Can't Live Without You

Chapitre 6:

"Happier times,

Flash through my mind.

We both say it's over and

I believe it this time.

All the pain that I hide,

Let it play through the night (...)

A sad, sad serenade,

Sad serenade, for every broken heart tonight (...)

I won't regret what I won't forget

Memories and your number,

Are all I have left." Selena Gomez

Elisa :

J'étais assise à mon bureau et dessinais des esquisses qui finissaient en boulettes de papier que je jetais à la poubelle. Je n'arrivais absolument pas à me concentrer, de plus j'étais épuisée. Il fallait absolument que je dorme, ne serait-ce qu'une heure.

Je portai un débardeur noir et un bas beige court de pyjama. C'était un peu ma tenue typique du soir, voir mon pyjama parfois. Et ce soir, je risquais de me coucher comme ça.

Je me levai, me dirigeant vers la poubelle pour y jeter un énième croquis. C'est alors que j'entendis la porte d'entrée s'ouvrir et des pas lourds marteler le sol du salon. C'était Brian, je le savais. Ma respiration s'accéléra et je m'appuyai contre la porte de ma chambre, prêtant oreille à ce qu'il se passait de l'autre côté.

J'entendis des fragments de verre éclater contre le sol, des coups contre le mur, le bruit d'une boisson que l'on verse dans un verre (sûrement quelque chose d'alcoolisé) et des cris désespérés de quelqu'un qui a trop bu pour oublier. Pourtant il y a des choses que l'on ne peut oublier, même bourré.

N'importe quelle fille aurait été terrifiée de voir son copain dans cet état, je l'étais aussi. Brian était complètement détruit, il ne vivait que pour dépenser l'argent de son héritage et boire. Il avait beau vivre comme le plus parfait des connards, la nuit il passait des heures à se confronter à sa douleur. Et j'étais le seule témoin, et sûrement la seule folle pour ne pas l'abandonner.

Mais le voir ainsi détruit me détruisait moi aussi. J'avais pensé que sa douleur absorberait la mienne, en fait elle ne faisait que me la rappeler continuellement, me rappeler tout ce qui m'avait poussée à venir ici. J'étais prisonnière de mon passé, prisonnière de mes pires souvenirs.

***

Est-ce qu'il ressentait la même chose que moi ? Est-ce que chaque fois que je l'avais enlacé, avait-il eu envie de m'embrasser ? Mais pourquoi m'embrassait-il ? Je ne le comprenais absolument pas, ne savait absolument rien sur ce qu'il attendait de moi et une question me taraudait l'esprit, question que je me posais toujours : est-ce que j'étais assez bien pour lui ?

Je peinais à croire que ce qu'il se passait était réel. C'était à la fois comme un rêve et un cauchemar, un mélange incompréhensible d'émotions et de désir. Je ne comprenais même pas ce qui me poussait à aimer ça, pourquoi je le laissais m'embrasser et me toucher, lui. Je devais être en train de devenir complètement folle, parce que je n'avais pas consommé d'alcool et peu importe les autres raisons que je pouvais énumérer, j'avais beau chercher des explications, ce qu'il se passait était inexplicable.

Il me plaqua contre le dos des escaliers, m'embrassant avec plus de vigueur et les battements de mon cœur s'accélérèrent. Est-ce que je prenais seulement conscience de ce qu'il se passait ? Et lui ? Agissait-il sous l'impulsion de l'alcool ou en avait-il envie ?