De : Ulrich
À : Ambre
« Il est 4:18 am et ça fait au moins vingt minutes que je m'acharne sur mes bras putain mdrrr ils saignent mais bon, tant pis. Si je meurs il faut que tu saches un truc. T'es la plus belle chose qui me soit arrivée dans ma vie merdique. Je t'aime tellement, j'ai pas les mots pour te dire à quel point. Et si je meurs, j'espère que tu te réveilleras et que tu vivras heureuse. Mais bon, je ne suis pas encore mort, on verra. »9:29 am. Le rythme de la machine est toujours la même. Le souffle régulier tout comme la poitrine se soulèvent à chaque respiration.
Puis, le miracle. Ses doigts bougent. Le front de plisse, la bouche s'entre-ouvre comme si elle sortait d'un profond sommeil. Ses yeux papillonnent et elle regarde les moindres recoins de la pièce.
Elle a un peu mal, partout, du bout de ses ongles vernis de noir jusqu'à la plante de ses pieds.
La chose dont elle se souvient est d'avoir coupé la conversation avec son copain avant de se faire rentrer dedans par une voiture grise. Elle ne se souvient rien d'autre.
10:20 am. L'heure des visites. Ses parents marchent d'un pas lent dans le couloir, main dans la main, le cœur lourd.
A l'encadrement de la porte, la mère lâche son sac, choquée tandis qu'Ambre continue à fixer le plafond dans un silence de mort. Puis les parents se jettent sur elle, appellent des médecins.
11:06 am. Tout se passe bien même si la douleur est là, elle est soulagée par des médicaments. Parfois elle laisse des gémissements s'échapper de sa bouche. Elle sourit à ses parents en larmes, serre leur main pour les rassurer.
- Maman, dit-elle, est-ce qu'Ugo va bien ?
Échange de regard entre le père et la mère. Battement de cœur qui augmente.
- Ambre, il n'est jamais venu.
La jeune fille cligne plusieurs fois des yeux. Elle adresse un regard à son père, essayant de détecter la vérité. Mais il ne semble rien exprimer.
- Mon téléphone. Je veux mon téléphone.
- Oui, il est dans mon sac.
Par chance, le téléphone n'a absolument rien eu. Ambre lui prend des mains et le serre contre sa poitrine. Ses parents mentent, elle le sent. Ulrich ne pourrait jamais ne pas venir la voir.
- Je suis fatiguée, soupire-t-elle.
Elle ferme les paupières, prétextant ce mensonge.
Ses parents restent encore quelques minutes avant de l'embrasser sur le front avant de déclarer à voix haute qu'ils allaient se balader et revenir vers midi, même si pour eux, leur fille dort.
Mais Ambre ne dort pas.
Elle ouvre les yeux quand elle se sent seule dans la pièce et allume son téléphone, que sa mère avait du sûrement éteindre. L'attente lui semble longue.
Elle pianote enfin son code, puis le code de la carte SIM, avant de recevoir 82 messages, et des centaines de notifications. Les deux tiers viennent de son copain et le reste de sa soi-disante meilleure amie.
Elle se redresse un peu, commence la lecture. Vite, il ne lui reste plus que vingt pour cent de batterie.
Au fur et à mesure de sa lecture, les larmes commencent à lui monter. Petit à petit. Peu à peu. Puis quand elle en arrive au trente et un juillet, ses larmes coulent et Ambre plaque une main contre sa bouche.
Ses larmes ne s'arrêtent pas, devenant de plus en plus fortes à chaque ligne, à chaque mot.
Puis la révélation, les mensonges de ses parents, la nouvelle trahison de ses parents, la mutilation de son copain et puis, le chagrin. Elle relit une nouvelle fois les derniers messages, elle n'y croit toujours pas.
Surtout le dernier.
Elle appelle vite Ulrich, toujours en larmes.
Une sonnerie. Deux sonneries. Trois sonneries. Quatre sonneries. Rien. Elle recommence, les doigts qui tremblent, une montée d'adrénaline en elle. Une fois, puis deux, puis trois, puis quatre. Mais toujours rien. Elle lui écrit rapidement un sms. La peur qu'il ne soit plus là.De : Ambre
À : Ulrich
« Bordel de merde réponds, je suis réveillée, je suis vivante ! »Elle tente de le rappeler une nouvelle fois, espérant qu'il décroche, mais cela ne se produit pas.
Appel entrant. Ulrich. Mais le téléphone s'éteint.
11:47 am. Des pas qui résonnent dans le couloir. De plus en plus forts, rapides. Elle est toujours en larmes mais essuie ses larmes au cas où si un médecin passe devant sa porte. Cependant, les larmes redoublent.
11:48 am. Elle tourne la tête, les bruits de pas venant de s'arrêter juste à l'entrée de sa porte. Elle reste figée quelques instants. Est-ce réel ?
Il a les bras bandés des poignets jusqu'aux coudes, le regard brisé, le visage pâle et défoncé, des cernes violets foncées et des yeux rouges. Mais pour elle, il est toujours aussi magnifique, peu importe s'il est stone ou sobre.
Elle le regarde les larmes aux joues, presque abattue. Il s'élance vers elle, sûr de lui.
Quand sa peau touche la sienne, Ambre ressent une décharge électrique dans tout son corps. Puis leurs lèvres se touchent, s'assemblent. Il prend son visage entre ses mains, lui donnant un baiser comme si c'était le dernier. Les mains d'Ambre glisse des épaules aux bras d'Ulrich, un soulagement remplaçant la décharge électrique.
Il colle son front contre le sien, liant ses mains aux siennes, les paupières closes.
- Mais qu'est-ce qui s'est passé ? chuchote-t-elle.
- L'enfer, voilà ce qu'il s'est passé, répond-il d'un profond soulagement de la voir en vie.
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SMS Mortels
Romance- toutes les histoires ne finissent pas forcément bien #1 imessage - 14 Septembre 2018 23 octobre [still number one] #2 imessage - 27 septembre 2018