- Mais qu'est-ce qu'il a ?! Demande Nara, dont la couleur du visage déjà trop pâle a tourné au blanc morbide.
- Je n'en sais rien moi ! Appelle une ambulance !"

Que faire d'autre devant le corps d'un presque inconnu qui s'écroule si lamentablement dans votre salon sans aucune raison apparente ?

Elle s'exécute pendant que j'essaie de le réveiller en le secouant si légèrement que je doute même qu'il puisse sentir mes mains posées sur ses bras musclés.

Je me penche, tendant l'oreille au dessus de son visage, me concentrant sur ce son singulier qui est supposé être émis par l'expulsion de l'air par sa bouche.

Je n'entends rien mais je sens un filet d'air effleurer la peau de ma joue. Mes yeux qui se posent sur sa poitrine observent le soulèvement léger et régulier de sa cage thoracique. Je suis rassuré. Inguk respire.

C'est bon signe mais, en me redressant sur mes genoux, je remarque qu'il transpire à grosses gouttes, mouillant la base de ses cheveux de perles qui s'écrasent sur le tapis.

Je me lève rapidement sans faire attention à ce que dit Nara au téléphone, courant à la cuisine pour tremper une serviette avec de l'eau froide. Traversant la pièce de nouveau dans l'autre sens, je tombe lourdement sur les rotules et pose avec toute la délicatesse du monde le tissu gorgé de liquide sur son front.

"- Ok, ils seront là dans cinq minutes. Merde, pourquoi ça nous arrive à nous ? On va avoir des problèmes. Dit Nara beaucoup trop fort.
- Qu'est-ce que tu racontes ? C'est lui qui a un problème, ce n'est pas comme si on l'avait assommé ou je ne sais quoi."

Je ne devrais pas m'énerver après elle. Elle est tout aussi paniquée que moi mais je suis bien trop inquiet de l'état actuel de mon formateur pour me soucier de ses sentiments à elle.

"- Ok, tu as raison. Je panique. Je... Je vais me rafraichir, enfin... À tout de suite."

Elle part d'un pas rapide en direction de la salle de bain, disparaissant en haut des marches de l'escalier. Je prends alors le visage d'Inguk entre mes mains et essaie de lui parler d'une voix calme, massant ses pommettes de mes pouces.

"- Qu'est-ce qui se passe ? Hein ? Allez, réveille toi, maintenant."

Les secours arrivent enfin, ne tapant même pas à la porte avant d'entrer. Trois personnes en uniforme m'écartent du malade et mettent sans attendre ce dernier sur une civière qu'une quatrième personne avait amenée au pas de course. Je les suis, laissant Nara chez moi.

"- Ne dit rien à mon patron, tant qu'il n'est pas reveillé.
- Ok, vas-y vite !"

L'ambulance part rapidement, s'éloignant de l'image de Nara qui ne bouge pas, croisant les pans de son gilet de coton rose sur son ventre, la chaleur de son souffle créant de petits nuages qui disparaissent dans le décor enflammé de cette mi-saison.

"- Un malaise ne devrait pas durer si longtemps, pourquoi est-ce qu'il ne se réveille pas ? J'interroge l'ambulancier assis à côté de moi.
- Monsieur, on ne peut pas vous répondre pour l'instant. Il passera les examens nécessaires une fois arrivé à l'hôpital.
- Bien. Merci. Je n'insiste pas, conscient que cette équipe n'est là que pour le maintenir en vie le temps de le transférer dans un lieu bien plus équipé."