Chapitre 17

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Pdv Thomas

Je m'installe à la place qu'elle m'indique, et observe la table devant moi. On peut dire qu'elle a vraiment fait les choses bien. J'ai vraiment l'impression d'être au restaurant. Lorsqu'elle réapparaît, elle tient dans ces mains deux assiettes fumantes. Elles les déposent devant nous.

- Hum ça sent très bon.

- Merci, mange pendant que c'est chaud.

Le dîner se passe à merveille. Nous parlons de tout et rien, elle me parle de sa famille et moi aussi. Mais nous arrivons à éviter à merveille le sujet qui nous intéresse tous les deux. Elle semble nerveuse de plus en plus. Je pense que je vais me lancer, je n'ai pas eu les couilles de lui donner mon numéro, alors il faut au moins que j'en ai pour ça.

- Lex c'était délicieux, tu es vraiment une excellente cuisinière, dis-je en repoussant mon assiette devant moi. Elle est gênée et rougit légèrement. J'ai vraiment été très content que tu m'invite à dîner ce soir, mais j'ai également été très surpris. Il paraît que tu ne fais jamais ce genre de chose d'habitude.

- C'est vrai que j'avais une idée derrière la tête, dit-elle en baissant le regard. Je ne sais pas quoi penser de son aveu. Mais je n'ai pas le temps d'y penser davantage qu'elle enchaîne. Enfin, euh...ce que je veux dire c'est que ...

Elle bafouille et se cache le visage dans ces mains qu'est-ce qu'il lui arrive ? Elle se redresse d'un coup attrape les assiettes et s'enfuit dans la cuisine.

Qu'est-ce qu'elle me fait là ? Quelle idée elle avait derrière la tête ? Est-ce que c'est ce que je crois ? Est-ce qu'elle aurait envie d'être avec moi ? Genre comme moi j'ai envie d'être avec elle ?

Non impossible.

Lorsqu'elle revient elle a fait du café et un dessert.

- On s'installe au salon ? me dit-elle calmement.

Ok ! Elle a une double personnalité ou quoi ? Elle me sert un café et me tend mon dessert.

- C'est un tiramisu, j'espère que tu vas aimer !

- Ça m'a l'air délicieux, dis-je en souriant, je ne comprends pas où elle veut en venir mais je la laisse se détendre, ça va peut-être l'aider à se confier. Je prends une bouchée du dessert. HUUUMMM la vache c'est trop bon, dis-je tout fort.

- Je suis contente que ça te plaise, dit-elle en souriant et rougissant encore plus.

Quelques instants passent sans que nous parlions savourant chacun notre dessert. Je l'observe du coin de l'œil, elle semble stresser. Elle boit son café et soupire. Je crois qu'elle va se lancer, je pose mon dessert et la regarde vraiment.

- Thomas, si je t'ai fait venir ce soir, c'est pour qu'on parle de ce qu'il s'est passé entre nous.

Elle lève ses grands yeux vers moi et je ne sais plus quoi dire. Son regard est triste et apeuré. Apeuré mais pourquoi ?

- J'ai besoin de te parler et pour ça j'aimerais que tu ne m'interrompes pas.

Je hoche la tête, et ferme ma bouche avec un cadenas et lui tend la clé comme les enfants. Elle me sourit et glisse la clé entre ces seins, en me faisant un clin d'œil, je fais un "o" avec ma bouche. Elle respire un coup et se lance.

- Je vais te dire des choses que peu de gens savent, mais il faut que je te les dise il faut que ça sorte de ma tête, sinon je vais devenir folle ! Tu comprends ? Je hoche la tête mais je dois dire qu'elle me fait un peu peur. Lorsque tu m'as raccompagné ce soir-là, j'ai réfléchi à ce que nous avions fait. C'était tellement ... je retiens mon souffle ... bien, j'ai tellement pris mon pied avec toi, elle est souriante tout d'un coup, je souffle, et souris. J'étais heureuse mais en même temps je venais de tromper mon mari, je n'avais pas le droit de l'être. J'étais une mauvaise personne. Je ne pouvais pas me permettre que cela se sache. Et puis je me suis dit que de ton côté ça ne te gênerais pas non plus. Je me disais que tu ne voudrais pas que tout le monde sache que tu avais couché avec moi. Je fronce les sourcils, elle le remarque et me souris. Le lendemain matin, j'ai tout avoué à Max. Nous avons eu une grande discussion et nous nous sommes séparés. Je lui prends la main. Je ne suis jamais retournée au travail, comme tu as pu le remarquer. Je ne pouvais pas revenir j'avais trop honte. Je suis partie quelques temps chez mon père. Je serre sa main tendrement, elle lève le regard vers et je vois que ces yeux sont remplis de larmes. Elle me fait tellement de peine, je n'aime pas la voir comme ça. Je recevais régulièrement des messages d'Arnaud me disant de l'appeler, qu'il était inquiet mais je ne l'ai jamais fait. Je ne sortais pas de ma chambre. Mes parents étaient très inquiets eux aussi. Je ne me nourrissais plus. Je dépérissais à vue d'œil. Jusqu'au jour où j'ai dû être hospitalisé. Ce jour-là, on m'a annoncé que j'étais enceinte. La santé de mon bébé était en danger mais je m'en fichais. Je n'étais plus réellement consciente de ce qu'il m'arrivait. Quand j'y repense aujourd'hui, je me dis que j'ai vraiment été inconsciente. Je caresse son épaule d'une main et serre sa main de l'autre. Je tente de lui insuffler un peu de courage. Max est venu me chercher à la demande de mes parents. Avec son aide, celle d'Arnaud et Romain, j'ai réussi à remonter la pente et à me consacrer à cette vie qui grandissait en moi. Elle pose sa main sur son ventre en disant ça. Ça a été très dur de remonter la pente. Personne ne comprenait pourquoi j'étais aussi triste.

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