Chapitre V "C'est une fille vraiment collante"

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Je suis enfin retournée à l'école non pas le lendemain mais le surlendemain. Mais la raison n'était pas car je voulais me reposer, terminer de ranger mon appartement ou même de m'entraîner pour les combats à venir.

Non, je n'avais seulement pas envie de retrouver mes très chères camarades de classe.

Mon téléphone avait sonné. J'avais regardé l'heure. J'avais alors imaginer la journée à venir puis je m'étais doucement rendormie fuyant ainsi leur désagréable compagnie.

J'étais arrivée un lundi de février et j'avais déjà séché deux jours d'école. À ce rythme, je ne remontrerai jamais ne serait ce qu'un pied dans cet établissement avant la fin de l'année. Il faut quand même que j'y aille pour ne pas avoir de problème.

《Je suis sûr que tu finiras par beaucoup aimé l'école et que tu regretteras de ne pas en avoir plus profiter.》m'a-t-elle dit avant mon départ.

La seule à pouvoir m'obliger : ma tante.

Ne te moque pas de moi. L'école n'est pas un problème mais en quoi rester assise toute la journée en écoutant déblatérer des choses si inutiles pouvait être un plaisir.

《Tu es un joli brin de fille. Tu as de beaux cheveux blonds-doré et de magnifiques yeux bleus alors ne me dis pas que tu ne plaît à aucun garçon et que tu n'a pas d'amis, avait-elle rajouté.》

Le véritable problème est les gens. Je crois que j'aurais préféré ne pas être "jolie", j'aurais eu moins assaillants à ma si précieuse solitude.
                              *
Ma tante donne toujours la même impression aux gens. Celle de sembler toujours connaître tout sur tout et ce mieux que tout le monde. Cela agace tout le monde et moi comprise surtout qu'elle en a bien conscience. Je pense qu'elle aime agacer les gens. Les regarder s'énerver, essayer désespérément de la contredire sans succès.
Pourtant elle n'est jamais seule. Les gens s'écoule autour d'elle. Elle semble immuable pendant que le reste du monde s'altère à ses pieds. Les gens se plaignent de sa compagnie mais la recherche irrésistiblement.
Je ne pense pas qu'elle soit sage. Elle est une fille du soleil, les gens sont attirés par elle mais en voulant s'approcher trop près, se brûlent.
                            
                                *

La voix vive et enjouée d'Azalée me sort de mes pensées. N'ayant pas réussi à me parler à mon arrivée, elle me harponne de suite après le dernier tintement de la sonnerie annonçant la pause.

《Tu vas mieux ? Je me suis inquiétée hier car tu m'avais dit que tu viendrais.

-Rien de grave, ai-je vite répondu pour retrouver ma paix.

-Tant mieux. Ça te dirais qu'on... commença t-elle

-Azalée, tu peux m'aider pour le problème de maths ? demanda une fille dont je connaissais ni le nom ni l'existence et que pour rien au monde je ne voudrais connaître.

-Oui aucun problème. Excuse-moi Rei, je continue après. J'arrive Sophia.》

Sur cela elle part aider cette "Sophia".
L'aura de dissuasion mis en place lors de mon seul jour passé en classe continue de fonctionner et je passe ma pause seule assise à ma place. Les yeux perdus derrière la fenêtre et bien contente.

                                 *

L'école en Hexa est assez différente de mon ancienne école en France. Après seulement un jour et une demi-journée, je remarque quelques différences. En premier, nous ne changeons presque jamais de classe a part pour le sport et les TP de Sciences, ce sont les professeurs qui se déplacent, heureusement  car j'aurais eu la capacité de ne pas vouloir me déplacer. Pendant les pauses, nous ne sommes pas obligés de sortir dans la cour de même pour la pause déjeuner. Les pauses durent vingt minutes et la pause déjeuner deux heures ou une pour les gens avec certaines options.
Ensuite les emplois du temps sont les mêmes pour tout le monde, c'est-à-dire que nous commençons et finissons les cours en même temps pour toutes les classes. Début : huit heures. Fin : seize heures.
De plus, il me semble qu'il y a une cafétéria mais de nombreuses personnes apportent leur propre repas.

Comme la fille du toit. Je souris. Il est rare que je me souvienne des gens. Mais je crois que je ne peux pas classer cette personne dans la catégorie "gens".
                                                                                        *
À peine le début de la sonnerie de midi résonne et déjà Azalée se trouve devant moi. C'est une fille vraiment collante.

《Désolée de ne pas avoir pu continuer. Donc je voulais te demander si nous pouvions manger ensemble comme cela je pourrais te faire visiter et puis le prof principal m'a demandé de te donner des papiers... et puis il faut que je te les explique, dit elle rapidement avec un regard que je trouve légèrement implorant.

-Si tu veux》, je réponds obligée d'accepter pour l'argument "Papier" car j'ai la dangereuse impression qu'elle ne me les donnerait pas sinon.
Elle soupire de soulagement.
Azalée semblait aussi essayer de justifier son invitation par son rôle de délégué et je me demande si elle n'est pas elle même allé chercher ces papiers pour me forcer à accepter.

《Alors allons-y !dit elle en rangeant ses affaires》

Je range aussi les miennes et la suis

                               *

La cafétéria est immense. Avec deux étages et une grande baie vitrée , elle possède une atmosphère chaleureuse. De plus les tables du deuxième se trouvent dans des box et permettent une intimité certaine. Peut être que je devais manger ici plus souvent car le toit est agréable seulement en été. La nourriture à l'air très bonne et de délicieux effluves émanent. Pendant le trajet Azalée me donna un exposé sur l'ensemble de ce qui se trouvait sur notre chemin. Je me contentais de la suivre sans piper mots. Ce qui ne sembla pas vraiment la déranger par ailleurs.

《Tu verras la nourriture est excellente, dit-elle》

Et elle continue comme ça indéfiniment. On dirait qu'elle connaît tout de cette école. Ainsi pendant que nous servions, elle m'expliqua tout le système de paiement de la cafétéria. On peut payer au jour le jour en espèces ou en chèque, ce qui nous donne un jeton à mettre dans le portique de l'entrée. Le portique ressemble à un portique de métro. Ou bien en achetant une carte que l'on recharge pour ceux qui y mange souvent.
Nous nous asseyions à une table-box du second bien à l'abri des regards des autres.
J'avais pris du riz au curry avec une grosse part de gâteau au chocolat. Azalée quant à elle a une soupe vermicelle et une salade de fruits.

《Tu n'a fais que deux jours d'école mais j'espère que tu n'as aucun problème. Je te le redis mais bienvenue en Hexa ! me souhaite t-elle de son air enjouée éternelle.》

Je réponds en marmonnant un vague merci. Elle continue alors à parler tout en mangeant. Ses paroles semblent ne pas avoir de fin et son sourire quoique je dise ou fasse ne jamais s'effacer.

《Si tu as des questions ou des problèmes n'hésites pas à venir me parler. Je serais heureuse de t'aider, dit-elle.》

Nous avons fini de manger depuis depuis longtemps mais Azalée ne semble pas vouloir partir et continue de me parler sans s'arrêter, à peine reprend t-elle sa respiration.

《Quels sont les papiers que tu voulais me donner ? je la coupe et de toutes façons je ne savais même plus de quoi elle me parlait.

-Ah..... oui c'est vrai.》
Elle me sourit et fouille dans son sac.

《Tiens, alors ce papier fait partie du reste des commodités administratives et celui-ci, m'explique t-elle. Celui-là concerne les clubs d'activités sportives ou culturelles. Comme tu viens de France, tu ne sais peu-être pas ce que c'est ?...., elle n'attend pas ma réponse et commence à m'expliquer peut-être déjà habitué à mon manque de loquacité. Le lycée propose aux élèves de former des groupes pour pratiquer une activité. Il les subventionne et il peut même organiser des sorties. Bref personnellement je te conseille d'en rejoindre un.》

Je la remercie platement puis me lève. Elle fait de même et me dit de la suivre pour me montrer la sortie.
La sonnerie sonne aussitôt après et elle s'exclame qu'elle n'avait pas vu le temps passer. Elle me prend alors la main et me dit que nous devons nous dépêcher pour ne pas être en retard. Je suis surprise par son geste trop familier et me laisse entraîner par cette fille qui je pense aura bientôt une crampe à force de sourire. Un sourire avec un air un peu faux.

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