4. Blanche

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  Le reste de la journée se déroule normalement. Je laisse mes professeurs faire leur cours sans les interrompre puisque tous leurs propos sont vrais sauf quand ils parlent d'histoire. Tristan est venu manger avec moi ce midi par pûre politesse, mais aussi parce que j'occupais la seule table de libre de tout le self. Il m'a présenté ses amis, car l'un d'eux n'a pas arrêté de me poser des questions totalement inutiles si bien que j'ai mis presque une heure à manger au lieu de ma petite demi-heure habituelle. Ses amis sont populaires et superficielles, mais assez sympathiques. Bon, ils ont certes jeté les livres de deux filles par terre. J'ai ramassé leurs livres et j'ai même été surprise de voir que Tristan m'a aidée. Nous les avons rendus à leur propriétaire sous les rires des amis de Tristan.  Je me suis excusée à leur place. J'ai même appris qu'elles se prénommaient Axelle et Lisa. Elles ont l'air sympathiques mais vraiment. Pas comme ces populaires. Elles semblent aussi passionnées par la lecture si j'en juge par les classiques que j'aie ramassés.

   Dans tous les cours qu'on avait, je me suis retrouvée à côté de Tristan. A croire que personne n'est assez bien pour être à côté de lui. Vu qu'il n'y avait aucune autre place de libre, j'ai été obligée de me mettre à côté de lui. Je m'attendais à ce qu'il soit froid comme la glace, mais au contraire il s'est intéressé à ma vie et à la personne que j'étais. Il a enchaîné question sur question, mais je n'ai répondu qu'à quelques-unes d'entre elles. Les plus simples pour éviter de  trop mentir.

   Alors que je suis sur la route pour rentrer chez moi, je remarque qu'un scooter me suit depuis le lycée. Je suis certainement paranoïaque. Ce scooter ne me suit pas, il va juste dans la même direction que moi, même quand je fais un détour exprès. Non, il faut vraiment que je me clame.

   Expire, inspire.

   Qui pourrait me suivre, d'abord ? Personne.

   Expire, inspire.

   Pour quelles raisons ? Il n'y en a aucune. Il n'y a d'ailleurs plus personne derrière moi. J'ai eu peur pour rien. Je me suis fait peur toute seule. Je me suis légèrement bête dans ces moments-là. Vraiment bête.

   Sans même m'en rendre compte, je suis arrivée chez moi. Je gare ma voiture, prend mon sac et m'engouffre dans la maison. J'ai un programme assez chargé pour la soirée. Très chargé. Je dois faire la multitude de devoir que les professeurs m'ont donnés, me créer un profil Fibook, un Tatter, un Snopchop, un Instogrom et un autre Skypa. Me créer cinq profils sur des réseaux sociaux alors que je suis complètement paumée face à un ordinateur va me prendre des heures. Autant dire que je suis mal barrée. Très mal barrée.

   A peine ai-je fermé la porte, déposé mon sac au sol et accroché mon manteau que quelqu'un sonne à la porte. Étant la plus proche, je l'ouvre et découvre un homme blond en t-shirt noir.

Blanche : Tristan ? Que fais-tu là ?

   Je remarque le scooter qui me suivait juste à côté de ma voiture. C'est donc lui qui me suivait. Je n'ai pas rêvé mais... pourquoi ?

   Guenièvre rentre au même moment que Tristan. Lorsqu'elle le remarque, elle descend, en une fraction de seconde, au sol pour lui faire une révérence. Tristan me lance un regard surpris.

   J'avance vers ma sœur et je l'aide à se relever.

Blanche : Guenièvre, voyons, relève-toi. Je suis sûre que Tristan ne verra pas d'inconvénient à ce qu'il y ait une tache au sol.

   Je me tourne ensuite vers mon invité.

Blanche : Excuse-la, ma sœur a un léger problème avec la propreté. Sinon, je peux savoir pourquoi tu m'as suivi ?

Tristan : Tu l'as remarqué ? Et bien je me disais que tu aurais peut-être besoin d'aide avec tes devoirs, on ne sait jamais.

Arthur, Tristan et moi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant