XXXV - Flashback

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Il faisait nuit. La porte des dortoirs était ouverte. Elle offrait un léger courant d'air. Les remous à peine perceptibles de l'eau berçaient l'endroit. C'était une douce nuit de janvier 1994.

Un morceau de papier, prenant la forme d'un petit oiseau, voleta dans la pièce pour s'échouer sur le dos nu du jeune homme. Celui-ci dormait paisiblement dans un bas de pyjama gris. Son lit proche du feu lui offrait une chaleur constante à laquelle il résistait en offrant le haut de son corps à l'air libre. Les lumières, qui se brisaient en milliers de faisceaux au travers de l'eau et traversaient la vitre, éclairaient son corps détendu, son visage paisible. Il ouvrit doucement un oeil en sentant le papier lui tomber dans la nuque. Curieux et surpris, il se redressa sans un bruit sur son matelas, glissant ses jambes hors de sa couverture noire. Il pinça le petit oiseau en parchemin inanimé de ses doigts, le déplia, et le lut.

Malfoy, tu es réveillé? -A

Il reconnut aussitôt l'identité de l'auteure et s'empara de sa commode d'une plume pour répondre.

Oui, maintenant je le suis. Qu'est-ce qu'il y a? -D.M.

Alors qu'il renvoyait l'oiseau au travers de la porte, il se remémorait les instants de la nuit dernière. L'autre soir fut le Bal de Noël. Il avait passé la soirée au bras de Parkinson qui le trainait par tout. Et il se laissait faire pour une seule bonne raison, certes cela était bon pour son image, mais surtout car c'était une couverture pour l'observer, elle. Et plus tard, vers la fin, alors que sa cavalière s'était échouée de fatigue sur un banc, il était sortit, l'avait retrouvé un peu plus loin, et avait danser avec elle. Il s'était pris au jeu, puis s'y était perdu. Il ne se souvenait plus vraiment à quel moment il avait perdu le contrôle.

L'oiseau revint, et il l'attrapa au vol.

Je n'arrive pas à dormir. -A

Il lâcha un soupire, puis répondit.

Que crois-tu que cela me fasse? -D.M.

Et l'oiseau reprit son vol. Après leur danse, il se souvient être rester planté dans ce décor frais un bon moment, puis il avait rejoins son dortoir seul. Crabbe, Goyle et Zabini s'étaient alors jetés sur lui pour savoir comment avait-il survécu avec Parkinson comme cavalière, il avait simplement répondu qu'il était encore là, et que c'était le plus important. Puis il avait rejoint son lit, animé par son échange. Le lendemain, il semblait épuisé et absent. Les autres ne lui avait prêté que peu d'attention, car il remballait quiconque venait lui adresser la parole. Ils disaient qu'il s'agissait d'un de ses moments "bougon". La présence muette de Zabini lui avait été suffisante.

L'oiseau revint.

Rien. Désolé de t'avoir réveillé. -A

Il soupira à nouveau, mordilla l'intérieure de sa joue, hésitant, puis agrippa de nouveau sa plume et répondit.

Ok. Je serais à la tour d'astronomie dans dix minutes. -D.M.

Et lorsque l'oiseau disparut au loin dans le couloir, il se leva, s'habilla, et sa baguette dans sa veste, sortit de la pièce sans un bruit. Puis il serpenta dans les couloirs, veillant à rester silencieux pour ne pas se faire prendre, et rejoignit les escaliers qu'il grimpa quatre à quatre pour atteindre le haut de la tour d'astronomie.

Une fois en haut, il se penchant sur la rambarde de métal. Son souffle formait une buée au contact de l'air froid. Les terres entourant le château était couvertes d'une fine couche de poudreuse immaculée, et le lac semblait se figer, se geler, lentement. Le ciel était beau, découvert, et les étoiles accompagnaient une lune pleine qui inondait l'endroit de sa lumière opaline.

Des petits pas venant de derrière parvinrent à ses oreilles. Il se tourna vers elle. Elle était vêtit d'une petite robe fine et légère noire, ce qui contrastait avec sa peau d'albâtre qui semblait si pure. Elle refermait sur ses épaules une robe de chambre satinée d'un vert émeraude au coutures et dentelles noires. Il l'avait vu une fois dans cette robe, dans la salle commune, tôt le matin. Un matin où il s'était réveillé trop tôt, mais il n'arrivait plus à trouver le sommeil. Lorsqu'il l'avait trouvé là, sur ce sofa, dans cette robe de chambre qu'elle semblait chérir, il n'avait pu s'empêcher de rester ainsi fixe pour l'observer. Elle avait aussitôt rejoint son dortoir lorsqu'elle l'avait aperçu.

Elle se blottit un peu plus dans son vêtement lorsqu'elle fit face au vent glacé de l'hiver. Elle le rejoignit à la rambarde. Il profitait de cet instant pour admirer la manière dont la lune éclairait son doux visage, il appréciait son petit nez légèrement retroussé, ses pommettes pleines, ses grands yeux en amandes d'un bleu superbe et éclatant, son arc de cupidon parfaitement dessiné, ses lèvres mordues, son nez et ses joues rougies par le froid.

<<- Alors comme ça, tu n'arrives pas à dormir.>>

Elle frémit au son de sa voix grave et rauque du matin. Elle était maintenant persuadé de l'avoir réveillé.

<<-Oui. J'arrivais plus a fermer l'oeil. Et...je ne sais pas vraiment pourquoi...c'est à toi que je voulais parler. Etrange, non.>>

Malgré lui, un sourire lui monta aux lèvres. Une chouette hulula plus loin. Elle échappa un rire cristallin. Subjugué, il se tourna vers elle. Elle en fit de même, le regard espiègle.

<<- Si tu dis ce que je viens de t'avouer à qui que ce soit, et si tu ose garder cela en mémoire, j'aurais ta tête sur une pic.>>

Il s'approche d'elle.

<<- Ouh. Coriace, la dame.>>

Elle s'approche à son tour.

<<-Dame? >>

De ses doigts, il caresse sa chevelure. Puis il frôle sa mâchoire. Il glisse un doigt sous son menton. Effleure sa lèvre inférieur de son pouce. Leur souffles se mélangent.

Dans le lointain, le soleil se lève doucement. Une nuée d'oiseaux les réveille de leur transe. Les flocons tombent comme une pluie de diamants sur le paysage écossais. Il faut qu'ils rejoignent leur dortoirs. La journée ne tardera pas à commencer. 

Elle a dit "Où veux-tu aller ?
Combien veux-tu risquer ?
Je ne cherche pas quelqu'un
Avec quelques pouvoir surhumains
Des super-héros
Quelques félicités féerique
Juste quelque chose vers laquelle je peux me tourner
Quelqu'un que je peux embrasser.
Je veux quelque chose comme ça.*


She said "Where'd you wanna go?
How much you wanna risk?
I'm not looking for somebody
With some superhuman gifts
Some superhero
Some fairytale bliss
Just something I can turn to
Somebody I can kiss.
I want something just like this. "Something just like this, by Chainsmokers ft. Coldplay"

Snake's TroubleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant