Snake's Trouble

I - Slytherin

La jeune fille était assise sur la banquette, son livre dans les mains. Un roman qui parlait de sorciers et qu'elle aimait lire pour se moquer de ce monde en le comparant au sien. Même si, toutefois, beaucoup de choses semblaient proches de la réalité. Ses cheveux blonds chatouillaient ses épaules, d'un blanc très pur, proche de l'ivoire. Quand à ses prunelles d'azur, ils parcouraient les lignes, les phrases sur le papier avec attention. Ce matin-là, elle était la première arrivée. La gare et le quai 9 3/4 semblaient bien vides, seuls les contrôleurs étaient présents à cette heure-ci. Mais le beau Poudlard Express, tout lustré, flambant neuf et fier de laisser sa fumée blanchâtre envahir le plafond, l'attendait sur les rails. Elle s'était prise un compartiment à part, plutôt à l'écart, dans le fond du wagon.

Quand soudain font irruption dans ce compartiment deux jeunes gens. Le premier arbore avec bien peu de modestie son blason de préfet aux couleurs vertes et argents, l'autre l'accompagne simplement, bien qu'en aillant pris la précaution de revêtir sa cravate représentative de sa maison.

<<-Bouge de là, la première année. C'est notre wagon.>>

Interloquée par ses propos, elle referme soigneusement son livre qu'elle range dans son sac, et se lève. Les poings sur les hanches et le regard noir, elle se tourne vers les deux effrontés.

<<-Et en quel honneur je devrais vous obéir?

-Parce qu'on est tes supérieurs, ajoute le second.

-Et je suis préfet! S'exclame l'autre d'un air outré.

-Ça, je m'en balance, rétorque aussitôt la jeune fille.>>

Mais elle perçoit vite la détermination de ses ainés, qui soutiennent leur position. Quand soudain, quelque chose la fâche. Agacée, elle se met à taper du pied, les bras croisés.

<<-Et pourquoi moi avec mon âge j'aurais pas le droit, et lui oui, elle pointe du doigt.>>

Derrière les deux plus grand, un jeune garçon se tient avec arrogance, d'à peu près son âge. Il arborait une chevelure platine précautionneusement plaqué sur son crâne ainsi que deux yeux d'acier.

<<-Lui, c'est différent, ajoute le préfet. Lui, c'est un Malfoy.

-Ça change quoi à la situation?

-Lui, c'est un sang pur, il est sûr qu'il ira à Serpentard.

-Je m'en fiche de ça, c'est un wagon comme un autre. Et j'étais là la première. >>

Mais sans même pouvoir protester d'avantage son droit, les plus grands agrippent ses épaules et la jette au dehors. Elle s'écroule au sol, s'étant durement cogné la joue contre le rebord de la fenêtre. A ses coté retombe sa valise qui, par chance, reste bien fermée. Elle se relève alors, le coté droit du visage horriblement douloureux. D'ici une heure, elle savait qu'elle aurait un bel hématome, de quoi faire bonne impression, ironisa-t-elle. Lorsqu'elle releva la tête, les deux plus grands discutaient dans ce compartiment fermé à clef, tandis que le plus jeune la regardait avec un sourire narquois sur les lèvres. Elle lui jeta un regard des plus sombre, auquel il ne fut pas insensible, ravalant douloureusement sa salive. Alors, une main sur sa joue et l'autre sur la hanse de sa valise, elle traversa tout le train déjà en marche. Presque tout les wagons étaient déjà pleins de jeunes nouveaux élèves joyeux et excités. Elle les enviait.

Quand enfin elle trouva un compartiment où il y avait de la place. Il n'y avait pour le moment que deux jeunes filles. La première affirmait une crinière indomptable plutôt châtains, quoique tirant sur le brun, avec des yeux d'ambre. Quand à la seconde, elle arborait des prunelles d'un bleu ciel, et ses cheveux étaient comparables à une cascade chocolat sur ses épaules. Elle ne les voyait pas d'une autre manière. Elle fut d'ailleurs étonnée de voir la première dans sa robe de sorcier, encore neutre noire face aux élèves plus anciens. Elle entra alors dans le compartiment, qui par chance n'était pas verrouillé.