Le lendemain, je ne suis pas allée en classe.
Je me suis réveillée allongé sur le sol de mon appartement entourée de cartons de déménagement qui n'étaient pas encore ouverts. Mon téléphone affichait 7h30.Je n'avais pas envie de me lever. Faute aux deux ou trois hématomes sur mes côtes. Cette fille avait vraiment beaucoup de force. Je me suis rendormis.
Quand je me suis enfin levée. Le soleil brillait depuis longtemps déjà. Je me suis relevée lentement. Puis comme une mort-vivante, je me suis trainée jusque dans ma cuisine. J'ouvre mon frigo : Rien. Les placards : Rien. Je gémis et part m'effondrer sur mon canapé.
Les murs de mon appartement sont vides. Il n'y a que des cartons partout en unique décorations. Je ne me suis installé que depuis six jours et pourtant on dirait que je viens à peine d'arrivé. Le seule meuble installé est le canapé sur lequel je me trouve. Il n'y a pas de chaises, de tables, d'armoires. Juste un canapé. Il n'y a que quatre pièces. Un salon, une cuisine, une chambre et une salle de bain. Pourtant je trouve cet appartement beaucoup trop grand, trop spacieux.
Je profite des doux rayons de soleil. Mais la faim commence à rugir. Alors vaincu, je me lève et part fouiller l'unique carton ouvert où est écrit grossièrement "vêtements".
*
Je suis assise sur le même banc qu'hier mangeant une brioche achetée quelques minutes plutôt. J'ai eu un peu de mal à marcher à cause de mes bleues et du fait d'avoir dormi par terre ce qui n'a rien arrangé.
《Petite nature,je me moque de moi-même.》
Si je veux accomplir ce que je veux, je dois m'endurcir. C'était peu malin de ma part d'engager un combat sans mettre préparée avant. Je tend ma main devant moi comme pour saisir les nuages et le ciel. J'accomplirai mon but. Je referme la main.
Ils vont tous mourir.
Un sourire s'étire sur mes lèvres.
Ils vont tous crever.
*
J'ai de nouveau été malade imaginaire et ne suis pas allée à l'école. A la place, j'avais décidé de faire les courses pour ne plus jamais être en manque de nutriment après un combat. Il ne faut pas ignorer ces détails à l'apparence futile car les prochains combats ne seront pas aussi faciles. J'ai aussi décidé d'aménager mon appartement et de déballer quelques cartons. J'ai donc rangé un carton "vaisselle", trois "vêtements", celui "école" et enfin un autre "sport". Celui ci contenait des haltères, des répliques d'armes blanches ou à feu et diverses choses. J'ai ensuite commandé sur Internet une table et des étagères supplémentaires ainsi qu'un bureau. Je n'avais rien emmené de mon ancienne maison à l'exception de mon canapé. J'y jette un regard. La nostalgie m'envahit.C'est un vieux canapé-lit, malgré des réparations il y a toujours des trous et déchirures d'ici de là. Je me rappelle qu'on me la offert quand j'avais huit ans. Comme on étais pauvre, je dormais sur un futon, je n'avais pas de bureau, d'armoire. Mes affaires étaient entassées dans un coin. Mes parents avaient économisés pendant des mois et dès qu'il ont eu assez ils n'ont même pas attendu noël ou mon anniversaire pour me l'offrir. J'étais si heureuse. Je pouvais enfin dormir sur un "lit". Il me servait de bureau et j'y rangeais mes affaires dans le coffre au dessous. Pendant que les autres rêvaient de bijoux et de jouets, moi je rêvais de meubles. J'aurais aimé y rêver plus longtemps. Mais tout est retourné à la poussière. Il ne reste que ce canapé légèrement brulé sur le bas.
J'émerge de mes souvenirs d'une amère douceur par le bruit électronique et agressif de ma sonnerie. J'hésite à ouvrir car ma commande n'arrivera que demain. Je risque de regretter d'avoir ouvert. Qui sait ? Cela pourrait être la fille d'avant hier. Je finis par aller ouvrir. Je reste seulement sur mes gardes. Ma perle cachée au creux de ma paume. J'entrouvre la porte soupirant intérieurement de ne pas avoir encore installé une caméra pour espionner mon pallier. Je suis vraiment trop insouciante. Cela pourrait me coûter chère... La vengeance n'est pas à prendre à la légère.
《Bonjour Rei ! C'est Azalée ! Je suis venue t'apporter ce que l'on a fait en cours. Tu es malade ?me demande t-elle de sa voix enjouée.
-Tu prends ton rôle de délégué à cœur, je réponds légèrement sarcastique.
-Non, non j'habite juste à coté. Ne t'inquiète pas! Sinon rien de grave?insiste-elle.
-Rien. J'ai juste fais une chute et j'ai dû réceptionné des colis pour mon appart, je mens à moitié.
-Alors je ne te dérange pas plus ! Tiens, j'ai écrit tout ce qu'il faut faire. Tu penses revenir demain ?
-Oui.
-Alors à demain Rei !》
Sur cela elle s'en va. Je me demande si elle cache bien ses véritables sentiments car elle n'a absolument pas semblé gêné d'être condamnée au pallier de ma porte. Je retourne à mon rangement pensive. La véritable question est : comment a-t-elle trouvé le bon appartement ? Je suis sûr d'avoir mis un numéro d'un appartement d'en face pour ne pas être déranger ou retrouver par des visiteurs importuns.
Ce pays regorge de surprise. Ma vengeance sera difficile à réaliser mais j'y arriverais. Après tout, on m'a souvent dit que les gentils gagnait toujours à la fin, non?
Je jette un dernier coup d'oeil à mon canapé dernier survivant des flammes qui me consumèrent mes parents bien-aimés.
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L'âme des perles
FantasyJ'ai crû en eux : les gens. Maintenant, en moi s'embrase un feu. Celui de la vengeance. Ces perles maudites sonneront le glas de leur vie. ........................................................................ J'espère que vous prendrez plaisir à...