Arthur, Tristan et moi.

24. Blanche

Arthur : Bob, je t'en prie ! Dis-leur que c'est une erreur ! Tu le sais.

Bob : Monsieur Pendragon, merci de m'appeler monsieur Pioneer.

   Monsieur Pioneer, ou Bob pour les intimes, est le président du conseil vampirique. Ce même conseil qui dirige tous les vampires. Il est donc le président de tous les vampires.

   D'après ce que j'ai compris, Arthur et lui étaient très amis. Je ne peux qu'imaginer la douleur que le président peut ressentir aujourd'hui. Je ne peux pas seulement l'imaginer, je la comprends. J'ai éprouvé la même douleur que lui quand j'ai appris le véritable visage d'Arthur.

   On pourrait imaginer que Bob puisse faire un traitement de faveur pour Arthur au nom de leur amitié. Lorsqu'on est élu président du conseil vampirique, on sait séparer les affaires privées des affaires professionnelles. On ne devient pas président du conseil vampirique en un claquement de doigt. J'ai donc confiance en lui. Il saura gérer l'intrépidité, l'impérialité, la.... Il saura gérer Arthur.

Arthur :  Je t'en prie, Bob. Pas avec moi.

  Le ton suppliant d'Arthur me fait presque pitié. Presque.

Bob : Monsieur Pendragon, je ne crois pas que vous êtes en position de discuter.

   A l'inverse, le ton calme de Bob m'impressionne. Je n'ai pas réussi à garder un ton calme devant la personne qui veut soumettre toute cette planète sous son emprise.

   Arthur semble comprendre que parler avec Bob ne sert à rien. Il ferme les yeux, soupire comme pour se calmer. Lorsqu'il les rouvre, il me fixe. Mauvais signe. Très. Mauvais. Signe.

Arthur : Blanche, où est donc Tristan ?

Bob : Qui est ce Tristan ?

Arthur : Son meilleur ami, si ce n'est plus.

Bob : Pourquoi n'est-il pas sur l'île ?

Arthur : C'est un humain.

   Je n'ai jamais entendu autant de haine et de dégoût dans un seul mot.

Arthur : Il est au courant de l'existence de la noble race des vampires. Il l'a même aidé à m'arrêter.

Bob : Sait-il vraiment notre nature ?

Blanche : Oui mais....

Bob : Soit, et bien tue-le ou transforme-le. Un humain ne doit pas savoir ce que nous sommes.

Blanche : J'ai eu le zong avec lui, je ne peux le tuer.

Bob : Transformes-le alors.

Blanche : Je ne pense pas que ce soit le mieux à faire.

Bob : Pourquoi donc ?

Blanche : C'est un descendant d'Arthur.

Bob : Et alors ?

Blanche : Il a du sang bleu. Si je le transforme, il aura du pouvoir et pourra se servir de la bague, des deux bagues à lui tout seul. J'ai une absolue confiance en lui comme j'avais une absolue confiance en Arthur. Il n'y a qu'à regarder cette cellule pour voir le résultat.

Bob : Donc mieux vaut pour tout le monde qu'il reste humain. Pour le moment, en tout cas. Je suis certain que tu veux passer le restant de ta vie d'immortelle avec lui.

Blanche : J'aimerais bien, oui.

Bob : Nous reparlerons de cette éventualité, plus tard. Pour le moment, je vous propose de profiter du fait que le monde est passé à deux doigts d'une catastrophe et qu'Arthur soit en prison autour d'un verre.

                                                                                      *  

                                                                                *         *

Journaliste 1 : Pourquoi Arthur Pendragon, le roi de Camelot, a-t-il été arrêté ?

Bob : Le procès reste sous secret au public. Seules les personnes du conseil et les personnes liées au procès peuvent y accéder. Je ne peux donc pas vous livrer tous les détails.

Blanche : Tout ce qu'on peut dire c'est que monsieur Pendragon, qui n'a d'ailleurs jamais été roi mais seulement empereur, a tenté un acte désespéré pour retrouver un semblant de pouvoir.

Bob : Heureusement Blanche ainsi qu'un de ses amis a réussi à déjouer le plan d'Arthur et ont sauvé des centaines de personnes.

Journaliste 2 : Des personnes ? C'est-à-dire des humains ou des vampires ?

Bob : Comme je l'ai dit plus tôt, nous ne pouvons pas tout vous dire. Mais les victimes auraient pu être des deux camps.

Journaliste 1 : Vous avez parlé d'un ami, qui est-il ?

Blanche : D'une personne. Son identité doit rester secrète.

Journaliste 3 : Qu'adviendra-t-il d'Arthur ?

Bob : Monsieur Pendragon restera enfermé jusqu'à la fin de ses jours dans une prison. Son lieu restera tenu secret pour la sécurité de tous. Il ne pourra ni sortir ni faire du mal à quiconque avant très longtemps. Nous allons devoir vous laisser dès à présent.

   Nous sortons de la scène sous les questions des journalistes. Malheureusement pour eux et heureusement pour nous, nous ne pouvons pas tout dire. Les pouvoirs magiques des vampires des familles royales doivent rester un secret pour tous. Aucun vampire ne doit apprendre que Tristan m'a aidée, car un humain ne doit pas savoir pour l'existence des vampires.

   Tristan et moi avons jeté un sort à Arthur. Tant que nous resterons sur la même phase, Arthur sera aussi inoffensif qu'un agneau. Avec le zong, seule la mort ( la mort pas la transformation en vampire) mais la mort, de Tristan pourra nous séparer et redonner ses pouvoirs à Arthur. Le chemin est encore long pour qu'il retrouve ses pouvoirs.

Enfin, c'est ce que je pensais...