Chapitre XIV "Je le jure"

28 1 0
                                    

Un tocsin imaginaire résonna entre nous signalant le début de notre confrontation. En rang alignées, Manneïa et moi. Opposé en plein centre du couloir le bien nommé Garçon I. Nous nous toisons. Puis comme s'il était mugit par la voix ancestrale du ressort, il fait un pas en avant et nous vomit littéralement un flot de paroles où la tempête fait rage. De notre phare si proche, nous ne saisissons rien de ce qu'il nous déverse. Puis lentement j'entends sa langue ralentir, son teint virer vert et un liquide que mon cerveau refuse d'identifier couler délicatement de sa bouche. Puis il s'écroule devant nous sous notre regard médusée. Puis de nouveau face à notre confrontation avec cet énergumène, nous ressortons profondément indemnes mais terriblement choquées par les réactions de ce personnage.

                                                                                 *

Cette fois, c'était à notre tour de l'emmener à l'infirmerie. Au début, je voulais l'abandonner à sa flaque au sol car il fallait bien l'avouer : ça puait affreusement. Mais Manneïa m'a bloqué le passage et indiqué que l'état du garçon pouvait s'aggraver. Nous avons donc pris chacune un bras et pour Mannaïa l'a porté et pour moi traîné jusqu'à l'infirmerie. L'infirmière n'étant pas là, nous l'allongeâmes sur un lit. Puis attendîmes en silence.

-J'ai faim, me signale Manneïa. On le laisse là. L'infirmière verra bien ce qu'il en est.

A ces mots, le garçon murmure comme un malade sur son lit de mort :

-Attendez partez pas encore. J'ai plein de choses à vous dire.

-On l'a bien compris, mais pour le moment repose-toi. On parlera plus tard, lui répond Manneïa.

-Vous n'allez pas disparaître ?

-Non. Allez à une prochaine fois.

Le garçon rassuré se tait et semble se rendormir.

Cette première rencontre est un échec. Je n'ai rien appris sauf peut-être que ce garçon est un malade dans les deux sens du terme. Manneïa et moi sommes retournées à nos activités c'est à dire pour moi manger en compagnie de mon pot de colle attitré.

Après manger, je croise mon prof principal qui malheureusement me rappelle que j'avais un club à monter en me conseillant de ne pas rester seule -car présence d'un assassin- par les temps qui courent.

Au portail, quelqu'un m'a encore interpelé. Celle-ci à demander à Azalée gentiment de nous laisser seule à seule. Il me semble qu'il s'agit de l'amie de Manneïa soit surement une guerrière. Nous sommes éloignées de l'entrée.

-Je suis une amie de Manneïa. On s'est vues hier.

-Si tu le dis, je répond indifférente.

-Tu as vraiment un sale caractère. Enfin je suis venue mettre les choses aux claires. Tu n'a pas intérêt à blesser Manneïa, m'intimide-t-elle. Vous êtes peut-être liées mais je sens très bien que tu n'es qu'une folle qui ne fera que l'utiliser et dès le lien atténuer l'a jettera à la mort.

-Je suis sûr que tu te trompes sur mon compte, je lui souris.

-Ne joue pas avec moi, dit-elle autoritaire. Donc qu'elle est ton clan ?

-Je n'ai pas à te répondre sauf si, je marque la pause, tu acceptes un combat.

-Je te proposes plutôt un échange d'informations.

-Comme ça tu ne risques pas de perdre, je me moque.

-Non, je te rassure. Plus sûr pour toi. Laisse-moi te rappeler que si tu es tranquille pour le moment c'est parce que tu ne t'es battu que contre des faibles qui ont trop honte de se manifester de nouveau.

L'âme des perlesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant