Chapitre 18

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Hey tout le monde ! Voilà enfin la suite, qui j'espère vous plaira. Elle revient un peu sur ce qui s'est passé dans des chapitres précédent avec Lola (la fille de Mme Vincent, sa voisine) qu'elle avait gardé dans le chapitre 11 le soir de sa rencontre avec Tyron (oui, ça remonte un peu...), et on y a aussi le point de vue de Monique, suite au pacte qu'elle a fait avec son patron dans le chapitre 13 ( avec le livre sur l'histoire de son mari). Désolée, c'est un peu brouillon, d'autant plus que les chapitres datent un peu. Je vais très probablement entamer une réécriture quand j'aurai terminer l'histoire, afin de rendre les choses plus compréhensibles.

En attendant, n'oubliez pas de me donner votre avis en commentaires😊.

Bonne lecture !
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Explications
Le risque en vaut la chandelle

Monique est toujours assise à cette table, au milieu de la cuisine plongée dans l'obscurité, devant son écran d'ordinateur. Elle ne pensait que ça serait aussi difficile de commencer, de trouver les mots justes pour exprimer ses sentiments.

Cela fait maintenant plus de deux semaines, qu'elle essaie, écrit une phrase, puis l'efface pour tout recommencer. Elle vit le syndrome de la page blanche comme un véritable échec. Elle qui croyait en ce projet dur comme fer, se voit à présent retourner toutes les pires options possibles. Elle aurait dû refuser, et rester dans ce supermarché.

Elle ne trouve pas les mots justes, et le fait de ne pas y arriver, provoque en elle un profond sentiment de découragement. Monique est déçue d'elle-même et elle crainte également de décevoir ses deux filles.

Elle ne leur a toujours rien dit, à propos du livre. Ou plutôt, du livre qu'elle n'arrive pas à commencer. Après tout elle avait prévenu Monsieur Rémy, le patron du supermarché : elle n'est que journaliste, pas écrivain. On ne s'improvise pas auteur sans avoir eu un minimum d'expérience, elle aurait dû savoir que cela n'était pas possible.

Elle regrette d'avoir pris ce risque. Terriblement.

Il est cinq heures du matin, elle la mère n'a pas dormi de la nuit, incapable de laisser cet ordinateur plus d'une seconde. Elle ne cesse de réfléchir, a ce qui risque d'arriver si elle n'y arrive pas.

Elle entend soudain un bruit, venant de l'entrée. C'est Mathilde, qui rentre encore d'une fête avec ses camarades de classe de médecine. Ses cheveux blonds sont complètement décoiffés, et son maquillage noir à coulé sous ses yeux. Heureusement, elle ne semble pas avoir bu.

-  Salut maman, rétorque Mathilde avec une voix lourde.

-   Bonjour ma chérie, encore une soirée qui se termine un peu tard ?

Mathilde soupire longuement, avant de dire :

-  Ho non, ne me fait pas la morale maintenant, s'il te plaît, je suis épuisée.

-  Ah bah, si tu es épuisée, va donc dormir ! Répond Monique, agacée.

Elle regarde sa fille s'en aller dans la chambre, en se tenant contre les murs. Elle est épuisée... Monique regarde son écran d'ordinateur... puis l'idée lui vient.

Je suis épuisée.

Voilà la première phrase de son livre. Elle commence à peser sur les touches du clavier, puis le reste des mots fusent dans sa tête comme par magie. Elle voit enfin tout ce qu'elle ressent prendre forme dans sa tête et sur l'écran d'ordinateur.

Monique s'arrête un instant, puis se promet de ne pas remercier Mathilde d'avoir dit ce qu'elle a dit, même si cette plainte lui a été d'une grande aide.

§

Sarah doit être chez sa voisine dans une minute. C'est vendredi, et comme tous les vendredis, elle part garder la petite Lola. Elle soupire, elle sera en retard, comme toujours. Cette désorganisation commence sérieusement à lui porter préjudice. Elle rejoint rapidement l'entrée pour enfiler ses baskets, puis sort de l'appartement en courant. Elle grimpe les quelques étages qui la séparent de chez madame Vincent. Elle arrive sur le palier, puis sonne à la porte.

La jeune fille sourit lorsqu'elle voir Lola lui ouvrir la porte. La petite fille lui offre un sourire, radieux en la laissant entrer.

-  Bonjour, Sarah ! Lui dit Mme Vincent depuis la cuisine, où elle semble terminer sa vaisselle.

Lola retourne s'asseoir à la table à manger, où repose une feuille recouverte de couleurs et un nombre incalculable de crayons en tout genre. Mme Vincent s'approche de Sarah en la saluant rapidement.

-  Désolée de ne pas pouvoir rester quelques minutes pour discuter, je suis vraiment en retard. Soupire la maman en attrapant une longue échappe rouge sur le porte manteau, près de la porte.

-  Aucun soucis.

Elle passe faire un bisou à sa fille, puis quitte l'appartement. Sarah pose ses affaires sur le haut du canapé, puis rejoint la petite fille, qui semble concentrée sur son dessin.

-  Qu'est-ce tu dessines ? Demande Sarah en se penchant sur sa feuille.

La jeune fille fronce les sourcils.

Sur sa feuille, un garçon assis dans un lit, ayant l'air malheureux. Une perfusion près de lui, et une machine qui calcule les battements du cœur. Sarah devine alors de qui il s'agit, assis sur ce lit d'hôpital.

-  C'est mon frère. Confirme alors Lola.

Sarah se pince les lèvres, ne sachant pas quoi dire. Elle se souvient de la première fois où elle est venue, Mme Vincent avait l'air mal à l'aise lorsqu'elle parlait de la chambre vide au fond du couloir, et qui était sûrement celle de ce frère.

-  Il a quel âge ton frère ? Demande Sarah

Lola lève la tête vers elle.

-  Il à dix-sept ans, répond Lola.

Comme moi, songe Sarah.

-  Et pourquoi est-il à l'hôpital ?

Sarah sait qu'elle devrait arrêter de poser toutes ces questions, et que c'est très malsain. Mais elle veut au moins comprendre pourquoi il y a cette chambre vide, dans laquelle elle dort lorsqu'elle vient ici.

-  Il a cancer. Un cancer des poumons, et il est au stade quatre.

C'est horrible, pense alors la jeune fille, de savoir que l'un de ses proche est presque aux portes de la mort.

-  Et pourquoi dessines-tu ça ? Demande Sarah, inquiète.

-  Parce que, j'ai peur de l'oublier s'il meurt.

La jeune fille se penche vers elle, puis lui dit.

-  Qui te dit qu'il va mourir ? Peut-être qu'il sortira bientôt de l'hôpital, tu sais. Il faut toujours garder espoir.

Sarah aurait aimé qu'on lui dise cela, au moment où son père était porté disparu en Irak.

-  Je ne sais pas, soupire Lola. Les docteurs disent qu'il est très malade, alors j'ai peur que Lucas meurt.

-  Il...il ne va pas mourir.

Sarah se sent étrangement peu sûre d'elle lorsqu'elle dit cela... Elle ajoute :

-  Et puis tu pourrais faire un dessin où on le voit sourire, quelque chose de plus joyeux. Tu as sûrement une jolie photo de lui, non ?

Lola se lève de la table, puis se dirige vers la chambre vide en sautillant.

-  C'est vrai tu as raison, mon dessin est trop triste, et puis peut-être qu'il va guérir !

Il y a de l'espoir et de l'innocence dans sa voix.

La jeune fille hoche la tête en la suivant dans la chambre, en doutant. Elle a peur d'avoir fait, pour la première fois de sa vie, une promesse qu'il ne fallait pas faire.

HelpOù les histoires vivent. Découvrez maintenant