Chapitre 22

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Pdv Alexie

- Pourquoi ne m'as-tu rien dit ? Je soupire, je sens que cette matinée va être longue et éprouvante.

Je n'ai pas fini de pleurer cette semaine. Je souffle en tentant de reprendre une respiration normale.

- J'avais peur. Je dirais même que j'étais terrifiée. Cela faisait des années que nous essayions d'avoir un enfant avec Max. Et là je couche avec le premier venu, excuse-moi de l'expression, et je tombe enceinte du premier coup. Je ne voulais pas que tu croies que j'avais couché avec toi pour arriver à mes fins. Cette nuit a vraiment été magique pour moi. Tu m'as ouvert les yeux sur ma vie. Et ce que tu m'as laissé, ma fille, m'a apporté un bonheur incroyable. Malgré toute cette histoire, je n'ai jamais cessé de penser à toi. La nuit, il m'arrivait de rêver que nous étions réunis et que nous formions une famille tous les trois. Mais ce n'était que des rêves.

- Mais enfin jamais je n'aurais pensé ça de toi. Ça ne me serait même pas venu à l'esprit. Tu aurais dû m'en parler. Comment pouvais tu être aussi sûre de toi ?

Il se prend la tête entre ces mains.

- Je ne sais pas exactement ce qui me rendais aussi sûre de moi. Mais je connaissais un peu la vie que tu menais. Tu me racontais assez souvent tes week-ends avec tes amis, pour que je me rende compte qu'un enfant n'y avait pas sa place. Encore moins un enfant que tu n'avais pas désiré.

- Pourquoi tu ne m'as plus donné de nouvelles ? Pourquoi as-tu quitté ton travail ?

- Je ne voulais pas que tu te poses des questions sur ta "possible implication" dans cette grossesse. Avant même de savoir que j'étais enceinte je voulais retourner en Italie et ne plus jamais revenir. Après tout, la seule chose qui me retenait en France, c'était Max et je l'avais perdu. Il me regarde surpris, ces yeux sont grands ouverts.

Thomas n'a pas l'air très à l'aise avec toutes ces révélations, je dirais même qu'il semble un peu perdu. Il tourne en rond dans mon salon, et semble marmonner dans sa barbe. Je ne rajoute rien et j'attends qu'il me pose sa prochaine question. J'essaye d'être le plus sincère possible avec lui. Me remémorant des souvenirs plutôt douloureux je dois l'admettre. Et aussi plutôt gênants. Il se tourne vers moi, il me regarde dans les yeux.

- Qui te dis que je n'en aurais pas eu envie ?

- Envie de ? Je ne comprends pas sa question.

- Peut-être que moi aussi j'aurais eu envie d'élever ma fille avec toi ? J'avais peut-être envie d'assumer mon rôle de père ? Tu m'en as privé et je n'en comprends pas les raisons !

Je sais que je ne suis peut-être pas très clair dans mes explications, mais j'ai peur de le mettre en colère si je dis réellement ce que je pensais à l'époque... et que je pense toujours d'ailleurs.

- Un enfant se fait à deux Thomas. Zellie n'a pas été conçu parce qu'on désirait un enfant. Elle a été conçue parce qu'on se désirait. C'était un accident. Nous ne sortions même pas ensemble. J'ai assumé cet "accident", dis-je en mimant des guillemets, parce que moi j'ai toujours voulu un enfant. Toi non. En tout cas pas à cette époque, et surement pas avec moi.

- Et pourquoi pas avec toi ? Je ne comprends pas.

Ce n'est pas vrai il ne va rien m'épargner.

- Tu crois vraiment que tu aurais assumer ? Pardon Thomas mais j'en doute. Je ne doute pas, qu'un jour, tu feras un très bon père, mais à ce moment-là, je ne pense pas. Pas comme ça ! Pas par surprise. Tu te serais senti pris au piège, et un jour tu me l'aurais reproché. Et je ne pouvais pas assumer ça. Je ne pouvais pas risquer de te perdre.

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