Chapitre 10

3.5K 338 77
                                    

>> Nerve, Don Broco. 

 

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.



        Il est debout, dans l'entrée. Son regard est rivé vers le fond de la classe, vers moi. Il ignore les applaudissements et sifflements, il semble sous le choc.

Je sens mon coeur battre au niveau de mes tempes .

Mon visage est inexpressif, figé.

Ma respiration, bloquée.

Mon cerveau est en agitation.

Ce n'est pas possible, ce n'est pas possible. Pourquoi il a fallu que je tombe dans le même lycée que lui ?

Je panique, je sens l'angoisse monter en moi. Puis, je me rappelle qu'il ne sait rien, que je dois paraître détendue . Je suis juste nouvelle, oui, c'est ça, et par un pur hasard... Je remercie à nouveau mon karma, et baisse les yeux, réalisant que des élèves ont suivi le regard de Will.

- William, vous pouvez gagner votre place, votre moment de gloire est passé ! Crache le professeur.

Will se ressaisit, et j'observe ses pas. Le mouvement de la première chose que j'ai vu de lui lors de cette soirée, à l'hôpital, ses baskets.

Ses pas se déplacent sur le carrelage de la classe. Et plus je les observe, plus je les vois se rapprocher vers ...

- C'est ma place.

Je relève brusquement la tête, et tombe sur son regard gris .

- Comment ?

- Tu es assise à ... Ma place, répète-t-il.

Je le fixe, incrédule. J'ai du mal comprendre, ou bien ... ?
Puis, voyant toute la classe me regarder, ainsi que l'enseignant, je sors de ma bulle.
Will est face de moi, les bras croisés, les sourcils froncés, et une expression froide et menaçante sur le visage . Je déglutis. Ce n'est pas le Will de mes souvenirs.

Je me lève, tremblante. Et tandis que le professeur de biologie, dont je ne connais pas encore le nom, continue son cours, je ramasse mes affaires.

Will s'installe à sa place , aux côtes de Thaïs. Cette dernière le regarde totalement hébétée. Puis, son regard se pose sur moi, elle exécute une vague grimace, qui semble signifier son désarroi. Je hausse les épaules, l'air de rien, bien qu'à l'intérieur je bouillonne, et cherche une nouvelle place.

Mes yeux passent de chaise en chaise, et je me rends compte avec horreur, qu'elles sont toutes prises.
Ma réaction peut paraître enfantine, mais avec toutes les émotions qui se bousculent en moi, ma gorge se serre.
Je ne prends pas la peine de m'excuser, et sors en trombe de la salle de sciences.

J'ai les larmes aux yeux, serrant mon livre et mon bloc-note dans mes bras tremblants.
Pendant que je cherche par tous les moyens un échappatoire, je n'entends que le bruit de mes pas résonner dans les grands couloirs du lycée St-Peter.

Don't Forget How to BreatheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant