Can't Live Without You

Chapitre 4:

"Why is it so different when we wake up?

Same lips, same kiss, but not the same touch

Don't you know that you doing just enough, but not enough?

But I know what's next, and I want so much...

Up in the clouds

Yeah, you know how to make me want you,

When we come down

Oh, I know, yeah I know, it's over...

You don't know how to love me when you're sober

When the bottle's done you pull me closer

You're saying all the things that you're supposed to

But you don't know how to love me when you're sober." Selena Gomez

Elisa:

Nous montions les escaliers jusqu'au cours d'anglais en silence. Je serrai les lèvres tellement fort que j'en avais mal et je ne cessai de me demander : comment fait-il pour paraître aussi naturel ? Comment fait-il pour s'en foutre autant ? Il arrivait parfaitement à se comporter comme d'habitude et ça m'énervais, parce que moi non.

Le professeur nous autorisa à entrer et je regagnai ma place à côté de Carole. Je devais avoir une mine affreuse, même si j'avais tenté de me maquiller légèrement dans la voiture... Mes cheveux étaient emmêlés et mon pull blanc froissé comme jamais. Heureusement que ma meilleure amie ne me demandait rien... Je pensai alors au fait que j'avais cessé de me confier à elle. Je savais d'avance qu'elle désapprouverait mon comportement irresponsable et immature.

J'étais allée voir mon père naturel malgré les interdictions multiples que j'avais reçues et bien sûr que ça s'était mal passé... David m'avait embrassée pour jouer avec moi et je ne l'avais pas repoussée... Arnaud m'aimait et je ne me servais de lui que pour me rassurer... J'avais trompé mon petit-copain avec son meilleur ami alors que ledit meilleur ami ne faisait que m'utiliser... J'étais pathétique. Et j'avais mal.

David passa à côté de moi pour rejoindre sa place et m'asséna un coup d'épaule au passage. Il ne m'adressa même pas un regard, ne dis rien : j'étais insignifiante à ses yeux. Et soudain ce coup d'épaule fut de trop, c'était comme s'il avait fait remonté en moi tout ce que je cachais et souffrais pendant des mois... J'allais exploser. Je le sentais. Je n'en pouvais plus.

J'entendis Carole me demander si j'allais bien et utilisai toutes les forces qui me restaient pour lui assurer que ce n'était qu'un manque de sommeil qui me mettait dans cet état.

Les minutes qui suivirent étaient vraiment dures à supporter. J'entendais le prof expliquer son cours, les élèves bavarder ou répondre aux questions. Et la seule à laquelle je pouvais penser était : comment faites-vous pour être heureux alors que moi j'ai tellement mal ?

Je finis par demander au professeur si je pouvais aller aux toilettes car je ne me sentais pas bien et il demanda à Carole de m'accompagner. Je me levai de ma chaise, croisant le regard de David au passage, assis à ma diagonale. Comment avait-il osé me dire que je lui avais fait mal alors qu'il allait parfaitement bien ? J'avais terriblement besoin qu'il dise quelque chose. Dis quelque chose.

Nous longeâmes toutes deux le couloir et je me barricadai dans une cabine de toilettes, ensuite.

Je m'appuyai contre le mur, la respiration saccadée et le regard rivé vers le plafond. Je n'avais jamais été dans cet état auparavant et c'étai terrifiant.