>> I can't breathe, Bea Miller.
Au bout de quelques instants, je sors de la torpeur qui m'habite.
Le docteur Johnson et Marie se tiennent devant la porte ouverte.
Maman se lève pour les saluer, puis tous deux s'assoient. Marie au bout du lit, et Monsieur Johnson sur une chaise roulante, qu'il a l'habitude d'utiliser lors de mes consultations. Il prend la parole le premier :-Eh bien Nia, je crois que nos chemins se séparent. Du moins, nous nous retrouverons pour un rendez-vous d'ici deux mois, pour vérifier que tout va bien. Je te souhaite un excellent retour chez toi, et bien sûr, n'hésites pas à venir s'il y a le moindre problème ...
Comme à mon habitude, je ne peux m'empêcher de lever les yeux au ciel lorsque je vois apparaître sur son visage, son éternel sourire de médecin. Mais je souris également, émue de toute l'attention qu'il m'a portée.
-Merci beaucoup .
Je vois son sourire s'agrandir davantage.
- Eh bien ! C'est la première fois que j'entends ta voix !
Il se tourne vers ma mère, debout contre le mur.
- Même durant ses séances, aucun mot ne sortait de sa bouche !
Tu as une très jolie voix Nia, me complimente-il en revenant à moi .
Bon ... À présent, je vais m'entretenir avec ta mère dans le couloir. À bientôt Nia .- Au-revoir.
C'est alors que je me retrouve seule dans ma petite chambre d'hôpital, que je vais dans quelques minutes céder à un autre patient, avec mon infirmière, Marie. Elle me prend la main, et je peux lire dans ses yeux de l'émotion. Après tout, elle s'est occupée de moi depuis mon arrivée ici .
- Au revoir ma chérie, j'ai été ravie de m'occuper d'une casse-cou comme toi, je ris avec elle, tu n'as pas été facile, je ne te le cache pas, de temps en temps il m'arrivait même de souhaiter que tu retournes dans le coma !
Nous rions toutes les deux. C'est ce que j'appréciais chez Marie, elle n'est jamais allée dans mon sens, si j'étais têtue, c'était un mur, et surtout elle ne pesait jamais ses mots, elle ne me prenait jamais avec des pincettes. Il m'est arrivée plus d'une fois de la détester pour m'empêcher d'évoluer à ma guise, et cela devenait un défi. Elle m'a appris à me surpasser, à repousser mes limites. En salle de rééducation, même quand mon corps ne pouvait faire plus, entendre Marie me dire d'arrêter un instant, me poussait à marcher encore plus loin .
- Tu as mon numéro ? Si tu préfères me parler à moi qu'au docteur que tu aimes tant, je suis là, OK ?
- Oui, promis Marie, merci pour tout .
- C'est moi qui te remercie, pendant quelques jours, je n'ai pas eu l'impression d'aller au travail, mais de m'occuper de ma petite sœur.
Je souris, émue.
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Don't Forget How to Breathe
Ficção AdolescenteUn accident. Ce n'était qu'un accident. Nia se réveille dans un lit d'hôpital après des mois dans le coma. Tout le monde autour d'elle semble connaître la raison de son hospitalisation. Un accident... Pourtant, elle-seule connaît la vérité. C'est u...