Give Me Love (terminé)

Chapitre 15 - Nohayla

Sebastian ne se rend pas compte. Il sait que j'ai toujours eu du mal à joindre les deux bouts, que je me suis toujours débrouillée seule mais il ne sait pas ce que ça fait que de devoir travailler des nuits entières pour se payer un loyer et des études, il ne sait pas ce que c'est que la solitude à long terme. Je sais que tout ça part de très bonnes intentions, mais je n'ai besoin de la pitié de personne. Hier il me proposait de me payer encore un peu plus pour que je quitte mon travail au bar et aujourd'hui, il veut avancer l'argent de ma voiture. Je n'ai pas envie de ça, je n'ai pas besoin de quelqu'un qui paye pour moi, c'est tellement dégradant. J'ai parfois l'impression qu'il me paye pour que je reste. Je sais que ce n'est pas le cas, mais il en fait beaucoup trop, il donne trop de sa personne dans cette histoire et il est merveilleux, mais je ne veux pas être aux crochets de qui que ce soit.

Lorsque je sors du bâtiment, Sebastian n'est plus là. Je regarde tout autour de moi, le cherchant désespérément. Il ne serait tout de même pas parti comme ça, sans me le dire ? Putain, je rêve. Je marche en direction de la maison, soupirant fortement en glissant mes mains dans mes poches. Comment est-ce qu'il a pu me laisser seule, comme ça ? Sérieusement, je peux comprendre qu'on se soit mal compris, mais au point de se barrer sans même penser à moi ?

Une fois rentrée, je jette mon sac au sol et sors mon téléphone portable de la poche de ma veste sans même pouvoir retenir ma colère.

- Allô ?

- Putain Sebastian, t'es sérieux ?

- Je sais, excuse-moi...

- Nan nan, y'a pas d'excuses qui tiennent ! Je me suis retrouvée là comme une conne à te chercher dehors, avant de comprendre que t'étais partis ! T'es partis en me laissant là !

- Je sais, vraiment je suis désolé... Ma réaction était excessive, je n'ai pas agi comme il le fallait.

- Excessif est un tout petit mot, sincèrement.

- Pardon... Je sais que ce n'est pas une excuse, mais je me suis senti blessé et j'avais besoin de prendre un peu de recul.

- Je comprends oui, mais ne me plante plus jamais comme ça...

- Je peux venir chez toi... ?

- Mh oui, je t'attends.

Je raccroche et soupire doucement, retirant ma veste et mes chaussures avant de m'installer sur le canapé en regardant autour de moi. Comment la situation a-t-elle pu dégénérer aussi rapidement ? Je ne suis pas faite pour supporter et réussir à arranger ce genre de petites histoires.

Sebastian arrive à la maison plus d'une demi-heure après le coup de fil, sans Matthéo.

- Où est-il ?

- Ma maman le garde à la maison, je ne savais pas trop combien de temps j'allais rester ici et j'ai pensé qu'on avait peut-être besoin d'être un peu seuls.

- Oui, on en a besoin...

Il s'approche de moi et attrape mes hanches entre ses doigts, m'attirant tout contre lui en murmurant.

- J'ai réagi comme un con, pardonnes-moi...

- Ça arrive, c'est bon.

Je souris doucement en posant ma tête contre son torse et ferme les yeux, glissant mes bras autour de lui alors qu'il pose un petit baiser sur mon front.

- Tu sais, je ne veux pas que tu penses que je fais tout ça par pitié, je veux juste t'aider.

- Je sais mon cœur, et c'est adorable mais je ne veux pas profiter de toi.