Chapitre 12

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Un nouveau commencement
On ne sait jamais

-  Pourquoi l'auteur a-t-il selon vous, démontrer l'impact de la décision du personnage dans ce passage ?

Sarah n'écoute pas. Elle s'est assoupie sur sa table, la tête cachée entre ses bras. Elle a tout, sauf envie d'écouter son professeur de littérature parler de Zola. C'est réellement ennuyeux. Parfois ça ne l'est pas, mais aujourd'hui, oui.

Elle ne sait pas quoi faire, elle est réellement perdue et troublée, sans même comprendre pourquoi. Ses souvenirs s'emmêlent dans sa tête, ne la laissant pas tranquille un seul instant.

-  Sarah, as-tu une idée ? Demande alors le professeur.

Jeanne la secoue par le bras pour la réveiller. Sarah se redresse d'un seul coup, puis rétorque :

- Pour que le lecteur soit conscient de tout, et qu'il soit complètement imprégné dans l'histoire.

Le professeur hoche la tête.

- C'est exact, l'auteur veut que le lecteur soit totalement imprégné, afin qu'il se forme son propre avis.

Sarah soupire à nouveau, elle fait mine de s'endormir, ce qui ne manque pas de faire rire Jeanne. Elle pose à nouveau sa tête sur la table, puis ferme les yeux.

§

Les allées du supermarché sont bondées, à croire que tout le monde à décider faire ses courses de Noël en cette fin octobre. Le bruit fait vibrer le plafond, les cris des enfants font soupirer les personnes âgées et le crissement des chariots sur le sol fait grincer des dents. Monique est assise à sa caisse, comme chaque jours. Elle enchaîne les "bonjours" les "mercis" et toutes ces petites mimiques de politesse sans s'arrêter. Elle n'a pas le temps de respirer, les articles s'enchaînent sur le tapis roulant, elle les attrapes frénétiquement, les faisant passer sur le détecteur. Elle entend alors ce "bip"agaçant, qui la hante encore plus chaque jours.

La foule est considérable, et le monde à la caisse ne fait que d'augmenter au fil des minutes qui passent, la faisant angoisser encore davantage. On a beau dire que le métier de caissière est soit disant un métier pour les gens incompétents, il faut avoir une certaine maîtrise de soi, ce qui n'est vraiment pas chose facile. Monique essaye de ne pas se faire déstabiliser par tout ce qui l'entoure et se concentre sur la jeune cliente devant elle.

-  Vous avez la carte de fidélité ? Demande Monique.

Elle secoue la tête.

-  Non, mais je vais payer avec la carte.

Monique automatiquement hoche la tête, puis tourne l'appareil vers la jeune femme, qui tape son code.

- Bon vous avancez là, ça fait plus de vingt minutes qu'on attend !

Un client au bout de la file s'agite, mais comme si ce n'était pas déjà suffisant, il ajoute :

- Si cette caissière était moins incapable, ça irait plus vite !

Monique est bouché bée. Elle ne sait que dire. Elle se sent honteuse. Doit-elle s'énerver ? Doit-elle rester sans rien faire ? Les autres clients de la file la regarde ébahis, et certains d'entre eux sont en train de rire.

- Que se passe-t-il ici ?

Son patron s'avance à grands pas vers sa caisse, l'air fou de rage. Il se place derrière Monique, qui elle, commence à trembler dangereusement.

- Il se passe que votre caissière est une incapable. Ça fait plus de vingt minutes que j'attends pour payer.

Monique n'ose pas regarder son employeur, qui doit être furieux. Il s'avance alors vers le client d'un pied ferme.

-   Venez monsieur, je vais vous conduire à une autre caisse.

Monsieur Rémy traverse la caisse pour le conduire ailleurs, mais il se retourne un instant vers Monique, puis lui dit d'un ton ferme :

- Quant à vous Madame Mercier, je vous attend ce soir à dix-huit heures dans mon bureau.

Sa voix en littéralement tranchante.

Monique sent alors la peur l'envahir. Elle ne peut pas se faire renvoyer, ou alors, elle se retrouvera à la rue. Elle pense soudain à ses deux filles, et à quel point elles seront désespérées. De plus, les études de Mathilde se seront plus qu'un lointain souvenir.

La jeune femme devant elle lui susurre alors :

-  Ne vous laissez pas faire, Madame.

Monique lui répond par un maigre sourire, puis la jeune femme s'en va.

La mère aimerait beaucoup pouvoir se défendre, mais aujourd'hui, elle n'en a plus la force.

§

La jeune blonde marche dans le long couloir avec assurance, entourée de ses amis. Cet établissement est proche d'un centre commercial, les étudiants sont chanceux. Thomas tiens Mathilde par la main, en sortant par la porte automatique.

- Je pense qu'on devrait aller à l'italien, c'est le meilleur du quartier.

Le groupe de jeune se dirige alors dans la grande rue, puis arrivent près du restaurant en question. Ils se posent au fond de la salle, puis engagent la conversation.

-  Alors, pas trop dur les études de médecine ? Demande Thomas à Mathilde en souriant

-  Non, ça va, je trouve que c'est très intéressant.

-  Oui ça l'est, mais ça devient lassant, tu verras.

La jeune fille hausse les sourcils.

-  Merci pour ton optimisme, dit-elle en riant. Mais j'ai surtout hâte de faire une année de stage, ça sera beaucoup plus enrichissant à mon avis.

-  Oui, c'est sûr

Il s'approche d'elle puis la prend par la taille, en déposant un petit baiser sur ses lèvres.

-  Tu sais que je peux toujours t'aider si tu as besoin d'aide pour quelque chose.

-  Oui, ne t'inquiète pas.

Thomas passe ses mains dans sa chevelure dorée, puis la regarde de ses beaux yeux verts. Son regard emplis d'amour fait sourire Mathilde, qui ne peut alors s'empêcher de rire.

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