« Souviens-toi bien que tous les hommes sont destinés à la mort »
- Ulrich, rends-moi ma pomme ! crie Maya.
- Non.
Il croque dans le morceau de la pomme verte, sourire aux lèvres et sa sœur le fusille du regard.
- Maman, Ulrich a volé ma pomme !
- T'es une gamine Maya, on dirait que t'as dix ans.
Elle lui donne un coup de pied sous la table et il n'a même pas mal, c'est l'effet d'une caresse. Leur père descend, costard cravate.
- Bonjour.
- Bonjour papa.
Il donne un léger baiser à Maya, sur le sommet de son crâne puis fusille du regard son fils qui lui répond de la même manière. Il hausse les sourcils tandis que Maya baisse les yeux sur ses céréales. Elle déteste quand Ulrich et son père sont en froid, parfois ils peuvent aller loin dans les paroles et elle déteste cela plus que tout. Ils se sont disputés parce qu'Ulrich se fout de sa vie en fumant et buvant constamment et aussi parce qu'il ne pense pas assez à ses études.
Anna descend les escaliers et se jette dans les bras de son père en criant papa. Elle a le sourire jusqu'aux oreilles et Ulrich jalouse du fait qu'elle n'ait pas de problèmes, que rien ne peut perturber la petite pour le moment. Elle a de la chance, c'est tout ce qu'il se dit. Toute la famille est dans la cuisine, le père s'assoit à table, juste en face de son fils et le fixe.
Ulrich a le regard rivé sur son bol et sent le regard insistant de son père, encore et encore. Une main en dessous de la table, il serre le poing sur sa cuisse. Le peu d'ongles qu'il possède rentre dans la peau de la paume de sa main.
- Quoi ? s'exclame-t-il en relevant la tête. Qu'est-ce que tu as à me fixer ?
- Tu vas me parler autrement pour commencer.
Ulrich ricane et jette un regard agressif à son père. Ulrich secoue la tête de droite à gauche et se lève, contourne la table pour prendre un verre d'eau. Anna mange sa pomme qui était, à l'origine, celle de Maya.
- Regarde-moi quand je te parle !
- Pourquoi devrais-je te regarder alors que tu ne veux pas m'adresser la parole ? ricane-t-il, dos à lui.
- Arrêtez..., marmonne Maya en baissant la tête.
Leur père se lève d'un coup et Ulrich jette un coup d'œil derrière lui puis ricane. Il boit un coup avant de se retourner et de répondre à son père.
- Tu crois me faire peur en te levant comme ça ? Tu rêves, dit Ulrich.
- Tu me parles autrement jeune homme, tu es mon fils et tu me dois le respect !
Le mot « fils » ne fait pas deux fois le tour de son cerveau qu'il a déjà lancé le verre à l'autre bout de la pièce et vient se briser en mille morceaux contre un mur du salon. Sa mère sursaute, une main sur le cœur, n'osant rien dire et quant à ses sœurs, elles le regardent hallucinées, comme le père.
- Ton fils ? plisse-t-il les yeux en marchant dangereusement vers lui. Va te faire foutre !
- Ulrich ! s'exclame sa mère.
Il contracte la mâchoire sans regretter ce qu'il vient de lâcher et Anna cligne plusieurs fois des yeux, ne comprenant pas. Ils sont à deux mètres l'un de l'autre, se tuant du regard. Ulrich a l'air de dominer son père bien qu'il ne soit pas aussi grand que lui. Il est sur le point d'exploser, de lâcher tout ce qu'il gardait au fond de lui.
- Ouais va te faire foutre ! continue Ulrich. Pour me disputer et me faire des reproches, t'es le premier ! Pas un instant je me souviens t'être intéressé à moi quand j'étais au lycée mais quand ma scolarité est en péril, t'es le premier à t'y intéresser ! T'es qui pour me dire ça franchement ? Tu es qui pour apparaître une fois par semaine dans ma putain de vie ? s'exclame-t-il en faisant de grands gestes.
Ugo pousse son père en arrière avec le plus de force possible. Cependant, il ne tombe pas. Il attend une réaction de la part de son père mais il ne dit rien, il se contente de le regarder en le fusillant du regard. Ulrich s'attendait à ce qu'il le punisse, qu'il hurle. Mais rien.
- Pour tes filles, tu montres ta présence mais pour ton fils, tu ne daignes même pas à le regarder une seule seconde sauf quand il faut lui faire des reproches ! T'es doué pour me faire des reproches de toute façon, tu sais ne faire que cela ! C'est trop te demander de te préoccuper de moi une minute ? Une heure ? Un jour de ta putain de vie ? J'ai jamais eu le souvenir de toi t'occupant de moi quand je rentrais de l'école ou du lycée avant et comme par hasard, quand je fais une connerie ou quelque chose qui y ressemble, tu apparais ! Alors va te faire foutre parce que pour prétendre être ton fils, il faudrait déjà que tu sois mon père ! crache-t-il avec le plus de haine. Tu me dégoutes. Tu es abominable.
Il baisse la tête et Ulrich a un sourire mauvais collé au visage, commençant à être fier de ses mots.
- Tu ne dis plus rien, éclate-t-il de rire. Ça ne m'étonne pas vois-tu. Parce que c'est la vérité et tu le sais très bien. Je vais mal et toi tu m'enfonces encore plus bas ! Tu sais pourquoi ?
- Ça suffit maintenant ! intervient Ekatherina, sa mère.
- Tu me détestes, ignore-t-il sa mère sans même la regarder. Tu ne m'as jamais aimé, j'ai toujours été une déception à tes yeux. Tu n'as pas besoin de parler pour me le prouver. Il y a des jours où je préférais que tu ne sois pas mon père tellement j'ai honte d'être ton fils, de porter ton putain de nom. J'ai tellement hâte de me casser de cette maison que j'en rêve toutes les nuits. J'ai jamais détesté une personne autant que je te déteste.
Son père plisse les lèvres et Ulrich relève le menton en prenant une grande inspiration, une légère douleur au cœur. Aucun sentiment de culpabilité ne le ronge, c'est juste qu'il a du mal à croire que son père ne l'aime pas. Il ne dit rien, il fixe le sol tandis qu'Ulrich serre les poings. Sa mère et ses sœurs ne disent rien bien qu'Anna soit sur le point de pleurer, ne comprenant pas la situation. Il aimerait lui donner des coups au point de lui en faire perdre connaissance. Envahi par la rage, il aimerait le mettre à terre pour qu'il ne se relève jamais. Il aimerait le voir tomber, s'effondrer.
Il serre les dents, contractant sa mâchoire, les sourcils froncés, le regard illuminé par une rage profonde. Il injecte le plus de haine possible dans ses yeux, essayant d'être la personne la plus froide de l'univers, essayant de ne ressentir aucun sentiment. Ne rien ressentir. Rien. Le néant total.
- Ton silence en dit long sur mes paroles. J'ai raison, admets-le, crache-t-il.
- Tu sais très bien que cela n'est pas vrai, s'exclame enfin son père. Toi-même tu ne penses pas ces mots, Ulrich.
- Si, je pense tout. Chaque mot vient du plus profond de mon cœur. Tu me dégoutes tellement que je préférais crever. Je parie que si je mourrais devant tes yeux tu en serais presque heureux. Pendant toutes ces années ma haine était endormie au fond de mon cœur. Elle a finit par se réveiller et maintenant, je te hais. Je te déteste au point que j'aimerais que tu en crèves !
Maya à la bouche grande-ouverte, tout comme la mère, qui n'en revient pas. Un silence de plomb s'abat dans la pièce, le cœur d'Ulrich tambourinant très fort contre sa poitrine. C'est autour de son père de plisser les yeux, tandis que les filles gardent le silence en observant la scène. Plus personne ne bouge.
- Il se trouve que moi aussi je te déteste, de tout mon cœur. Je te hais, tu n'imagines pas à quel point.
Ulrich insiste bien sur les mots « déteste » et « hais » en serrant les dents, le regard lourd, grave et rempli de haine. Au fond, il sait pertinemment bien qu'il ne le pense pas mais il fallait qu'il le dise parce qu'Ulrich veut blesser son père. C'est ce qu'il sait faire de mieux, blesser les gens pour se protéger de toute blessure mais il n'a pas réussi parce qu'il a mal au cœur. Parce qu'Ambre n'est pas là pour lui sourire.
Fier de lui, il croise les bras sur son torse en observant son père prendre son sac pour le travail, le regard figé dans une tristesse indescriptible, sans un mot. Il claque la porte et le silence règne quelques secondes. Maya se lève brusquement, repoussant la chaise derrière elle, tremblante.
- J'espère que tu brûleras en Enfer, dit-elle en versant une larme et avant de monter dans sa chambre.
Il la regarde partir avant de regarder sa mère. Celle-ci ne dit rien et c'est lui qui finit par s'en aller le premier en claquant la porte derrière lui. Il imagine bien sa mère à table, avec Anna, en train de pleurer mais elle ne le fera pas. Parce que sa mère ne pleure jamais, il ne l'a jamais fait pleurer. Il ne sait pas où il va, il marche aléatoirement dans la rue sans se préoccuper de tout. Le temps, la direction, il s'en moque.
Il veut simplement s'éloigner de cette maison qui n'est plus aussi remplie de bonheur qu'auparavant. Tout a changé de A à Z, lui y compris. Ambre lui manque terriblement, à un point qu'il ne pouvait pas imaginer. Il a presque envie de pleurer tellement ce sentiment de manque est fort et il est tellement en colère parce qu'elle a fait. Lui qui avait toujours été sincère avec elle... l'impression d'être dans un cauchemar était bien réel et ça l'est encore.
Il se sent trahi, affaibli à cause d'elle. Il ne sait jamais senti aussi faible.
Quand il rentre vers midi et demi, son père est déjà rentré. Il ne prononce aucun mot et se met à table avec le reste de sa famille qui l'attendait pour manger. Il ne veut pas s'excuser, il ne le fera pas parce qu'il pensait tout. Tous ses mots étaient sortis du fond de son esprit. Mais il a beau se dire qu'il déteste son père, une part de lui l'aime toujours, comme avec Ambre. Il l'aime mais il le déteste terriblement.
Il ne lui avouera jamais.
Hormis Ulrich, les quatre autres membres de la famille s'expriment tous dans une ambiance calme et détendue, comme si rien ne s'était passé ce matin même. Ulrich reste le regard concentré sur ce qu'il a dans son assiette et se force à manger. Une bouchée, deux bouchées, puis trois, quatre, cinq.
Il ira se faire vomir, il l'a déjà fait, il peut très bien recommencer une nouvelle fois. Il le fera quand il arrivera en haut. Ses mains tremblent déjà, ce que personne ne remarque. Ulrich débarrasse ses couverts et les range dans le lave vaisselle avant de monter aux toilettes, au dernier étage, l'étage réservé rien que pour lui. Sa chambre, sa salle de bains, ses toilettes.
Ulrich se dépêche de monter les escaliers, les mains tremblantes et ferme la porte de sa chambre à clé derrière lui. Il pousse un soupire, le cœur battant à toute allure, ayant envie de pleurer. L'adolescent aux cheveux bruns et reflets roux secoue la tête de droite à gauche, sur le point de craquer. Il tente mille et une fois de se détendre mais impossible. Il tourne en rond comme un lion en cage.
Quelques minutes plus tard, il entend la voiture de son père démarrer et s'éloigner. Ulrich en déduit qu'il se rend au travail, comme il le fait toujours depuis toujours. Quand est-ce la dernière fois qu'il a pris un jour de congé ? Quand a-t-il été présent pour la dernière fois ?
Ulrich ressent soudainement le besoin de s'excuser, d'effacer tout ce qu'il a fait. Il s'en veut au point que cela en soit douloureux, là, tout au fond de son cœur. Mais c'est trop tard, il faudra attendre ce soir. L'adolescent s'écroule par terre en glissant contre le mur, le regard vide, le regard douloureux.
Il martèle le sol de ses poings, se sentant plus faible que jamais. Il n'avait jamais perdu le contrôle à ce point, jamais ressenti l'absolu besoin d'être consolé. Il secoue la tête, refusant ce qui lui arrive. Une douleur aiguë lui brûle les poings. Par la suite, Ulrich se penche au dessus de la cuvette des toilettes et d'un geste hésitant, enfonce son index et majeur au fond de la gorge. Les muscles de son dos se tendent quand il s'appuie sur la cuvette des toilettes.
Si les gens le voyaient, ils ne pourraient pas croire à la « chute du populaire », ils ne pourraient pas croire ce qu'ils voient. Les gens le regarderaient autrement, ils auraient pitié de lui et il déteste ça. Il est dégoûté de lui-même.
Mais il l'a déjà fait, plusieurs fois. Personne n'est au courant. Qui voudrait être au courant des problèmes d'un adolescent accroc à la drogue ?
Faiblard, il s'effondre sur le dos à même le sol sur le carrelage froid. Il ferme les yeux, le goût du vomis encore dans la bouche. Quand il ferme les yeux, une larme coule de chaque coin des yeux.
Tard dans la soirée, alors qu'il s'apprêtait à sortir, le téléphone résonne dans la maison. Ulrich a une main sur la poignée de porte quand il entend sa mère décrocher. Il ne sait pas pourquoi mais quelque chose l'empêche de partir. Il a le cœur qui bat très rapidement, voulant s'échapper à tout prix de son corps. L'adolescent au comportement explosif se dirige doucement dans le salon et aperçoit Maya, Anna et sa mère devant la télévision. Ulrich observe sa mère.
Quelque chose ne va pas. Serrant les dents, il sait déjà que quelque chose ne va pas.
Sa mère reste silencieuse puis se lève brusquement, une main plaquée sur ses lèvres. Elle se retourne, aperçoit Ulrich. Ses yeux bruns sont humides, détruits en une fraction de secondes. Il a un léger froncement de sourcils accompagné d'un hochement de tête. Elle raccroche d'une main tremblante, lâche le téléphone et les deux sœurs se lèvent brutalement en regardant leur mère.
Ulrich pince les lèvres, il sait que quelque chose ne va pas, il a déjà compris.
- Maman ? dit Maya. Pourquoi est-ce que tu pleures ? Maman ? Maman tu me fais peur, pourquoi tu pleures ? Maman ?
Elle prend ses filles dans ses bras sans arrêter de pleurer et Ulrich comprend à cet instant que quelque chose de grave s'est produit. Le garçon défronce les sourcils, comprenant tout. Il se demande même comment il peut encore tenir debout. Il est assez grand pour comprendre le sens de la vie, que l'homme naît pour mourir, que l'homme est destiné à la mort.
En cet instant, il comprend ce que ses sœurs doivent entendre.
Ulrich Winter comprend qu'il est arrivé quelque chose à son père et qu'il ne reviendra pas. Il ne le reverra jamais. Il a tout compris en apercevant le regard de sa mère et tout ce que son père aura vu dans les yeux de son fils n'est autre que de la haine.
- Votre père est mort, parvient-elle à dire entre des larmes avant que les deux filles ne se mettent à pleurer.
C'est l'effet d'une bombe pour elles.
Ulrich ne pleure pas, n'exprime rien. Il se contente de faire quelques pas en arrière en secouant la tête de droite à gauche puis prend la fuite comme il le fait si souvent. Le monde paraît s'écrouler autour de lui bien que la terre continuera de tourner autour du soleil.
La porte claque derrière lui. Il descend les escaliers du perron, l'esprit vide et monte dans sa voiture pour se rendre à une soirée, comme c'était prévu au départ. Il ne demande qu'à pleurer pendant le trajet mais les larmes ne coulent pas. Les larmes vont couler quand il sera à la soirée.
Il le sait déjà.
- Mec, t'as pas l'air bien, lui dit un de ses amis quand il rentre dans la maison.
Plusieurs secondes s'écoulent avant qu'Ulrich ne réponde à son ami.
- Il est mort, lance-t-il comme si ce n'était rien.
- Quoi ? Qui est mort ? s'exclame son ami en fronçant les sourcils, ayant peur qu'Ulrich ait fait une bêtise.
- Mon père. Il est mort en pensant que je le détestais.
Son ami aux cheveux noirs, Valerian, écarquille les yeux et voit Ulrich se laisser tomber contre un mur, en pleurant toutes les larmes de son corps. Il savait qu'il allait pleurer maintenant, il ne peut pas s'en empêcher. Ulrich cogne sa tête contre le mur plusieurs fois en repensant aux paroles qu'il a dit à son père.
Cette soirée sera marquée par les quelques personnes qui ont vu le « plus grand populaire » qu'il puisse connaître pleurer de chagrin.
Ulrich n'aurait pu jamais penser à un tel scénario. Se montrer faible devant les autres, jamais il ne l'aurait fait avant. Il est secoué par des larmes incontrôlables, plusieurs personnes le regardent, ayant pitié de lui, ne comprenant pas ce qu'il se passe. Il plaque ses mains contre son visage, le monde se dérobant sous ses pieds.
Il s'en veut d'avoir lancer de telles paroles. Il s'en veut beaucoup et il ne se le pardonnera jamais.
Valerian s'approche de lui, tentant de le relever et de le remettre sur pieds mais c'est comme essayer de porter un cadavre. C'est mort, sans vie, tout est lourd.
Quand il finit par se relever, enfin, ses amis poussent un profond soupire de soulagement, inaudible à cause de la musique. Ulrich continue de secouer la tête, se blâmant, se détestant pour tout ce qu'il a bien pu lui dire. C'est douloureux de savoir qu'il ne le reverra jamais. Douloureux que son père soit mort en pensant que son fils le détestait du plus profond de son cœur.
Ulrich renverse un meuble sur son passage. Des gens s'écartent brusquement de lui, interrompant leur danse endiablée. Les larmes d'Ulrich se logent aux commissures de ses lèvres, au coin de ses narines. Ses yeux rouges n'expriment nulle autre que la douleur intense de son cœur abîmé. Valerian et Louis suivent leur ami, ne sachant pas quoi faire.
Ulrich sort de la maison en bousculant des personnes alcoolisées.
- Pourquoi ? hurle-t-il. Pourquoi faut-il que tu t'en prennes à moi ?
- Ulrich, arrête ! dit Louis.
- Pourquoi être aussi cruel avec ceux que tu as créé ? Pourquoi es-tu aussi con ? continuant Winter en s'égosillant la voix en direction du ciel noir étoilé.
Il reprend sa respiration tandis que des personnes affluent autour de lui mais elles sont vite chassées, attirées par une toute nouvelle tournée d'alcool.
- Toi qui es au ciel, toi qui est le Dieu des Dieux, pourquoi est-ce que tu joues avec moi comme si j'étais un putain de pantin ? hurle Ulrich dans le vide sous les yeux de ses amis.
Il donne un coup de pied dans un mini lampadaire, ce dernier se brisant.
- Est-ce que tu me prendrais moi ? Est-ce que tu me prendrais si je me suicidais ? continue-t-il de hurler, les larmes se déversant le long de ses joues.
- Fais pas le con mec ! dit Valerian.
- Va te faire foutre ! s'adresse-t-il cette fois à son ami. Allez tous vous faire foutre !
- Mec, t'es cinglé ! Tu me fais peur ! crie Louis en reculant.
Ulrich tend les bras à l'horizontale et un ricanement s'échappe de sa bouche. Il est pris d'un rire hystérique que cela en fait dresser les poils sur les bras.
- Ouais, c'est ça ! Je suis cinglé ! Je me fais vomir de temps à autre, j'ai des idées noires qui me passent par la tête régulièrement ces derniers temps mais ouais, sinon je suis cinglé ! hurle-t-il.
- Tu quoi ? dit Valerian.
- Vous voulez que je m'éclate à votre putain de fête ?
- Arrête de te faire ton lunatique, tu fais peur ! aboie Louis.
Ulrich les bouscule en retournant à l'intérieur, ses deux amis sur ses pas. Ils ne sont pas près d'oublier cette soirée. La musique crying in the club résonne partout dans l'immense maison où l'alcool s'écoule à volonté. L'adolescent au regard noir s'empare d'une bouteille à moitié vide traînant sur un meuble quelconque.
Il se retourne face à ses amis, parmi la foule d'adolescents dansant jusqu'au point de ne plus savoir où donner de la tête. Il porte le goulot de la bouteille à ses lèvres avant de boire d'une traite le plus possible du liquide, lui brûlant la gorge.
Ulrich se colle aux filles qui ondulent les unes auprès des autres, quelques uns les yeux fermés, d'autres l'esprit bourré.
Il aurait tellement aimé qu'Ambre soit ici.
Il aurait tellement aimé que son père soit en vie._____
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Romance- toutes les histoires ne finissent pas forcément bien #1 imessage - 14 Septembre 2018 23 octobre [still number one] #2 imessage - 27 septembre 2018