Bonus 7

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« est-ce que t'as déjà pleuré devant ces gens cruels ? Est-ce que t'as déjà pleuré devant tes parents en mentant ? Est-ce que tu t'es déjà dit que tu n'étais rien aux yeux des autres ? »

« est-ce que t'as déjà pleuré devant ces gens cruels ? Est-ce que t'as déjà pleuré devant tes parents en mentant ? Est-ce que tu t'es déjà dit que tu n'étais rien aux yeux des autres ?  »

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C'est à peine s'il tient debout. Il éclate de rire puis boit une autre gorgée de vodka qui lui brûle la gorge. Il pose son bras autour du cou d'une fille sous les yeux de quelques un de ses amis dont son « meilleur ami » qui ne l'est pas vraiment.
- Ulrich arrête. C'est bon maintenant.
     Rien que pour jouer la provocation, il porte la bouteille à ses lèvres et le liquide coule à nouveau le long de sa gorge. Ses amis froncent les sourcils en grimaçant tandis qu'Ulrich dégage la fille en la poussant derrière lui comme si elle n'était rien. Son visage prend une expression sombre.
- Quoi ? Je n'ai pas le droit de m'amuser ? N'est-ce pas vous qui demandiez à ce que je sois moins dépressif ? Ce n'est pas vous qui me faisiez des reproches ? ricane-t-il.
- Pas comme ça ! Tu as assez bu !
- Personne ne m'empêchera de me soûler.
     Il fait quelques pas en arrière avant de se perdre dans la foule et de sortir dehors, rejoindre d'autres garçons en train de fumer. Il s'assoit à côté d'eux et regarde le ciel étoilé en pensant à son père, parti trop tôt, à sa grand-mère et surtout à Ambre qui l'a trahi en un baiser, qui l'a détruit en une photo snapchat.
- Je ne savais pas que le célèbre Ulrich Winter allait venir avec nous, ricane quelqu'un.
- Je ne savais pas non plus que j'allais venir.
     Il s'esclaffe sans retenue et lui tend un joint, déjà allumé. Sa vision se trouble au même moment, due aux différents alcools qui l'a bu et aux différentes substances qu'il a fumé. Il se laisse tomber mollement dans l'herbe, se laissant aller délicatement au doux effet de la drogue.
     Il sourit car depuis la mort de son père, il ne s'est jamais senti aussi bien.

***

De : Ma Maya 🐝
À : Ambre
« Pas bien. Deux personnes de notre famille sont parties en l'espace de trois mois. Il est encore pire, si ça continue, il fera une overdose un jour, un truc comme ça... »

Tandis que Maya, la sœur d'Ulrich envoie ce message, son frère fume en bas de chez lui avec quelques uns de ses amis. Elle entend les éclats de rire de sa chambre et grince des dents. Il n'est même pas six heures qu'il est pratiquement bourré. Leur mère n'est pas à la maison pendant trois jours et chaque soir, la vie d'Ulrich se résume à sortir et traîner dehors sous les yeux inquiets de sa petite sœur.
     Maya plisse les lèvres en le voyant tituber sous les yeux de ses amis qui éclatent de rire. L'autre soir, Ulrich a failli se retrouver à l'hôpital à cause d'une mauvaise chute.
     Maya demande à Anna de rester dans sa chambre et de ne pas descendre jusqu'à ce qu'elle l'appelle. Écoutant l'ordre de sa sœur, Anna reprend son coloriage tandis que sa grande sœur descend les escaliers, le cœur battant à tout rompre.
     Elle ouvre la porte d'entrée et fait face au groupe de six garçons, dont son frère. Maya croise les bras, inquiète. Son frère lève les bras au ciel, cigarette coincée entre les lèvres.
- Une vraie bombe ta sœur, dit l'un de ses amis.
     Ulrich retire de ses lèvres la cigarette et lui colle une claque derrière la tête.
- Qu'est-ce que tu veux ? s'adresse-t-il à sa sœur.
- Je veux que tu rentres à la maison, descend-elle les marches du porche de la maison.
     Il éclate de rire, tout comme ses amis et un sentiment de gêne envahie Maya jusqu'au plus profond de son âme. Elle ne se sent pas à l'aise en présence de ces garçons, même ne présence de son frère, comme si elle n'était pas en sécurité. Elle se sent si petite tandis qu'Ulrich se sent si grand. Il aimerait qu'elle parte et elle aimerait qu'il revienne.
- Allez, dégage.
    Les lèvres de Maya qui étaient plissées se décollent l'une de l'autre sans bruit et elle fronce les sourcils. Alors qu'il s'est retourné vers ses amis, dos à sa sœur, Maya fait un pas en avant.
- Est-ce que tu as dit la même chose à Ambre ? À elle aussi tu lui as dit de dégager ?
     Plus aucun des amis d'Ulrich ne rigolent ou ont le moindre sourire sur leur visage. Elle devine l'expression sombre de son frère, la colère qui émane de lui. Il se retourne lentement vers elle, effrayée comme jamais tandis que son téléphone vibre dans la poche arrière de son jean.
- Casse-toi Maya. Casse-toi ou tu vas le regretter.
- Tu menaces ta propre sœur ?
- En ce qui concerne Ambre, menacer tout le monde n'est pas discutable. Rentre. Et ne me parle pas d'elle. Jamais.
Vu l'expression de son regard, Maya en conclue qu'il vaudrait mieux l'écouter. Elle déglutit et fait quelques pas en arrière avant de rentrer à l'intérieur. Elle monte jusqu'à la chambre de sa sœur pour rester avec elle, dans une étranger ambiance. Anna regarde sa grande sœur bizarrement, comme si elle savait ce qu'il venait de se passer mais elle ne dit rien. Elle est assez intelligente, même pour son âge.
Maya entend la porte d'entrée claquer et son cœur bat plus rapidement. Elle entend des pas dans les escaliers et en conclue que ce n'est pas sa mère mais son frère.
Puis le silence englouti la maison, comme si plus rien de vivant n'existait.

***

     Maya se précipite dans la chambre de son frère. Elle ne sait même pas s'il est entré, elle prie pour que la réponse soit positive.
     Quand elle ouvre la porte, elle aperçoit une masse couchée sur le lit et soupire de soulagement. Enfin, pour l'instant.
- Ulrich, reveille-toi ! Debout !
- Quoi ? grogne-t-il.
- Maman est rentrée ! Si tu ne veux pas te faire disputer, lève-toi !
- Quoi ? répète-t-il en se redressant.
     Son visage n'exprime que la fatigue constamment présente sur le visage de son frère. Il a des cernes aussi grandes que son avenir et un visage pâle. Il a même quelques blessures sur son torse squelettique, toujours des bandages aux avant-bras.
- Je croyais qu'elle devait rentrer demain ?
- Lève-toi et fait comme si tu n'avais pas été te prendre une cuite et te droguer hier soir.
     Il cligne plusieurs fois des yeux en regardant l'expression glaciale de sa sœur qui claque la porte de sa chambre. Ulrich ouvre la fenêtre de sa chambre et va immédiatement dans la salle de bains, humidifiant son visage avec de l'eau froide. Il essuie son visage fatigué avec une serviette et descend, sans même enfiler un t-shirt. Au moins, il avait encore un peu de force pour enfiler un short quand il est rentré tard avant de s'endormir.
     Le sourire de sa mère semble illuminer la pièce, comme si elle était le soleil. Elle semble même redonner de la vie à la pièce. Anna est dans les bras de sa mère tandis que Maya observe d'un regard sombre son frère arriver dans le salon. Des valises sont dans l'entrée.
- Je croyais que tu devais rentrer demain ?
- Bonjour à toi aussi Ulrich. Tu t'es bien occupé de tes sœurs ?
- Oh oui, il s'est bien occupé de nous ! s'exclame Maya avant qu'il ne puisse ouvrir la bouche.
     Il lui lance un regard noir tandis que leur mère lève les sourcils.
- C'est vrai ?
- Non, dit Maya en bousculant son frère de l'épaule quand elle retourne en haut. Il a joué au con, comme toujours. Parce que c'est un con.
- Maya !
     Ulrich soupire et se mord la lèvre inférieure car c'est la pure vérité. Il n'a pas été bien pour elles, pour ses deux petites sœurs et au fond, ça lui fait mal de savoir que Maya est en colère contre lui. Mais il ne contrôle pas ce qu'il fait, ce qu'il dit. Cela doit être dit, cela doit être fait. Et il sait que ses actes auront des répercutions, surtout sur lui. Ce qu'il veut est blesser les gens pour ne pas qu'ils s'attachent à lui et après cela, il regrette au plus profond de lui-même jusqu'à ce que se soit douloureux.
     Il ravale toutes les larmes qui commencent à monter pour ne pas pleurer devant sa mère, pour paraître fort et indestructible. Elle regarde ses bras en une moue étrange mais n'en dit rien pour autant.
- De quoi parlait ta sœur ?
- Rien, laisse tomber.
     « Laisse tomber » pense-t-il.

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