Chapitre 22

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La fin est un nouveau départ
Jeux de survie

Il est environ une heure du matin lorsque Tyron et Sarah rejoignent la voiture. La jeune fille se sent libre et incroyablement heureuse. Elle n'aurait jamais pu espérer mieux que ce qu'elle vit en ce moment, tout semble encore abstrait et irréel à travers ses yeux illuminés par la joie. Tout ceci semble si beau, qu'elle se demande quand elle se réveillera.

La jeune fille s'assied dans la voiture, le jeune homme à ses côtés. Il démarre, puis remet la musique. Sarah sourit, puis ils rejoignent rapidement le centre ville.

Sur le chemin, la brunette remercie le jeune homme.

- Merci pour cette soirée, Tyron. C'était tout simplement incroyable.

Il sourit, puis se tourne vers elle furtivement.

- De rien. Ça m'a fait plaisir autant qu'à toi. Et je ne fait que te remercier pour le superbe travail que nous faisons.

Elle hoche la tête, puis le regarde. Lui aussi semble heureux, très heureux.

§

La voiture noire du jeune homme s'arrête juste devant l'immeuble lugubre de Sarah. Elle ne sait que dire, mis appart le remercier à nouveau.

Mais le jeune homme ne lui a pas seulement fait passer une bonne soirée, et elle en est consciente. Il lui a montré ce qu'était la vraie vie. Celle dont on apprécie chaque instant, chaque image et chaque détail. Elle se souviendra très longtemps de cette nuit avec le jeune homme, elle le sait. Car même si cet instant n'a représenté que quelques instants de sa vie, elle voit que cela a suffit à changer sa perception pourtant sombre du monde.

Elle ne voit plus les choses du même œil, cet œil triste et malveillant, qui ne faisait que de lui montrer le côté négatif de ce qui lui arrivait. À présent, depuis qu'elle connaît cet artiste à l'attitude étrangement nonchalante et à la gentillesse inégalable, sa vie a pris un tournant plus rose, plus positif.

Toutes ces idées noires qui la hantaient sont parties pour laisser place à un bonheur qu'elle n'avait jamais eu l'occasion d'entrevoir auparavant.

Alors, comme si ce mot allait être le dernier qu'elle prononce de sa vie, la jeune fille rétorque :

- Merci.

Cela représente pour elle bien plus qu'un simple mot.

Il sourit, puis sortir de la voiture. Sarah fait de même. Elle se tient alors en face de lui.

- Merci à toi aussi, répond-il finalement.

Elle sourit.

Il s'approche alors d'elle, puis la prend dans ses bras, pour la saluer. Sarah, néanmoins surprise par ce geste d'affection, passe ses bras autour de lui. Elle apprécie ce court moment, puis inspire un grand coup, humectant son odeur musquée. Elle se sent bien, et sereine dans ses bras.

Ils séparent doucement, puis le jeune homme recule pour rejoindre sa voiture, sans quitter des yeux la jeune fille. Elle en profite alors pour l'admirer encore quelques instants.

Il finit par s'asseoir dans le véhicule, puis démarre en lui faisant un signe de la main. La jeune fille le regarde partir en souriant. Elle se dirige à l'intérieur de son immeuble, pour rejoindre l'appartement. Elle grimpe les escaliers avec frénésie, puis lorsqu'elle arrive devant sa porte, elle est surprise de voir Mathilde debout, devant elle.

Sarah fronce instinctivement les sourcils, en voyant le regard noir de sa sœur. La jeune fille s'approche d'elle, en restant sur ses gardes.

Mathilde engage immédiatement la conversation, avec une voix énervée.

- T'étais avec qui ? C'était Tyron, c'est ça ?

Agressivité est la colère est clairement perceptible dans sa voix.

Sarah comprend alors. Elle se souvient que Tyron lui avait parlé de leur dernière rencontre, où Mathilde s'était montrée exécrable, lors d'une fête. Sarah avait sous entendu au jeune homme que Mathilde était alors ivre, ce qui aurait excusé ses agissements. Sarah défend constamment sa sœur, même si elle sait qu'elle ne devrait pas, et que surtout sa sœur ne le mérite pas.

Néanmoins, il semble que Mathilde n'apprécie pas le fait que Sarah traîne avec lui. Elle aurait préféré prendre sa place, et être avec le jeune homme. La princesse est jalouse, et Sarah s'en veut de trouver cela satisfaisant, de voir sa sœur en rage devant elle. C'est en quelques sortes, une revanche personnelle pour la jeune fille. La voir vivre ce qu'elle a toujours vécu.

- Oui, j'étais avec lui, dit alors Sarah d'une voix assurée.

La jeune fille voit alors le visage de sa sœur prendre une teinte étrangement rougeâtre.

- Tu n'es qu'une sale peste ! Hurle alors Mathilde.

La jeune fille se retient de sursauter, et elle sent alors une immense force l'envahir, une étrange mélange de rage et de confiance. Elle répond alors :

- Quel est le problème, au juste ? Tu as pourtant déjà un petit ami, si je ne me trompe pas.

Mathilde ne supporte pas que sa sœur possède quelque chose qu'elle n'ait pas. Bien que Tyron ne lui appartienne pas... cet un homme libre.

Sarah voit le visage de sa sœur passer du rouge au violet. Mathilde rétorque soudain :

- Ça ne te regarde pas, avec qui je sors ou pas ! Ce qui me dérange, c'est que tu sois avec lui, parce qu'il est à moi.

Sarah se met à rire au nez de Mathilde. Cette altercation prend une tournure étrange, songe alors Sarah.

- Tyron n'appartient à personne et certainement pas à toi. Sur ce je souhaite aller me coucher, alors bonne soirée.

En disant ces mots, Sarah bouscule légèrement son aînée dans l'embrasure de la porte, pour entrer dans l'appartement.

§

- Victor Hugo voulait à travers ce roman à thèse, exprimer sa réticence en ce qui concerne la peine de mort. On peut donc voir qu'il commence déjà plus ou moins à être engagé politiquement. Dit alors le professeur.

C'est lundi matin. Sarah est en classe, assise à côté de Jeanne, devenue officiellement depuis leur rencontre sa fidèle et vraie amie. Elles sont toutes deux distraites, par ce que Sarah vient de raconter à Jeanne, et celle-ci semble très surprise.

- Attends, tu as vraiment été chez lui ? Demande à nouveau Jeanne, toujours aussi perturbée par les dires de son amie.

- Oui, il vit dans un petit appartement près du 15ème, c'était magnifique. Et lorsque nous sommes partis, c'était encore mieux.

- J'imagine. Je suis contente pour toi en tout cas, je te vois plus heureuse depuis quelques temps, et j'imagine donc que c'est en partie grâce à lui, dit Jeanne en passant la main dans ses longs cheveux blonds.

Sarah lui sourit.

- Oui, c'est sûrement grâce à lui.

Elle en est même certaine.

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