Chapitre 28

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>> Mud Blood, Loïc Nottet.

Ce chapitre est à lire impérativement avec la chanson ! ❣

Ce chapitre est à lire impérativement avec la chanson ! ❣

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Je la sens. Cette chaleur. Elle se dissipe dans tout mon être. Cette sensation de bien-être, elle balaie ma douleur. La peau douce de ses lèvres joue avec la mienne, tout comme sa main avec les angles fins de ma mâchoire. Ce moment semble durer des heures, pourtant quand il s'arrête, quand sa bouche se détache de la mienne, j'aurais souhaité qu'il dure éternellement. Qu'il reste suspendu dans le temps. Car à l'instant où le gris de ses yeux a rencontré le vert des miens, ni lui, ni moi, ne savait que faire de cette parenthèse.  Je me sens perdue, troublée ... Et les battements de mon cœur qui ne font qu'accélérer.  Pourquoi a-t-il fait ça ? Dans son regard, j'y lis des excuses, et la panique à l'idée d'avoir tout gâché.

- Nia ...

Son chuchotement me donne des frissons. Mais c'est trop tôt, beaucoup trop tôt. Je ne suis pas prête, non, je ne le suis pas. Comment pourrais-je m'abandonner à mes sentiments pour lui, alors que ceux qui me peuple ne sont que négatifs ? J'ai besoin de temps, pour leur donner une place. Et quelle est la nature de ces sentiments ? Je ne peux pas tomber amoureuse de lui, c'est impossible, je n'ai pas besoin de ça, je suis suffisamment en vrac comme ça.

- Nia, respire ...

Je ne m'étais même pas rendue compte que ma respiration était désordonnée.  Maintenant, je ne vois plus rien du même regard, sa façon de me regarder, de me toucher, de me rassurer. La manière dont il s'est penché sur moi pour m'embrasser ... Je panique. Il ne doit pas se rapprocher de moi ainsi. Je ne supporterais pas de souffrir à nouveau et surtout, de le faire souffrir, lui. Il mérite beaucoup mieux que les morceaux éparpillés que je suis, du moins, ce qu'il en reste. Je ne veux pas qu'il ressente quoique ce soit pour moi.  Je ne veux pas lui laisser ce souvenir, car on le sait, quand nous aimons quelqu'un, ces sentiments restent gravés, comme des traces de pas sur le sable humide que même l'océan ne peut effacer. Alors non, je le lui interdis.

Ses yeux continuent de me déchiffrer, et j'y perçois de l'inquiétude. Je fais donc ce qu'il y a de mieux pour mon équilibre, pour sa vie, pour nous deux. Je m'en vais.

- Nia ! Crie-t-il alors que je suis déjà au fond du couloir.

- Je peux pas Will, je peux pas, je répète tremblante en enfilant mes chaussures.

Il me rattrape et me retient, les mains sur mes épaules.

- T'enfuie pas...

L'impuissance dans sa  voix me brise un peu plus.

- Pourquoi tu as fait ça ?

Ma voix est faible et éraillée. Je me sens si vulnérable.

- Je suis désolé, Nia, tellement...

Je ferme avec force mes paupières et secoue la tête. Il caresse ma joue, mais je retire avec douceur sa main.

- Ne fais pas ça Will... Je rouvre les yeux. Ne me rends pas la vie plus difficile.

Je marque une pause pour poser ma voix en prenant de minces inspirations, je vois la douleur dans ses yeux gris si magnifiques.

>>Ce n'est ni bon pour moi, que pour toi, ma voix se brise, tu ne mérites pas ça ... Mais regarde ce  que je suis, bon sang ?! Je ... Will... Je me prends les cheveux entre mes doigts, Je m'effondre à chaque pas... T'y peux rien, mais je t'en supplie, tu n'as pas le droit... Tu ... Tu n'avais pas le droit de m'embrasser.

Sur ce, je le pousse et passe la porte d'entrée. Je ne me retourne qu'au dernier moment, la main sur la rampe de l'escalier, un pied sur la première marche. La porte ouverte en grand, je peux l'apercevoir. Il est debout, le regard rivé vers moi, si intense que je dois cligner des yeux et faire appel à toute ma volonté pour ne pas tomber à genoux. Il se prend la tête entre les mains, comme je l'ai fait, puis s'appuie contre le chambranle de la porte, abattu. A cet instant, un morceau de mon cœur s'est déchiré. Et, c'est encore en larmes que je dévale l'escalier.

                                         ***

Je tape dans tout ce que je trouve, telle une hystérique. Mes pleurs ressemblent à des hoquètements, à des cris. Je marche n'importe où, je ne sais même pas où je suis, je veux juste que tout s'arrête ! Je ressens un trou énorme dans la poitrine, et c'est insupportable ! Je frappe mes poings sur un mur, dans le but de ressentir autre chose que ma douleur émotionnelle, ressentir la douleur physique. Alors je cogne, encore et encore. Quand le mur blanc commence à devenir rouge, tâché de sang, et que mes mains me font un mal de chien, je laisse tomber mes bras le long de mon corps et m'assois à même le trottoir, le visage enfoui dans mes membres.

Je me foue de revoir Kiara, d'avoir été face à ses pions, rien n'est comparable à ce que je viens de faire. J'ai fait ce que je voulais depuis le début, depuis notre rencontre. J'ai exclu Will de ma vie. Je ne pensais pas que ça ferait si mal. Mes doigts me lancent et je sais que mon front doit être couvert du sang de mes mains, mais quelle importance ? Je suis cinglée de toute façon, n'est pas ? Ils ont réussi à me rendre folle ! Mais Will... Ils n'avaient pas le droit de me détruire au point de me contraindre à raillé celui qui agissait comme un baume sur mes blessures. Non pas lui ! Il était un pilier, un nouveau départ, je l'ai su au moment même où nos regards se sont croisés pour la première fois, ce fameux soir à l'hôpital. Ces choses là se ressentent. Mais je suis tellement, cinglée, brisée que je n'ai pas supporté qu'il m'embrasse ! J'en ai eu peur, comme une alerte dans mon cerveau. Je ne pourrais donc jamais repartir de zéro, m'autoriser à avoir des sentiments pour quelqu'un, car mes cicatrices sont comme des tatouages, indélébiles. Tout va trop vite, beaucoup trop vite.

Il doit me détester à l'heure qu'il est, comme je me hais. Parce que, oui, je suis en train de tomber amoureuse de William Stone, et j'ai tout gâché.

Hey ! Ce chapitre est probablement celui que j aime le plus, j ai voulu faire ressortir un maximum les émotions et les pensées de Nia. Pour ceux qui ne comprennent pas sa réaction face au baiser de Will, je vous demande de vous mettre dans sa peau. Je vous fais des bisous ❣

Don't Forget How to BreatheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant