Je rentre à la maison, complètement exténué par ma journée au boulot.
Je travaille dans une grande entreprise de cosmétique qui appartenait à mon père pendant son vivant. Mon père a rencontré ma mère à l'âge de dix-huit ans. Ils étaient jeunes, en bonne santé et avaient toute la vie devant eux.
Après quatre longues années d'amour ils se sont mariés, m'ont mis au monde et mon père avait fondé son entreprise, après des mois et des mois de travail acharné.
Mon père faisait partie de ces gens complètement mordus du travail, et passait tout son temps derrière son bureau à penser, créer, négocier et vendre ses produits. C'est pour cela que je ne me suis jamais senti très proche de lui. Aucun souvenir d'été passé ensemble à jouer au base-ball, aucune discussion sérieuse concernant mes relations amoureuses, aucun conseil de père à fils, rien. La seule chose que mon père m'ait offerte est son entreprise, et j'ai dû attendre sa mort pour que nous puissions enfin partager quelque chose. Je retire ma veste et mes chaussures, dénouant ma cravate avant de me diriger vers ma mère et Matthéo que j'embrasse tous les deux sur le front puis m'installe sur le canapé en soupirant.
- Tu as passé une bonne journée ? Me demande ma mère avec bienveillance alors que je tourne les yeux vers elle en souriant finement.
- Plutôt bonne au niveau des affaires, mais très fatigante moralement.
Je baisse les yeux sur Matthéo en souriant et tend les bras vers lui.
- Tu peux y aller maman, encore merci de l'avoir gardé, je n'aurai pas pu le mettre à la crèche avec une telle fièvre.
- Ce n'est rien, tu sais que ça me fait toujours plaisir de passer du temps avec lui, et puis, ça manque cruellement d'une femme ici.
Elle se lève en rigolant doucement et pose mon fils dans mes bras avant d'aller enfiler sa veste et son écharpe en ouvrant la porte.
- Encore merci, je te téléphone demain.
Elle sort de la maison en fermant doucement la porte pour ne pas faire trop de bruit, alors que je berce délicatement mon fils, allumant la télé sans pouvoir me décider sur le programme que je compte regarder. Après de longues minutes à changer encore et encore de chaîne, je ne peux m'empêcher de soupirer fortement en voyant Selena à l'écran.
Sept mois. Cela fait sept mois qu'elle s'en est allée, nous laissant seuls Matthéo et moi dans l'unique but de démarrer sa carrière d'actrice, ce qui a apparemment plutôt bien fonctionné. Je ne peux plus allumer la télévision sans la voir.
Bordel.
Plus les jours passent et plus je me fais à son absence, j'apprends à élever mon fils seul et de la meilleure manière possible, mais la voir à l'écran me brise le cœur car sincèrement, c'est dans mes bras qu'elle devrait être, pas dans ceux d'un acteur qu'elle connaît à peine.
Vas te faire foutre. Je soupire à nouveau, éteignant la télévision avant de me lever et change Matthéo, montant dans sa chambre puis le met au lit, me couchant à mon tour et ferme les yeux, ne trouvant le sommeil qu'après de très longues minutes.
Lendemain matin, six heures. Depuis que je suis seul, j'ai pris l'habitude de me lever tôt pour me rendre au travail et donc rentrer plus tôt pour pouvoir m'occuper de mon fils qui va mieux, je peux le déposer à la crèche sans être obligé de déranger ma mère.
C'est en pyjama, face à la télévision que je prends mon petit déjeuner. La voix enjouée de Selena préparant toute sorte de nourriture pour bien commencer ma journée me manque. Elle était tellement joyeuse, elle m'apportait tant de bonheur. Maintenant, les seuls bruits auxquels j'ai droit le matin sont les pubs à la télé et les cris de Matthéo et ça, ce n'est comparable en rien avec les rires et les mots doux de mon épouse.
Six heures quarante-cinq, je termine de me préparer et me regarde dans le miroir, ajustant ma cravate. Elle aurait adoré ce costume, elle adorait tout ce que je portai, et nulle autre personne n'était capable de me complimenter comme elle le faisait.
Elle me manque. Enfin, ma femme me manque. Pendant un temps, j'avais le sentiment que personne ne pourrait la remplacer, que je l'aimerai pour la vie mais maintenant, j'ai l'impression que le manque de mon épouse est plutôt remplacé par le manque d'une présence, le manque d'une femme qui m'aime et qui se tient à mes côtés dans les épreuves difficiles. Je ne supporte plus vraiment de tout traverser seul. Le bien comme le mauvais.
Les premiers pas de notre fils, ces derniers temps lorsqu'il a eu de la fièvre, ce jour où mon plus gros projet a enfin vu le jour et bien d'autres événements encore.
Je prépare Matthéo et sors de la maison, le déposant à la crèche et me rend ensuite au boulot.
La journée est longue, les négociations sont plus compliquées que ce que je ne pensai et j'ai à tout moment envie de téléphoner à la crèche pour être certain que mon fils va bien.
J'ai le don de faire gentiment rire les puéricultrices qui m'appellent le « papa poule ». Je me soucie constamment de comment se passe ses journées, s'il évolue bien par rapport aux autres enfants, car depuis le départ de sa mère, je le trouve assez renfermé sur lui-même.
Bien qu'il n'ait qu'un an et trois mois, il s'est toujours révélé être un petit garçon très avancé par rapport aux autres et j'en suis ravi, je ne voudrai pas qu'il « se laisse aller »
Je quitte le boulot à vingt heures, j'avais beaucoup de travail et pas vraiment envie de rentrer à la maison. La pluie se fait très forte, je cours pour entrer dans ma voiture alors que mes chaussures sont déjà trempées et active le mode « Bluetooth » de mon téléphone pour pouvoir appeler ma mère sur le chemin.
- Allô, maman ?
- Oui mon cœur ?
- Excuse-moi de te déranger, je t'avais dit que je t'appellerais pour prendre de tes nouvelles, nous n'avons pas vraiment eu l'occasion de discuter hier, désolé d'être rentré si tard.
- Ne t'en fais pas je comprends, mais essayes de te reposer un peu mon chéri, tu en as besoin.
Ma mère est formidable, toujours présente pour moi et je sais que je pourrai l'appeler à n'importe quelle heure, elle me répondra et m'écoutera toujours.
Je ne peux m'empêcher de rire doucement à ses paroles, elle s'inquiète de trop.
- Ne t'en fais pas maman, tout va bien, mais toi comment vas-tu ?
- Toujours pareil, tu sais, je vais bien également.
- M'ouais...
Je plisse les yeux de manière à me concentrer sur la route, presque impossible à conduire avec cette pluie. Je peux apercevoir au loin des phares qui se dirigent vers moi, je ralenti donc la vitesse en espérant que cette personne ne roule pas trop vite. Je continue de rouler durant de longues secondes alors que cette voiture s'approche de plus en plus, déviant sur ma bande et... Trou noir.
Je ne peux rien expliquer d'autre, cette voiture est entrée en collision avec la mienne.
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Hello! J'espère que ce premier chapitre vous a plu.
Si vous avez des conseils, des critiques (constructives), n'hésitez pas à commenter, et votez si vous aimez l'histoire.
Je relis et modifie de nombreuses fois mes chapitres avant de les publier, mais une faute d'orthographe peut arriver, donc si vous en voyez, je comprendrai que vous me corrigiez. :)
Ps; merci pour la lecture 💕
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Give Me Love (terminé)
FanfictionSebastian est un jeune homme de vingt-quatre ans, vivant seul avec son fils Matthéo, un an et trois mois. La vie de célibataire est assez compliquée à gérer, surtout lorsqu'on aime encore énormément son épouse. Nohayla a vingt-trois ans et fait de...