Chapitre 20

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Une soirée de liberté
Comme si tout était rose.

Sarah et Tyron sortent de l'appartement, puis descendent ensemble les escaliers de l'immeuble.

Sarah se sent libre et incroyablement légère, et elle a l'impression de ne jamais s'être sentie aussi bien. Ils arrivent près de la voiture, puis prennent la route. La jeune fille n'arrive pas à se rendre compte de se qui est en train de se passer en ce moment même, et une foule de questions s'entrechoquent dans sa tête.

- Au fait, où est-ce qu'on va ?

- Dans un restaurant, près du centre.

Elle hoche la tête en souriant puis regarde par la fenêtre les bâtiments illuminé de Paris et la lumière des lampadaires qui se reflète dans les flaques d'eau. Elle voit la Tour Eiffel qui brille de mille feux, et les décorations de Noël qui commencent peu à peu à décorer la ville et les vitrines des commerces.

Tyron finit par s'arrêter à quelques rues de l'arc de triomphe, en face d'un grand restaurant luxueux. Lorsque Sarah voit l'endroit, elle a un mouvement de recul.

- Attend, mais je ne peux pas y aller comme ça...

Elle regarde son jean abîmé, son t-shirt large et ses petites baskets.

- Et alors, on s'en fiche non ?

Elle ricane. Après tout, peut-être que ça veut aussi dire ça la liberté ; s'habiller comme bon nous semble, et peu importe l'occasion.

- D'accord, rétorque finalement Sarah.

Ils entrent dans le restaurant, où un serveur vêtu d'un costume très élégant les accueille d'un air surpris.

- Bonsoir, messieurs dames, quel est votre nom s'il vous plaît ?

- Cooper, dit Tyron.

Le serveur hoche la tête, puis regarde dans le livre de réservation. Sarah regarde Tyron, qui lui sourit. Après quelques instants, le serveur fronce les sourcils.

- Je suis navré monsieur, mais votre nom n'apparaît pas sur la liste des réservations et nous n'avons plus de place pour se soir...

- Mais c'est étrange, j'ai appelé cet après-midi pour la réservation.

L'homme secoue la tête.

- Je suis navré.

- Bon, et bien désolé Sarah, au revoir monsieur.

Tyron prend Sarah par la main, puis ils retourne dans l'auto. La jeune fille ne peut s'empêcher de frissonner à ce contact. Il prend la parole :

- Je suis vraiment désolé, j'avais pourtant téléphoné cet après-midi pour la réservation...

Elle ricane gentiment.

- Ce n'est pas grave, ne t'en fait pas. Mais où veux-tu aller à présent ?

Il a soudain un petit sourire en coin.

- Un McDo, ça te dis ?

Elle rit, face à l'absurdité de cette situation.

- Je marche !

- Super, alors allons-y !

Il tourne le volume de la radio, puis la musique emplis leur oreilles. Tyron se met à chanter, puis Sarah le voyant se lâcher complètement, fini par le suivre. Ils sourient, rigolent et chantent durant tout le long du trajet.

Ils finissent par arriver devant l'enseigne, un peu à l'écart de la ville. Ils sortent de la voiture, puis entrent dans le restaurant, qui est étrangement vide. Ils vont commander au guichet, puis s'assied l'un en face de l'autre.

- Merci de m'avoir invitée, dit alors Sarah.

- De rien, c'est normal tu sais. Et je suis très content que tu aies accepté, j'aime être avec toi.

Il sursaute, comme s'il regrettait ces mots, par honte ou pas pudeur. Sarah le rassura d'un doux sourire, puis répondit :

- Moi aussi. Et j'ai vraiment hâte de voir le fruit de ton travail !

- De notre travail, tu en fait tout autant, sache-le. Car sans toi, tout ceci n'aurait jamais prit forme.

La jeune fille lui sourit sincèrement. Elle croque dans son hamburger, en essayant de ne pas avoir l'air ridicule.

- Au fait, en ce qui concerne les photos, je pensais m'en servir aussi pour l'école si cela ne t'ennuie pas.

- Non, ne t'en fait pas. Au fait d'où te vient cet amour pour la photographie ?

Il pose son hamburger, puis rejoint ses mains en croisant ses doigts.

- Mon père est un grand amateur de photo, et quand j'étais petit, nous allions dans la campagne anglaise, pour prendre des photos. J'imagine que ça vient de là, et Jai toujours adoré ça.

Sarah avait oublié qu'il avait été élevé en Angleterre. Il a un léger accent, sur certains mots qui font étrangement sourire la jeune fille.

- Et comment as-tu appris le français ?

- Ma mère est française, et je ne parle que cette langue avec elle. Mon père et elle se sont rencontrés aux Etat Unis, pendant leurs études.

- Ho. Et que font-ils à présent ? Demande Sarah, curieuse.

- Ma mère est pianiste et mon père auteur.

- Vraiment ? Mais c'est génial ! C'est de là que te vient ton âme d'artiste.

Il ricane.

- Haha, oui sûrement. Et toi, que font tes parents ?

La jeune fille se mort les lèvres, consciente que d'expliquer la mort de son père va créer un froid entre eux. Le fait d'en parler ne la dérange pas, ou plus. Elle en a pris l'habitude, heureusement ou malheureusement, car elle sait que malgré ses rêves les plus fous, il ne reviendra jamais...

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