Ne me lâche pas (En pause)

Chapitre 16

Lola et Louise étaient dans la chambre en train de m'aider à tout mettre dans la valise. Je vidai mon armoire petit à petit. Les infirmières avaient désinfecté mon lit, elles le faisaient quand une personne quittait l'hôpital, en laissant la place à quelqu'un d'autre. Je finis par mettre la dernière affaire qui me restait ; un cadre photo de Luna et moi avant mon accident, la plus grave erreur de ma vie. Comment ai je fais pour être amie avec elle ? J'espère qu'elle ne va rien me faire subir lundi, j'espère pouvoir passer incognito comme si de rien était. Ça sera impossible, bien-sûr.
Mes parents étaient là, au seuil de la porte. Je regardai Lola et Louise avec un regard rempli de sanglot, car l'heure des adieux avait sonné.

Elles me firent un câlin collectif et Lola en profita pour me donner son numéro de téléphone. Je pris ma valise, leur firent un dernier signe avant de partir définitivement.

Lola déclara à Louise :

- Je lui dirai ou pas ?

- Pas tout de suite.

~

Mon réveil me sortit de mes songes. On était le lundi 19 Septembre, le jour de ma rentrée au lycée. Le jour où je revenais après toutes ces épreuves passés. C'était aujourd'hui, aujourd'hui que j'allais revoir Ilona. Les profs m'ont fait passer directement en 2nd, car selon eux, même si je n'avais pas fait toute ma 3ème j'avais quand même le niveau pour y aller. Moi, je pense plutôt qu'ils l'ont fait par pitié. Ça me dégoûte.

Ma mère arriva dans ma chambre, qu'ils avaient transféré au rez de chaussée.

- Alors, tu veux je t'emmène au bus ou tu y vas à pied ?

- Ne t'inquiète pas pour moi, je vais me débrouiller.

- Ok, viens à la cuisine quand tu seras prête, je t'ai fait des crêpes.

- Merci.

Elle ferma la porte, mais elle l'a rouvrit aussitôt.

- Ah, et dépêche toi tu vas être en retard.

Le claquement de la porte se fît entendre. Je n'ai aucune motivation pour retourner en cours, je sens que ça va mal se passer.
Bon, il faut vraiment que j'arrête de toujours dramatiser les situations, mais il paraît que c'est à cause de ma dépression. Je me levai de mon lit, pris appuie sur les murs pour pouvoir me déplacer, on est jamais à l'abris d'une chute. Je pris les affaires que j'avais sous la main ; un long pull rouge et un jeans troué au niveau des genoux.

Je me regarda dans le miroir, dubitative. Je haussai les épaules et partis dans la cuisine.

L'atmosphère sentit bon les crêpes, ma mère était au fourneau quand je m'assis à table.

- Je n'en prendrai que deux, je suis déjà assez en retard comme ça.

- D'accord, prend.

Elle me donna une assiette avec du Nutella. Je mangeai les crêpes coulante de Nutella avec plaisir. Je regardai l'heure et sursautai ; 8h45.

Je me levai de ma chaise précipitamment que j'en perdis l'équilibre et je me suis rattrapai grâce au mur. Ma mère se retourna surprise :

- Fait attention Emy. Tes jambes sont encore fragiles.

- Je sais.

Je pris mes converses et mon blouson, je me levai du canapé, je mis mon sac sur mon dos et je fermai la porte sans prêter attention aux recommandations de ma mère.

Mes béquilles faisaient un bruit régulier, presque entêtant.
La dernière fois que j'avais pris ce chemin, je pouvais encore courir et j'avais encore quelques amis qui m'attendais. Maintenant, ce n'est plus le cas. Tellement d'hypocrite.