Blanche : Tu n'auras qu'à regarder dans un dictionnaire.
On se lève en même temps du banc. Je me sens plus épuisée que jamais. Fichue capacité vampirique qui ne fonctionne pas aujourd'hui. Je suis censée pouvoir rester éveillée plus longtemps et donc avoir la capacité de pouvoir dormir un peu sans être pour autant fatiguée. Sans que je sache pourquoi, cette capacité ne fonctionne pas aujourd'hui.
Je titube légèrement à cause de la fatigue, Tristan me rattrape juste avant que je perde l'équilibre.
Tristan : Ça va ?
Blanche : Oui t'inquiète, je suis juste très fatiguée.
En faisant quelques pas, j'aperçois la secrétaire de ma « tante »venir vers nous. Avant même qu'elle arrive à notre niveau, je sais qu'elle veut que je la suive.
Secrétaire : Mademoiselle Wise, le proviseur souhaiterait vous voir.
Tristan : Et pourquoi, madame Wise veut voir Blanche ?
Secrétaire : Pour une affaire qui ne vous concerne en rien. Maintenant, il me semble que ça a sonné alors allez en cours avant que je vous donne un cadeau qui, je suis sûre fera plaisir à vos parents.
Je crois qu'elle aime la froideur.
Tristan : Un cadeau comme ?
Avez-vous déjà vu un débile pareil ?
Secrétaire : Des heures de colle.
Je fais un signe de tête à mon meilleur ami pour lui prouver que tout va bien se passer et qu'il peut aller en cours.
Tristan : Je crois que je vais aller en français alors.
Secrétaire : Oui, c'est ça. Mademoiselle Wise suivez-moi, je vous prie.
Nous partons toutes les deux d'un côté tandis que Tristan va de l'autre.
La secrétaire me conduit jusqu'au bureau de ma tante. Je n'ai pas peur, je ne suis pas inquiète. Enfin, ça c'est jusqu'à ce que je voie l'autre pétasse sortir du bureau du proviseur. Un sourire fier et narquois se dessine sur ses lèvres lorsqu'elle remarque ma présence. Qu'est-ce que cette fille de joie a encore fait ?
Christine : Blanche, si tu veux bien te donner la peine d'entrer dans mon bureau.
Sa voix est dure, sans pitié. Le proviseur ne semble pas en colère, mais sa voix me donne l'impression qu'elle est très énervée. Je rentre dans son bureau, je sens une pression au niveau de mon cœur : de l'angoisse. Je respire à fond tandis que Christine ferme la porte derrière son bureau.
Christine : Assis-toi.
Aïe. Je le sens mal. Très mal.
Je m'assoie sur la chaise en face de son bureau en même temps qu'elle. Elle me jette un regard que je n'aime définitivement pas.
Blanche : Tu voulais me voir.
Christine pose ses deux coudes sur son bureau, joint ses deux mains au niveau de sa tête et soupire fortement. Au bout de quelques secondes, elle relève la tête, dénoue ses mains et me regarde droit dans les yeux.
Christine : Oui, mademoiselle Pépain est venue me voir pour me parler de ton comportement, Blanche.
Blanche : Mademoiselle Pépain ? Qui est-elle ?
Christine : Crystal ?
Blanche : Je ne vois pas qui ça peut être.
Christine : Une fille de seconde, grande, blonde, les yeux verts, une voix très aiguë.
Blanche : Ah c'est elle.
Christine : Oui, c'est elle. Donc mademoiselle Pépain est venue me voir et m'a dit que tu l'as harcelé. Est-ce vrai ?
Blanche : C'est totalement faux. Je ne savais même pas qui c'était avant que tu me dises son nom. Je l'ai rencontré ce matin. J'étais avec Tristan, assise sur un banc, quand elle est venue et nous a demandé de nous embrasser. Sa voix est exaspérante alors nous l'avons fait pour qu'elle se taise. Alors, oui nous nous sommes embrassés, mais dans le premier sens du terme et elle n'a pas apprécié que nous ayons un minimum de culture générale alors elle s'est mise à crier. Et oui, j'ai peut-être été désagréable avec elle parce que je suis totalement épuisée, mais elle n'avait pas à nous crier dessus parce que nous avons fait ce qu'elle nous avait demandé.
Christine : Elle m'a dit que tu l'avais traité de fille de foi.
Blanche : Je ne crois pas que ce soit une insulte « fille de foi »mais si elle le considère comme ça, tant pis pour elle. Ensuite, je ne lui ai pas dit qu'elle était une « fille de foi » mais comme elle t'a dit ça, c'est donc que ma prétendue insulte ne l'a pas marqué.
Christine : Si tu n'as pas dit « fille de foi » alors qu'as tu prononcé ?
Blanche : J 'ai dit que sa voix ressemblait à la voix d'une fille de joie. Ce qui n'est pas pareil.
Christine : Tout ça parce qu'elle t'a crié dessus.
Blanche : Et parce que je suis épuisée.
Christine : Tu n'as pas dormi depuis combien de temps ?
Blanche : C'est juste cette nuit que j'ai mal dormi sinon, je dors bien.
Christine : Tu es un vampire pourtant, tu ne devrais pas ressentir la fatigue si tu as mal dormi pendant une seule nuit.
Blanche : Je sais, tu crois qu'on peut redevenir humain à un certain moment ?
Christine : Non. Enfin, je ne crois pas. Je ne sais pas, toi et ta sœur vous êtes les vampires les plus vieux que je connaisse.
Blanche : Nous avons plus de mille ans peut-être qu'au bout d'un certain temps, la nature reprend le cours des choses et qu'elle estime que nous avons assez été du monde des vivants et que nous devons quitter ce monde. Une fois pour toute.
Christine : Guenièvre et Robin sont plus vieux que toi et ce sont toujours des vampires.
Blanche : Mais eux ont eu le zong, pas moi. Si au bout d'un certain temps, si un vampire n'a pas eu le zong, ce vampire redevient humain et meurt.
Christine : D'après Guenièvre tu as eu le zong avec Tristan.
Blanche : Justement c'est d'après ma sœur. Ce n'est pas moi qui le dit. Je ne ressens rien de spécial. Je ne ressens pas le zong.
Christine : Tu te poses beaucoup trop de questions. Détends-toi. Tiens, tu sais quoi ? Vas t'allonger dans mon canapé. Ce n'est pas aussi confortable qu'un lit mais c'est déjà ça. Dors un peu et nous verrons ça à ton réveil.
Je hoche la tête, me lève et vais vers le canapé noir. Je m'effondre littéralement dessus. Christine ouvre un tiroir de son bureau et en sors une couverture bleue foncée. Elle se lève et me couvre avec.
Christine : J 'ai toujours une couverture sur moi au cas où je n'ai rien à faire. J'aime faire de petite sieste.
Blanche : Merci.
Christine : De toute façon, tu dois rester dans mon bureau assez longtemps pour que Crystal ne revienne pas. Je n'ai rien contre elle, mais sa voix est vraiment horripilante. Maintenant tais-toi et dors.
Je ferme les yeux et entends Christine retourner s'asseoir derrière son bureau. Juste avant que je tombe dans les bras de Morphée, je l'entends téléphoner à quelqu'un.

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Arthur, Tristan et moi.
VampiroVous croyez tous connaître les vampires. Mais vous ne connaissez rien d'eux. Les vampires ont, durant longtemps, étaient considérés comme des monstres puis depuis quelques années, ils sont les héros des histoires. Des personnes bienfaisantes. Des...