Chapitre 9:

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"You make me so upset sometimes,

I feel like I could lose my mind.

The conversation goes nowhere

'Cause you're never gonna take me there.

And I know, what I know

And I know you're no good for me

Yeah I know, what I know

And I know it's not meant to be.

Here's my dilemma:

One half of me wants ya

And the other half wants to forget." Selena Gomez

Elisa :

Parler de ça à Carole m'avait demandé énormément de courage. J'avais fait comme s'il ne se passait rien toute la journée, souriant niaisement, mais j'avais mal. Terriblement mal. S'il y avait quelque chose qui m'avait toujours terrifiée, c'était l'abandon. Et je venais d'apprendre que c'était la première chose que j'avais vécue dans ma vie.

N'importe quelle personne sensée aurait refusé de connaître ses vrais parents, qui n'en avaient rien à foutre de leur enfant, mais je ne pouvais pas penser comme ça. J'avais besoin de comprendre pourquoi, pourquoi je n'étais pas assez bien pour eux, s'ils regrettaient... peut-être avaient-ils changé d'avis et qu'ils voulaient me connaître ?

L'homme à qui j'avais téléphoné tout à l'heure était très hésitant vis-à-vis de se rencontrer, mais il m'avait tout de même envoyé un message avec une date, un lieu er une heure. Je pouvais donc continuer à espérer. Et mes parents ne devaient pas être au courant de ce rendez-vous, ils m'avaient prévenue que c'était une très mauvaise idée. Je m'en foutais.

J'entrai dans le salon et je sentis une présence adossée contre le mur. Je tournai la tête et devins blême en découvrant David, qui avait sûrement tout entendu. C'était la dernière chose dont j'avais besoin, vraiment. Il m'avait déjà utilisée, m'embrassant comme s'il n'en avait rien à foutre, puis allait se défouler ensuite sur les lèvres de Solène. J'avais uniquement embrassé Arnaud pour lui rendre la pareille, et je me sentais déjà coupable. David s'amusait à ruiner ma vie déjà en train de s'effondrer. Il s'assurait juste qu'il me soit impossible de réparer quoi que ce soit. Et je devais avouer qu'il faisait très bien son travail.

Il me fixait de ses yeux gris bleutés, toute trace de méchanceté ou de joie absente sur son visage.

- T'as tout entendu ? » soufflai-je. Il hocha la tête, détournant le regard. C'était la deuxième fois dans la soirée qu'il me faisait le coup, cet imbécile. Mais je n'arrivais même pas à m'énerver contre lui. Il n'avait pas à savoir ça, ça ne le regardait pas.

- Rassure-moi, tu ne pas aller rencontrer ce type, si ? » Je serrai les lèvres. Il ne disait pas ça d'un air méchant ou quoi que ce soit, il ne voulait vraiment pas que j'aille rencontrer mon vrai père. Comme si ça lui importait, comme s'il pouvait comprendre !

- De toute façon tu t'en fous : c'est ma vie, pas la tienne. » Qu'est-ce qu'il avait à se mêler de ma vie ? Je n'en pouvais vraiment plus de lui.

Mon ton tranchant le fit soupirer et il but une gorgée de sa boisson, agacé. En plus, il était bourré ce con !

- Tu ne vas pas en parler, hein ? » le questionnai-je plus calmement. Je ne voulais surtout pas que quelqu'un d'autre soit au courant.

- Je vais voir. » dit-il d'un ton évasif et je pinçai les lèvres, des larmes au coin des yeux. Il ne se rendait pas compte que c'était vraiment dur ce que je vivais, que si les autres gens de notre âge l'apprenaient, ils allaient m'appeler « l'adoptée » et je ne voulais pas qu'on me voit comme ça. Je me sentais trahie et entourée de mensonges.

Can't Live Without YouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant