Chapitre 3- Réécrit

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- Maman !	Je crie de ma voix brisée

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- Maman ! Je crie de ma voix brisée. Maman !

Des larmes chaudes roulent sur mes joues, et je n'arrive pas à m'arrêter. J'ai encore le cerveau embrumé et tout est en vrac à l'intérieur de mon être, mais les émotions qui me submergent à ce moment précis suffisent pour me maintenir en vie.

Elle s'approche de moi à pas rapides et me serre dans ses bras. Malgré moi, un gémissement s'échappe de mes lèvres et ma mère s'écarte immédiatement.

Je tombe alors sur ses magnifiques yeux bleus, embués aussi par les larmes. Comment avais-je pu, un seul instant, les oublier ? Ce regard qui me couve depuis l'enfance. Ses cheveux bruns lui tombent en cascade sur les épaules et me chatouillent le visage, alors qu'elle me caresse la joue. Ma vision se brouille à nouveau, et de nouvelles perles salées dégringolent sur ma peau. Et là, j'entends sa voix :

- Oh Nia... Je t'ai fait mal ? Prononce-t-elle d'une voix précipité dû à l'émotion. Oh Nia... J'ai eu tellement peur...

Elle serre fort mes mains dans les siennes et ne me lâche plus du regard. Je tends une main vers sa joue dans un geste incertain et faible, pour essuyer ses larmes du bout de mes doigts.

- Ne pleure pas, maman... Je souffle, tremblante à cause de l'émotion et des nombreuses secousses qu'a subies mon corps. 

- Tu sais, dit-t-elle entre deux sanglots, j'ai cru que je ne reverrai plus jamais la vert de tes yeux...

Je ferme avec force les paupières, pour retenir, encore un peu plus, mes pleurs.

- Tu as toujours été optimiste, je chuchote.

Elle rit, et ce son est si beau à mes oreilles. Puis, un raclement de gorge se fait entendre dans la chambre d'hôpital. Les battements de mon cœur s'accélèrent. Je le reconnaîtrais entre mille. C'est celui qu'il utilise le matin devant son journal quand je rentre dans la cuisine, et qu'il souhaite s'éclaircir la voix avant de me dire, « bonjour ». Ma mère se tourne pour regarder mon père qui fait son apparition au pied du lit. Je sens mon lit bouger sous son poids lorsqu'il s'y assoit. Il me regarde alors de son regard vert, identique au mien.

- Papa, je murmure.

Ma mère lâche une de mes mains pour lui permettre de la prendre à son tour. Il la prend délicatement entre ses paumes. A l'expression qui passe sur son visage, je comprends immédiatement qu'il trouve ma peau glacée. Je l'ai aussi ressenti tout à l'heure, au contact de la main chaude de ma mère. Il m'étudie encore un moment en silence, puis ouvre la bouche.

- Tu as bien dormi ? Demande-t-il en souriant.

C'est plus fort que moi, je laisse échapper un rire. Ce qui me vaut un nouveau signe de la part de mon corps. J'enfonce un peu plus la tête dans mon oreiller alors qu'elle me tourne. Mes paupières se font lourdes également. Je suis exténuée...

En les observant, à travers mes cils, de multiples souvenirs défilent devant mes yeux. Ils m'ont terriblement manqué dans ce monde froid et noir... Je me focalise sur des détails, comme la chevelure blonde de mon père qui paraît plus longue qu'à son habitude, ou bien, leurs traits tirés, plus marqués, sûrement une cicatrice de leur inquiétude. Instinctivement, je culpabilise de nous avoir mis dans cette situation. Pourtant, je sais au fond de moi, que ce n'est pas ma faute... Loin de là, même... A qui la faute ? Je ne pourrais jamais le dire, j'ai promis de garder le secret. Personne ne doit savoir.

- Comment tu te sens ? Reprend-t-il plus sérieusement. 

Je le regarde, comme si je cherchais une réponse sur son visage. Je lâche alors la première pensée qui me vient à l'esprit.

- Perdue...

Tous deux froncent les sourcils, et un poids s'abat sur ma poitrine.

- Co-comment ça ? Bégaie ma mère.

 Son inquiétude est palpable dans sa voix, et je m'en veux de lui faire ressentir ça. Je réponds alors le plus vite possible, faisant abstraction de la douleur lancinante de ma mâchoire.

- Tout est flou dans ma tête, et... Je ne sais même plus ce que je suis censée ressentir...

Je détourne le regard, n'osant plus les regarder. Mon père ressert son étreinte sur mes doigts, et chuchote d'une voix rassurante.

- Hé, ma puce, c'est normal que tu ressentes ça. Nia, après tout, durant près de trois mois, ton esprit a été éteint. Tout comme ton corps. Il va falloir du temps, beaucoup de temps et de patience pour que tu retrouves le goût de vivre parmi nous...

- Trois mois ? Je le coupe, les yeux écarquillés, et le sang me fouettant les veines. Je... Quoi ? Je souffle comme pour moi-même.

Mes parents échangent un regard, et ma mère pince les lèvres.

- Oui, trois mois, Nia... C'est le mois de novembre, me dit-t-elle, la voix enrouée et les larmes aux yeux.

- Je... Mais... Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Je prononce la question avec précaution. 

Je dois savoir si la tempête va m'éclater en plein visage ou si je devrais garder le secret encore longtemps. Je serre les dents en repensant à tous ces jours, passés dans l'ombre, où je gardais le silence, encaissant mon quotidien. Mais je dois me taire, c'est ainsi. Alors, il faut que sache ce que mes parents savent de cet accident. Mon futur en dépend, tout pourrait changé, basculé. Bien que ma vie est déjà changé, après tout, je suis dans un lit d'hôpital, non ? Et cela, depuis trois interminables mois...Mes parents se regardent de nouveau, communiquant sans émettre le moindre son, puis ma mère, d'une voix tremblante et hésitante, commence :

- L'accident s'est produit fin août... Durant, tu sais, ta sortie scolaire. Est-ce que... Tu t'en souviens ?

Accident. Quel joli mot à mes oreilles. Je rirais presque si je le pouvais. Bien sûr que je m'en souviens. Mais pour eux, il est préférable que je ne m'en souvienne pas.

- Non.

Mon père hoche la tête, et lorsque ma mère reprend, je sens mon cœur battre dans ma poitrine, à m'en détruire ma cage thoracique.Pitié, dîtes moi qu'il ne savent rien, qu'ils ignorent toute l'histoire...

- C'est le moniteur... Il... Oh Drew, continue, je... Je n'y arrive pas...

Ma mère se lève, se détournant ainsi de moi, et je sens la panique monter en flèche. Que se passe-t-il ? Elle arpente la chambre en faisant les cent pas, et ses yeux rougis me serrent un peu plus la poitrine. Mon père s'approche alors de moi, et m'explique le plus calmement possible, les détails de l'accident.

- Le moniteur nous a expliqué, que tu es tombée en mer, lors d'une sortie en canoë, très tôt le matin, où il y avait beaucoup de vent. Tu t'es cognée brutalement le crâne sur un rocher. Tu... Te souviens ?

Je cligne plusieurs fois des paupières, abasourdie par ce que je viens d'apprendre. Ce fameux moniteur, je ne me souviens même plus de son visage, de son nom... Oui, je me souviens du rocher, des vagues, du ponton... Mais... Je souffle de soulagement. Ils ne savent rien... Ils croient en un mensonge... Tous deux m'observent avec attention, retenant presque leur souffle. Et là, je réalise, qu'ils ont besoin de croire en ce mensonge, en cette vérité enjolivée. Alors, je crache un mensonge bien pire, dans le seul but de les protéger :

- Oui, je m'en souviens.

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Voilà le troisième chapitre est réécrit !
Il vous a plu ?
Le mystère plane ?
Vous voulez savoir la suite ? Et bien rendez vous au prochain chapitre, une réécriture de ce chapitre va également voir le jour très prochainement !

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Des bisous 🥀

Don't Forget How to BreatheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant